RABAT: À Cologne, l'appel à la prière du muezzin pourra désormais retentir les vendredis. L'annonce a été faite par la maire de la ville, Henriette Reker, dans le cadre d'un projet pilote d'une durée de deux ans. Une manière de promouvoir la diversité religieuse, selon l'élue.
«Cologne est la ville de la liberté (religieuse) et de la diversité. Ceux qui arrivent à la gare principale sont accueillis par la cathédrale et accompagnés par des cloches de l'église», a écrit la maire sur Twitter. «De nombreux habitants de Cologne sont musulmans, et autoriser l'appel du muezzin est un signe de respect pour moi». La ville rhénane héberge l'une des plus importantes communautés musulmanes d'Allemagne, soit 12% de sa population. Cologne compte également 35 mosquées.
Viel Diskussion wg des Modellprojekts #Muezzin-Ruf. Köln ist die Stadt der (religiösen) Freiheit & Vielfalt. Wer am Hbf ankommt, wird vom Dom begrüßt und von Kirchengeläut begleitet. Viele KölnerInnen sind Muslime. Den Muezzin-Ruf zu erlauben ist für mich ein Zeichen des Respekts
— Henriette Reker (@HenrietteReker) October 9, 2021
Des consignes doivent cependant être respectées: un permis devra être accordé, l’appel ne pourra pas durer plus de cinq minutes, et le niveau sonore devra être déterminé selon l’emplacement des lieux de culte. Enfin, le voisinage devra être informé à l’avance, et une personne sera désignée pour prendre en charge toute éventuelle réclamation.
Certains politiques (notamment des membres du parti d’extrême droite AfD) ont critiqué cette initiative, qu'ils considèrent comme une remise en cause de l’identité allemande. La maire de Cologne, sans étiquette, mais soutenue par la CDU et les Verts, voit au contraire dans cette décision un signe de tolérance et de respect.
«Les Colognais lors du carnaval chantent la tolérance. Ils l’aiment, et maintenant ils vont la mettre en pratique. Nous allons mettre en place ce projet pilote», a-t-elle déclaré aux médias.
Pour, le quotidien allemand, Tagesspiegel, de tendance centriste et libérale, il n'y a pas lieu de polémiquer. Le journal a titré: «Les musulmans ont également le droit à la liberté de religion.»
#Köln erlaubt den #Muezzin -Gebetsruf. Das Recht auf #Religionsfreiheit steht auch #Muslimen zu. Ob kirchliches Glockengeläut oder islamischer #Gebetsruf : „Wir sind hier“, heißt die Botschaft der Gläubigen. Bloß #Berlin zögert noch. @MalteLehming https://t.co/Dy2pjAEOim
— Tagesspiegel (@Tagesspiegel) October 11, 2021
En Allemagne, une trentaine de communes autorisent déjà les appels à la prière. La spécificité de Cologne réside donc dans la nomination obligatoire d'un interlocuteur pour l'ensemble des mosquées.