Piment et étreintes: les inspirations des prix Nobel de médecine 2021

La jeune golfeuse Lauren Wolthuizen reçoit un câlin de son père après avoir terminé à la première place lors d’un tournoi de golf au Colorado Golf Club le 19 septembre 2021 à Parker, Colorado. Le co-lauréat du prix Nobel Ardem Patapoutian renvoie aux étreintes humaines lorsqu'il explique pourquoi il s'est intéressé au toucher, "Le toucher comprend en fait beaucoup d'aspects différents, comme la capacité de différencier des textures, (...) le toucher affectif comme le câlin d'un ami", explique-t-il. (Photo, AFP)
La jeune golfeuse Lauren Wolthuizen reçoit un câlin de son père après avoir terminé à la première place lors d’un tournoi de golf au Colorado Golf Club le 19 septembre 2021 à Parker, Colorado. Le co-lauréat du prix Nobel Ardem Patapoutian renvoie aux étreintes humaines lorsqu'il explique pourquoi il s'est intéressé au toucher, "Le toucher comprend en fait beaucoup d'aspects différents, comme la capacité de différencier des textures, (...) le toucher affectif comme le câlin d'un ami", explique-t-il. (Photo, AFP)
David Julius a utilisé la capsaïcine, un composant actif du piment qui provoque une sensation de brûlure, pour identifier un capteur dans les terminaisons nerveuses de la peau, qui réagit à la chaleur. (Photo, AFP)
David Julius a utilisé la capsaïcine, un composant actif du piment qui provoque une sensation de brûlure, pour identifier un capteur dans les terminaisons nerveuses de la peau, qui réagit à la chaleur. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Piment et étreintes: les inspirations des prix Nobel de médecine 2021

  • C'est dans un supermarché, face au rayon des sauces pimentées, que David Julius a réalisé qu'il voulait percer les mystères de la sensation de chaleur
  • Son confrère Ardem Patapoutian renvoie, lui, plutôt aux étreintes humaines lorsqu'il explique pourquoi il s'est intéressé au toucher

WASHINGTON : C'est dans un supermarché, face au rayon des sauces pimentées, que David Julius a réalisé qu'il voulait percer les mystères de la sensation de chaleur.

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Les recherches de David Julius et de son compatriote Ardem Patapoutian, l'autre lauréat, ont donc permis de répondre à une grande question: "comment les stimuli mécaniques et de température sont convertis en impulsions électriques dans notre système nerveux ?", résume le comité Nobel dans son communiqué. (Photo, AFP) 

 

"Alors il va falloir t'y mettre!", lui a lancé à ce moment-là son épouse, a raconté lundi lors d'une conférence de presse ce chercheur qui vient de recevoir le prix Nobel de médecine pour ses découvertes sur le sens du toucher.

Professeur à l'université de Californie à San Francisco, il a donc utilisé la capsaïcine, un composant actif du piment qui provoque une sensation de brûlure, pour identifier un capteur dans les terminaisons nerveuses de la peau, qui réagit à la chaleur.

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Le Nobel de médecine 2021 a sacré l'Américain David Julius (à droite) et l'Américain d'origine libano-arménienne Ardem Patapoutian, pour leurs découvertes sur la façon dont le système nerveux transmet la température et le toucher. (Photo, AFP)

 

Avec son équipe, ils ont ensuite continué à s'inspirer de la nature pour étendre leur compréhension du toucher: ils se sont penchés sur la sensation de froid grâce au menthol, puis celle de l'inflammation grâce au wasabi.

"Quand vous étudiez les systèmes sensoriels, (...) vous apprenez beaucoup de la vie autour de vous", explique David Julius.

Egalement récompensé par le Nobel 2021 de médecine, son confrère Ardem Patapoutian renvoie, lui, plutôt aux étreintes humaines lorsqu'il explique pourquoi il s'est intéressé au toucher, "le sens qu'on tient peut-être le plus comme acquis".

"Le toucher comprend en fait beaucoup d'aspects différents, comme la capacité de différencier des textures, (...) le toucher affectif comme le câlin d'un ami", mais aussi la proprioception, c'est-à-dire la capacité de "percevoir là où se trouvent vos membres par rapport à votre corps", a expliqué lors d'un point presse séparé ce professeur de l'institut de recherche Scripps, en Californie.

Paradoxalement, c'est après une année et demi où l'humanité s'est abstenue de se toucher de peur du Covid-19, que le comité du prix Nobel a choisi de récompenser des chercheurs étudiant le cinquième sens.

Travail de fourmi

Les deux chercheurs ont été honorés après des décennies de labeur. "Tout semble aller vite à la fin (...) mais il y a d'abord eu au moins deux ou trois années passées à explorer d'autres pistes qui se sont révélées erronées", confie David Julius.

Pour Ardem Patapoutian, ce travail de fourmi a consisté à observer des cellules de souris auxquelles son équipe retirait une protéine, puis l'autre. A chaque fois, les chercheurs exerçaient une pression physique sur la cellule, qui répondait par une décharge électrique.

 

"Après un an de travail et un résultat négatif après l'autre, la 72e (protéine) a supprimé cette capacité" de la cellule à réagir: ils avaient donc trouvé la molécule responsable de la perception des stimuli mécaniques.

Les connaissances développées par David Julius et Ardem Patapoutian "servent à développer des traitements pour de nombreuses maladies donc des douleurs chroniques", a souligné le comité Nobel dans son communiqué.

Mais, prévient David Julius, il s'agit d'"inhiber une douleur chronique" tout en prenant garde à "ne pas éliminer une sensation de douleur protectrice ou aiguë".

"Nous devons être en mesure de ressentir de la douleur", précise-t-il, "car ça nous évite de nous blesser ou nous permet de réaliser que nous sommes sur le point de nous blesser".

Une personne ne percevant pas du tout de douleur pourrait par exemple se brûler en buvant un café bouillant, souligne-t-il.

Leurs recherches pourraient permettre d'aider les personnes atteintes d'allodynie, un symptôme qui transforme un stimulus indolore, comme un effleurement, en torture, note Ardem Patapoutian.

Mais "il reste un long chemin à parcourir" pour parvenir à un traitement, conclut-il.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.