Son modèle dénoncé, Facebook fait face à une nouvelle crise majeure

La sénatrice américaine Marsha Blackburn s'exprime alors que la directrice mondiale de la sécurité de Facebook, Antigone Davis, témoigne devant une audition du sous-comité sénatorial sur la protection des consommateurs, la sécurité des produits et la sécurité des données pour examiner la protection des enfants en ligne, en se concentrant sur Facebook, Instagram , et les dommages à la santé mentale, sur la colline du Capitole à Washington, DC, le 30 septembre 2021. (Photo, AFP)
La sénatrice américaine Marsha Blackburn s'exprime alors que la directrice mondiale de la sécurité de Facebook, Antigone Davis, témoigne devant une audition du sous-comité sénatorial sur la protection des consommateurs, la sécurité des produits et la sécurité des données pour examiner la protection des enfants en ligne, en se concentrant sur Facebook, Instagram , et les dommages à la santé mentale, sur la colline du Capitole à Washington, DC, le 30 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Son modèle dénoncé, Facebook fait face à une nouvelle crise majeure

  • La lançeuse d'alerte Frances Haugen doit être interrogée aujourd’hui par la commission au Commerce du Sénat américain
  • Pour un analyste, le champ d'action des législateurs est très limité, car «il va se heurter» au 1er amendement à la Constitution

Le profit avant l'humain. C'est le procès que fait à Facebook la lançeuse d'alerte Frances Haugen, qui sera auditionnée mardi au Congrès, occasionnant la crise la plus sérieuse de l'histoire du réseau social qui en a connu plusieurs ces dernières années.

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Dans ces images diffusées par CBS News le 4 octobre 2021, Frances Haugen, la lançeuse d’alerte de Facebook, s'exprime lors d'une interview avec Scott Pelley à l'émission d'information CBS "60 Minutes" le 3 octobre 2021. La lançeuse d’alerte, une ingénieure informatique qui a quitté le groupe en mai offre, avec des milliers de documents à l'appui, un tableau sombre des entrailles de Facebook, où la recherche du trafic et des recettes publicitaires triomphe souvent des inquiétudes sur le rôle social de la plateforme. Elle a démontré que le géant des médias sociaux savait que ses produits alimentaient la haine et nuisaient à la santé mentale des enfants et a accusé l'entreprise de choisir "le profit plutôt que la sécurité". Haugen, 37 ans, a travaillé pour des entreprises telles que Google et Pinterest, mais a déclaré que Facebook était "substantiellement pire" que tout ce qu'elle avait vu auparavant. (Photo, AFP)

 

Cette ingénieure informatique qui a quitté le groupe en mai offre, avec des milliers de documents à l'appui, un tableau sombre des entrailles de Facebook, où la recherche du trafic et des recettes publicitaires triomphe souvent des inquiétudes sur le rôle social de la plateforme.

Elle a été à l'origine de l'exposé accablant du Wall Street Journal, mi-septembre, sur Instagram, et son impact sur les adolescentes, puis a accusé directement Facebook dans un entretien télévisé diffusé dimanche soir, avant son audition parlementaire mardi.

Depuis dimanche, les responsables de l'entreprise de Menlo Park (Californie) se sont succédé dans les médias pour tenter de contenir l'incendie.

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La directrice mondiale de la sécurité de Facebook, Antigone Davis, témoigne devant une audition du sous-comité sénatorial sur la protection des consommateurs, la sécurité des produits et la sécurité des données pour examiner la protection des enfants en ligne, en se concentrant sur Facebook, Instagram , et les dommages à la santé mentale, sur la colline du Capitole à Washington, DC, le 30 septembre 2021. (Photo, AFP)

 

"Si nous étions une société qui ne se préoccupe pas de sûreté, qui donne la priorité aux bénéfices, nous ne ferions pas ce genre de recherches", a fait valoir lundi Monika Bickert, vice-présidente de Facebook, au sujet des études internes qui montrent notamment que la santé mentale de certaines jeunes filles est affectée par Instagram.

Quant à l'impact du réseau social sur le climat politique, que Facebook n'a pas fait suffisamment pour contrôler selon Frances Haugen, un autre vice-président, Nick Clegg, avait jugé dimanche "trop facile de chercher une explication technologique à la polarisation politique aux Etats-Unis".

Mais rien n'y fait. "Facebook est vraiment devenu le souffre-douleur qui prend pour tous les réseaux sociaux", résume Mark Hass, professeur de communication à l'université Arizona State. Le fait d'avoir mis, pour la première fois, un visage sur la révolte "en fait une histoire beaucoup plus dramatique", dit-il, "mais c'est un sujet qui ne se limite pas à Facebook."

Après le scandale Cambridge Analytica en 2018, puis l'amende de 5 milliards de dollars imposée en 2019 par les autorités américaines pour utilisations indue de données personnelles, le groupe se serait bien passé d'une nouvelle polémique.

"Il est temps de rendre Facebook dépassé", a tweeté l'élue démocrate californienne Regina Marston qui, comme d'autres, a appelé à prendre ses distances avec les plateformes du groupe. Traditionnellement, ce type d'initiative ne rencontre qu'un succès modéré.

Quant aux annonceurs, "même si quelques marques veulent envoyer un message" et cesser de faire de la publicité sur le réseau social, "cela n'aura aucun impact dans les résultats financiers de Facebook. Facebook est trop gros pour tomber", a estimé, sur Twitter, Jenna Golden, spécialiste du conseil aux entreprises.

Au Congrès, plusieurs élus voient dans cette crise l'occasion de saisir un animal qui leur échappait pour l'essentiel jusqu'ici.

Frances Haugen doit être interrogée mardi par la commission au Commerce du Sénat américain, lors d'une audition consacrée à l'impact de Facebook et Instagram sur les jeunes utilisateurs, une semaine après une longue séance de questions adressées à Antigone Davis, vice-présidente de la firme.

"Les élus, peut-être la Maison Blanche, et d'autres dirigeants peuvent enfin, en voyant quelqu'un comme Frances Haugen, se dire: c'est à nous de jouer, Facebook ne se réparera pas seul", considère Nora Benavidez, avocate et directrice de l'organisation Free Press.

Mais pour Mark Hass, le champ d'action des législateurs est très limité, car "il va se heurter" au premier amendement à la Constitution américaine, qui protège la liberté d'expression. "Facebook ne peut pas être tenu pour responsable (légalement) de ses contenus", postés par ses utilisateurs, selon lui.

Même incertitude sur le terrain judiciaire, que Frances Haugen a tâté en contactant le régulateur américain des marchés financiers (SEC) et les procureurs de plusieurs Etats, dont la Californie. Selon son avocat, John Tye, la saisine de la SEC permet aussi à l'ingénieure de se placer sous la protection du régime légal des lanceurs d'alerte.

Interrogée sur CNBC, Monika Bickert a refusé de dire si Facebook prévoyait d'assigner Frances Haugen en justice.

Au-delà de son seul cas, l'exemple de cette trentenaire témoigne d'une nouvelle prise de conscience de salariés de la Tech en quête de sens et d'éthique, même si le mouvement est encore embryonnaire.

C'est de là que pourrait venir le changement, selon Mark Hass. "Le grand défi, ce sera que les jeunes ne voudront plus venir travailler chez vous" si l'entreprise ne prend pas des engagements éthiques, annonce-t-il. "Ces jeunes gens brillants ne voudront plus être associés à un groupe qui laisse des contenus toxiques influer sur la société."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.