WASHINGTON : Le président américain Joe Biden a autorisé vendredi, au grand dam de son prédécesseur Donald Trump, la transmission à une commission d'enquête parlementaire d'archives relatives aux actes du républicain le 6 janvier lors de l'assaut sur le Capitole.
Les élus à la tête de cette commission ont quant à eux menacé de poursuivre les proches de l'ancien président qui refuseraient de coopérer à ses travaux.
La "commission spéciale" de la Chambre des représentants a été mise sur pied pour évaluer le rôle joué par Donald Trump dans l'attaque menée par ses partisans sur le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
L'ancien président a dénoncé "un jeu politique": "Les démocrates de la gauche radicale (...) utilisent le Congrès pour persécuter leurs opposants", a-t-il martelé vendredi dans un communiqué.
Il a expliqué "avoir écrit aux archives nationales" pour s'opposer, "au nom de la séparation des pouvoirs", à la transmission de toute une série de documents liés à ses faits et gestes le 6 janvier (compte-rendus de réunions, emails, messages...).
Mais Joe Biden "a déterminé qu'il n'était pas légitime d'invoquer une prérogative présidentielle" pour garder secrètes ces informations, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki lors d'un point-presse.
"Le président considère de la plus haute importance pour le Congrès et les Américains d'avoir une vue complète des événements de ce jour, afin d'éviter qu'ils ne se reproduisent", a-t-elle justifié.
La commission a également adressé en septembre des assignations à quatre proches de l'ancien président, afin qu'ils lui fournissent d'autres documents et qu'ils témoignent devant elle. Selon la presse américaine, Donald Trump leur a demandé de ne pas coopérer.
L'ex-conseiller Steve Bannon "a indiqué qu'il allait essayer de s'abriter derrière une vague référence aux privilèges de l'ancien président", ont confirmé vendredi l'élu démocrate Bennie Thompson et sa consoeur républicaine Liz Cheney, qui dirigent cette commission.
"Nous n'autoriserons aucun témoin à défier une injonction légale ou à jouer la montre, et nous examinerons vite la possibilité de poursuites pénales pour entrave au travail du Congrès", ont-ils menacé dans un communiqué.
Donald Trump, qui jouit toujours d'une grande popularité parmi les électeurs républicains, nie toute responsabilité dans l'assaut sur le Congrès. Son emprise sur le parti républicain lui a déjà permis d'être acquitté en février à l'issue d'un procès au Congrès pour "incitation à l'insurrection", et la plupart des élus du parti ont refusé de participer à la commision d'enquête.