A Lyon, un revenu solidarité jeunes pour «se remettre sur pied»

Sur la base d'un constat alarmant: 23% des jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon une étude de la Métropole. Photo d'illsutration JEFF PACHOUD / AFP
Sur la base d'un constat alarmant: 23% des jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon une étude de la Métropole. Photo d'illsutration JEFF PACHOUD / AFP
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Publié le Vendredi 15 octobre 2021

A Lyon, un revenu solidarité jeunes pour «se remettre sur pied»

  • Comme les 500 jeunes de 18 à 24 ans intégrés dans ce dispositif depuis juin, Guillaume était sans revenu, ses parents divorcés lui ayant coupé les vivres
  • Concrètement, chaque jeune, repéré par l'une des 17 missions locales et associations partenaires, reçoit mensuellement de 300 à 400 euros, assorti du suivi d'un instructeur l'orientant vers des démarches d'insertion

LYON : "Ca m'a maintenu la tête hors de l'eau": voilà ce que Guillaume Guitel, 24 ans, dit du Revenu solidarité jeunes (RSJ) expérimenté depuis cet été par la Métropole de Lyon, en plein débat national sur un "revenu d'engagement".

Sans ce dispositif destiné aux jeunes sans ressource -ou presque-, celui qui essaie de se lancer en peintre indépendant aurait "sans doute fait des dettes" auprès de ses amis ou serait "probablement retourné vivre" chez ses parents. 

Avec les 400 euros mensuels du RSJ, il peut payer ses courses et une partie du logement partagé avec sa copine. Et mieux se consacrer à ses projets de fresques "plutôt que d'aller empiler les cartons dans un job d'intérim". 

"On se donne ainsi le droit à l'erreur", dit-il.

Comme les 500 jeunes de 18 à 24 ans intégrés dans ce dispositif depuis juin, Guillaume était sans revenu, ses parents divorcés lui ayant coupé les vivres. Il n'entrait pas non plus, faute de cocher toutes les cases d'éligibilité, dans les multiples programmes existants, du type Garantie jeunes, Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) ou RSA.

«Trous dans la raquette»

Le RSJ entend précisément "combler ces trous dans la raquette", comme l'explique Bruno Bernard, président (EELV) de la Métropole. Sur la base d'un constat alarmant: 23% des jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon une étude de la Métropole.

Problèmes de famille, de santé, de logement, souvent de qualification: "sans solution", il fallait "leur tendre la main", poursuit l'élu. Mais pas question de "concurrencer des dispositifs existants": l'objectif dit "interstitiel" est bien de faire office de sas avant de les réorienter vers d'autres programmes ou cursus plus pérennes.

Concrètement, chaque jeune, repéré par l'une des 17 missions locales et associations partenaires, reçoit mensuellement de 300 à 400 euros, assorti du suivi d'un instructeur l'orientant vers des démarches d'insertion. 

Durée limite de l'aide, réévaluée tous les trois mois: deux ans. "Ca laisse le temps au jeune de se remettre sur pied", constate Pauline Blanchard, instructrice RSJ à la mission locale de Lyon.

Karim (prénom modifié), 23 ans, va par exemple reprendre ses études, en DAEU (diplôme d'accès aux études universitaires) interrompues en terminale ES. Objectif: un diplôme en histoire. 

Après cinq ans de courtes missions d’intérim, il entend parler du RSJ à la radio en mai. La mission locale de Givors, où il habite, chez ses parents, l'oriente vers un conseiller de l'association de protection de l'enfance Acolea. Il signe son contrat en juin. 

Un suivi bimensuel, avec des conseils sur le CV et la manière de se présenter à un employeur l'aident d'abord à retrouver une mission - "ça a payé", dit Karim. 

Surtout, ce soutien financier lui permet de "reprendre les études sans se soucier de devoir trouver du travail à temps plein".  

Il est encore trop tôt pour tirer un bilan du RSJ. Mais début octobre, la moitié des bénéficiaires en sont sortis après trois mois "vers l'emploi, la formation ou le système garantie jeune", selon Antoine Dulin, conseiller social au cabinet de M. Bernard. 

«Filet de sécurité»

"A priori, cela démontre qu'on remplit notre rôle de filet de sécurité", abonde le patron de la métropole, rejetant tout procès en "assistanat". 

De ce fait, le budget initial de 10 M EUR ne sera pas consommé: "on aura besoin de 3-4 M EUR au final", estime-t-il. Et le dispositif sera reconduit en 2022. 

En cette année d'élection présidentielle à venir, les promoteurs du RSJ espèrent bien porter le débat au niveau national. M. Bernard, soutien de Yannick Jadot, aimerait que le RSJ "soit étendu partout en France". 

La thématique est plus que jamais dans l'air du temps. France Stratégies, organisme chargé de conseiller le gouvernement, a ainsi préconisé en avril d'expérimenter un revenu de base pour les 18-24 ans. 

Le gouvernement, lui, travaille encore son projet de "revenu d'engagement", reposant sur un accompagnement exigeant et un engagement du jeune qui en conditionnera le versement, de 500 euros maximum. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.