MONTREAL : L'Agence mondiale antidopage (AMA) a confirmé samedi la sanction frappant depuis janvier 2020 le laboratoire de Moscou, consistant à le priver de son habilitation à analyser des "échantillons de sang dans le cadre du programme de passeport biologique de l'athlète".
"Le Comité exécutif de l'AMA a approuvé vendredi, par un vote par correspondance, la recommandation d'un comité disciplinaire de révoquer l'approbation du laboratoire national antidopage de Moscou, l'autorisant à effectuer exclusivement des analyses de sang dans le cadre du Passeport biologique de l'athlète", a indiqué l'instance basée à Montréal.
Le laboratoire de Moscou faisait déjà l'objet d'une suspension provisoire depuis janvier 2020, "pour cause de non-conformités au Standard international pour les laboratoires et au code d'éthique associé".
En conséquence, "le laboratoire reste donc assujetti à l'interdiction de mener toute activité en lien avec l'analyse d'échantillons de sang dans le cadre du Passeport biologique de l'athlète et d'effectuer toute autre forme d'analyse antidopage pour les organisations signataires du Code mondial antidopage", a encore précisé l'AMA.
Le laboratoire pourra faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) dans les 21 jours suivant sa notification.
Depuis 2015 et la révélation d'un système de dopage institutionnalisé en Russie, le laboratoire antidopage de la capitale russe a perdu son accréditation de l'AMA l'autorisant à mener des contrôles antidopage. Mais il avait été réhabilité en mai 2016 à effectuer des analyses en lien avec le passeport biologique uniquement, à condition de récupérer toutes les données brutes des contrôles du labo.
Or, suite à la découverte de manipulations de certaines données récupérées au laboratoire de Moscou en janvier 2019 (d'après le "rapport McLaren", le ministère des Sports russe a demandé au laboratoire de blanchir plus de 500 contrôles positifs entre 2011 et 2015), l'Agence mondiale antidopage a décidé de déclarer l'Agence antidopage russe (Rusada) non conforme.
Et face à cette récidive de tricheries, l'AMA avait exclu la Russie des compétitions internationales pour quatre ans en décembre 2019.
La sanction avait finalement été réduite à deux ans en appel par le Tribunal arbitral du sport (TAS) et s'est appliquée pour les Jeux de Tokyo cet été, où les athlètes russes jamais convaincus de dopage ont pu concourir sous bannière neutre. Il en sera de même pour les Jeux d'hiver de Pékin en 2022.
Mi-septembre, les dirigeants de l'AMA ont évoqué avec le ministre russe des Sports les exigences attendues concernant Rusada lors d'une première rencontre à ce niveau depuis l'exclusion du pays.