Les missiles hypersoniques, la nouvelle coqueluche des armées mondiales

La Corée du Nord a assuré la semaine dernière avoir testé avec succès un missile planeur "hypersonique", ce qui, si la véracité de l'information est confirmée, constituerait une avancée technologique majeure. (Photo, AFP)
La Corée du Nord a assuré la semaine dernière avoir testé avec succès un missile planeur "hypersonique", ce qui, si la véracité de l'information est confirmée, constituerait une avancée technologique majeure. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

Les missiles hypersoniques, la nouvelle coqueluche des armées mondiales

  • Les tests effectués récemment par la Russie, la Corée du Nord et les Etats-Unis ravivent les craintes d'une nouvelle course aux armements
  • La grande différence avec les missiles balistiques est que l’hypersonique est manœuvrable, ce qui rend sa trajectoire imprévisible et son interception difficile
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Le X-51A Waverider est un projet américain d'un "planeur" hypersonique. (Photo, AFP)

 

WASHINGTON : Les tests de missiles hypersoniques effectués ces derniers jours par la Russie, la Corée du Nord et les Etats-Unis ravivent les craintes d'une nouvelle course aux armements.

Retour sur le contexte et les enjeux autour d'une arme qui pourrait menacer l'équilibre des forces nucléaires dans le monde.

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La salle de commande des missiles stratégiques russes lors de l'essai du missile hypersonique "Avangard". (Photo, AFP)

 

Quels pays les développent?

La Russie a pris une longueur d'avance, avec plusieurs types de ces missiles non seulement capables de voler à des vitesses supérieures à 6000 km/h (Mach 5), mais aussi manœuvrables: le Zircon, que Moscou a annoncé lundi avoir testé avec succès depuis un sous-marin, mais aussi le Kinjal, qui équipe déjà l'armée de l'air, ou encore le planeur hypersonique Avangard qui après avoir été largué, peut emporter une charge nucléaire, voler jusqu'à 33.000 km/h et changer de façon imprévisible de cap ou d'altitude.

Les Etats-Unis n'ont pas encore de missiles hypersonique dans leur arsenal, mais ils y travaillent. Le Darpa, bras scientifique de l'armée américaine, a annoncé la semaine dernière avoir testé avec succès son missile hypersonique HAWC (Hypersonic Air-Breathing Weapon Concept) à propulsion aérobie, c'est-à-dire qu'il utilise l'oxygène présent dans l’atmosphère pour sa combustion.

Le Pentagone développe également un planeur hypersonique appelé ARRW (prononcer Arrow, ou flèche en anglais), mais son premier test grandeur nature a échoué en avril dernier.

La Chine a plusieurs projets, qui semblent directement inspirés des programmes russes, selon une récente étude du centre de recherche du Congrès américain. Elle a notamment testé un planeur hypersonique d'une portée de 2000 km capable de voler à plus de Mach 5 et d'effectuer des "manœuvres extrêmes", selon cette étude.

La France, l'Allemagne, l'Australie, l'Inde et le Japon cherchent à développer des systèmes hypersoniques, et l'Iran, Israël et la Corée du Sud ont entamé des recherches sur cette technologie, selon le centre de recherche du Congrès.

La Corée du Nord a assuré la semaine dernière avoir testé avec succès un missile planeur "hypersonique", ce qui, si la véracité de l'information est confirmée, constituerait une avancée technologique majeure.

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Les missiles hypersoniques peuvent être largués à partir d'un avion. (Photo, AFP)

 

Qu'est-ce qui les rend plus dangereux?

Contrairement aux apparences, les missiles hypersoniques ne sont pas forcément plus rapides que les missiles balistiques.

Un missile balistique est lancé à grande vitesse dans l'espace, où il n'y a pas d'atmosphère et où il ne rencontre aucune résistance. Il retombe ensuite sur sa cible, toujours à la même vitesse, sauf après la rentrée dans l'atmosphère qui le ralentit un peu.

Par contraste, un missile hypersonique vole à basse altitude. Il est lancé lui aussi à grande vitesse, mais il est freiné par l'atmosphère. Il ralentit tout au long de son trajet et il peut finir par être plus lent qu'un missile balistique.

La grande différence est que le missile hypersonique est manœuvrable, ce qui rend sa trajectoire difficilement prévisible et son interception difficile. Les systèmes antimissile THAAD pourraient permettre d'intercepter des projectiles à grande vitesse, mais ils sont conçus pour protéger une zone limitée.

S'il s'agit d'un planeur hypersonique, les systèmes de détection antimissiles, qui mesurent des sources de chaleur, risquent de ne reconnaître le missile qu'après son largage, trop tard pour l'intercepter, explique-t-on au Pentagone.

Quels risques pour l'équilibre des forces nucléaires?

Le Pentagone n'a pas annoncé officiellement son intention d'acheter des missiles hypersoniques, concentrant jusqu'ici son financement sur la recherche. Mais le groupe américain de défense Lockheed Martin a annoncé lundi l'ouverture d'une usine de fabrication d'hypersoniques.

Les missiles développés par la Chine et la Russie sont capables d'emporter une charge nucléaire, alors que Washington assure que son programme hypersonique est destiné à des missiles conventionnels.

Le risque, selon le centre de recherche du Congrès, c'est une réaction excessive de l'armée américaine qui ne saurait pas si le missile hypersonique qu'elle vient de détecter est armé d'une charge conventionnelle ou nucléaire. Elle pourrait répliquer par une arme nucléaire sans attendre de le savoir.

Pour Cameron Tracy, chercheur à l'université de Stanford, la solution est d'inclure les hypersoniques dans les négociations en cours de contrôle des armements entre Moscou et Washington, et d'y inclure Pékin. "Le développement de ces armes, cette course aux armes hypersoniques, ce n'est probablement pas la situation la plus stable", ajoute-t-il. "Ce serait bien d'agir aussi vite que possible."

 

 

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.