Législatives tchèques: défaite du Premier ministre au profit du centre-droit

Le Premier ministre tchèque et chef du mouvement ANO Andrej Babis lors d'une conférence de presse au siège électoral du parti à Prague le 9 octobre 2021 à la suite de la publication des résultats préliminaires des élections générales en République tchèque. (Photo, AFP)
Le Premier ministre tchèque et chef du mouvement ANO Andrej Babis lors d'une conférence de presse au siège électoral du parti à Prague le 9 octobre 2021 à la suite de la publication des résultats préliminaires des élections générales en République tchèque. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 09 octobre 2021

Législatives tchèques: défaite du Premier ministre au profit du centre-droit

  • Les résultats partiels publiés par le site officiel électoral donnaient M. Babis confortablement en tête, conformément aux sondages mais l'écart a fondu et le résultat a basculé
  • Après le dépouillement de plus de 99,9% des votes, l'alliance Ensemble regroupant le Parti démocratique civique de droite, TOP 09 (centre-droit) et l'Union chrétienne démocrate (centre), a obtenu 27,78% des voix

PRAGUE: L'alliance tchèque de centre-droit Ensemble a remporté de justesse samedi les élections législatives face au Premier ministre populiste milliardaire Andrej Babis, selon des résultats presque complets qui ont créé la surprise.

Les résultats partiels publiés par le site officiel électoral donnaient M. Babis confortablement en tête, conformément aux sondages mais l'écart a fondu et le résultat a basculé au fur et à mesure que les bulletins de vote des grandes villes étaient décomptés.

Après le dépouillement de plus de 99,9% des votes, l'alliance Ensemble regroupant le Parti démocratique civique de droite, TOP 09 (centre-droit) et l'Union chrétienne démocrate (centre), a obtenu 27,78% des voix, lui assurant 71 sièges. 

Elle devance le mouvement populiste ANO de M. Babis qui a recueilli 27,14% et obtiendrait 72 sièges. 

Ensemble dont le chef de file s'est positionné immédiatement pour former le prochain gouvernement, disposerait d'une majorité 108 siège au Parlement (qui compte 200 élus) s'il forme une coalition plus large avec le Parti pirate anti-système et le mouvement centriste des Maires et indépendants (STAN).

"Il semble que les deux coalitions démocratiques parviendront à obtenir une majorité parlementaire, ce qui signifie très probablement que Babis devra partir", a déclaré Otto Eibl, directeur du département des sciences politiques de l'université Masaryk de Brno.

Cité dans Pandora Papers

Un quatrième parti siègera au Parlement, le mouvement d'extrême droite et anti-musulman Liberté et démocratie directe (SPD), dirigé par l'homme d'affaires Tomio Okamura, né à Tokyo, qui a obtenu près de 10% des voix et devrait pouvoir compter sur 20 élus. 

Le taux de participation a atteint plus de 65%, contre 60,84% lors des précédentes élections législatives en 2017.

Andrej Babis, 67 ans, a fait fortune dans l'agroalimentaire, la chimie et les médias. Il est accusé de fraude présumée aux subventions européennes et l'Union européenne lui reproche un conflit d'intérêts entre ses rôles d'homme d'affaires et d'homme politique.

Le week-end dernier, l'enquête internationale Pandora Papers a révélé qu'il avait utilisé l'argent de ses sociétés offshore pour financer l'achat de propriétés dans le sud de la France en 2009, dont un château. M. Babis a rejeté toutes ces allégations, criant à la diffamation. 

Selon M. Eibl, les révélations des Pandora Papers n'ont pas particulièrement pesé dans le vote: "Il y a eu tellement d'affaires de corruption que beaucoup d'électeurs y sont devenus insensibles", dit-il.

«La fin d'Andrej»

Andrej Babis préside actuellement un gouvernement minoritaire avec les sociaux-démocrates, tacitement soutenu par le Parti communiste qui avait dirigé l'ancienne Tchécoslovaquie totalitaire de 1948 à 1989.

Avec un score de 3,6%, les communistes n'ont pas franchi samedi la barre des 5% et seront exclus du Parlement pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. 

"C'est une grande chose, enfin!", a commenté Alexandr Vondra, membre du Parlement européen, dissident anticommuniste dans les années 1980. 

"Mais c'est aussi la fin d'Andrej, et c'est encore plus grand", a ajouté M. Vondra, un proche collaborateur de l'ancien président tchèque Vaclav Havel.

Constitutionnellement, c'est au président pro-russe Milos Zeman qu'il revient de désigner le nouveau Premier ministre. Avant le scrutin, il avait laissé entendre qu'il choisirait M. Babis, son ancien allié.

Malade, le président Zeman a été contraint à voter de chez lui mais son entourage a indiqué samedi qu'il rencontrerait M. Babis pour des entretiens dimanche matin.

"Nous verrons ce que le président dira", a déclaré M. Babis. "Je suis un manager, ma place est au gouvernement", a-t-il insisté devant les journalistes.

Mais le président de l'alliance Ensemble, Petr Fiala, a de son côté déclaré, sous les ovations, que son mandat pour former le prochain gouvernement était "fort". "M. le président devra en tenir compte", a-t-il insisté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.