L'UE réaffirme son soutien à l’adhésion des Balkans, mais refuse de fixer un calendrier

Retrouvailles pour les uns, corvée pour d'autres: comme à l'accoutumée, les dirigeants européens arrivent en ordre dispersé à leurs sommets afin d'étaler au grand jour leurs divergences. (Photo, AFP)
Retrouvailles pour les uns, corvée pour d'autres: comme à l'accoutumée, les dirigeants européens arrivent en ordre dispersé à leurs sommets afin d'étaler au grand jour leurs divergences. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

L'UE réaffirme son soutien à l’adhésion des Balkans, mais refuse de fixer un calendrier

  • Six candidats à l’élargissement, Albanie, Bosnie, Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord et Kosovo, sont bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'Union
  • Les 27 réclament davantage de réformes et le règlement de conflits historiques, alors que la Russie et la Chine avancent leurs pions dans cette région stratégique

CHATEAU DE BRDO, SLOVENIE : Réunis en sommet en Slovénie mercredi, les dirigeants de l'Union européenne ont "réaffirmé leur soutien" à l'intégration des Balkans occidentaux, mais ont refusé de fixer un calendrier, réclamant davantage de réformes et le règlement de conflits historiques.

"Nous souhaitons envoyer un message clair : nous vous voulons dans l'UE, gardez le cap, n'abandonnez pas. Le but est à portée de main", a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aux six candidats (Albanie, Bosnie, Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord et Kosovo), bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'Union.

"Nous partageons la même histoire (...) également le même destin", a-t-elle ajouté, assurant que "l'UE n'est pas pleinement achevée sans les Balkans occidentaux".

Si la déclaration finale du sommet note "l'intérêt stratégique mutuel" à s'unir, elle souligne aussi la nécessité pour l'UE, confrontée à des conflits récurrents sur l'Etat de droit avec la Pologne ou la Hongrie, d'"approfondir son propre développement". Et ce afin de "pouvoir intégrer de nouveaux membres".

Dans ce contexte, les Vingt-Sept ont refusé de soutenir la proposition de la présidence semestrielle slovène de fixer une date limite d'adhésion, à savoir 2030.

"Je ne crois pas à un délai qui ne ferait que nous mettre sous pression, que les conditions soient remplies ou non", a expliqué la chancelière allemande Angela Merkel en conférence de presse.

Ces conditions, c'est d'abord que les entrants respectent "les valeurs fondamentales de l'Etat de droit et de la lutte contre la corruption, l'ADN du projet européen", a rappelé le président du Conseil européen Charles Michel, à l'issue de la réunion.

Reste aussi à régler les conflits entre les différents candidats, entrave majeure au processus d'intégration qui se situe à des stades divers selon les pays.

La Bulgarie met en avant un différend historique avec la Macédoine du Nord pour défendre son veto au démarrage des pourparlers.

Les relations sont également tendues entre le Kosovo et la Serbie, qui n'a jamais reconnu l'indépendance de son ancienne province en majorité peuplée d'Albanais.

Russes et Chinois en embuscade

Arrivés au sommet sans cacher leur frustration, les dirigeants des pays qui sont candidats pour certains depuis deux décennies ont fait montre de patience.

"Tous ont écouté attentivement et ils comprennent bien que l'UE a des intérêts stratégiques dans cette partie de l'Europe", a estimé le président serbe Aleksandar Vucic.

"Actuellement, l'élargissement aux Balkans n'est ni un thème dominant ni un thème populaire", a-t-il reconnu, soulignant que "certains en Europe de l'Ouest ont leurs élections bientôt".

Les six pays bénéficient certes du soutien actif de l'Autriche, de la Hongrie ou de la Slovénie, pays hôte de la réunion qui assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

Mais les réticences des autres Etats membres sont trop fortes, notamment de la France ou du Danemark : certains redoutent un afflux migratoire, d'autres blâment des réformes trop timides.

Face à ce blocage, la Russie et la Chine avancent leurs pions dans cette région stratégique.

Elles y ont envoyé des millions de doses de vaccin pour l'aider à lutter contre la pandémie provoquée par le coronavirus.

Moscou entretient des liens profonds avec les pays où la religion orthodoxe est prédominante comme la Serbie.

Et Pékin a consenti d'importants prêts, dont un milliard de dollars pour une route que le Monténégro peine à rembourser.

En réponse, l'UE, le premier bailleur de fonds dans la zone, a mis en avant un paquet économique qui, selon elle, pourrait apporter une aide "sans précédent" d'un montant de 30 milliards d'euros sur sept ans.

Elle envisage aussi des rapprochements "tangibles", notamment en mettant fin aux frais d'itinérance téléphonique, tandis que les populations ne voient pas leur niveau de vie s'améliorer.

La fondation Bertelsmann, qui met en exergue une situation économique toujours "déplorable", rappelle que le PIB par habitant des six pays représente "entre 20 et 40% de celui des Allemands".

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.