À Paris, un kiosquier libanais expose Chagall

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Publié le Lundi 04 octobre 2021

À Paris, un kiosquier libanais expose Chagall

  • Ce n’est pas la première fois que le maître des lieux, Bassam Gossain, expose des chefs-d’œuvre dans son kiosque parisien
  • La prochaine exposition sera consacrée au Liban, que Bassam Gossain a quitté il y a plus de trente ans, en pleine guerre civile

PARIS: «Je trouve ça excellent qu’il y ait un peu de vie dans ce quartier, et les tableaux sont chouettes», se réjouit Marina Delmonde, un grand sourire aux lèvres et les yeux qui pétillent. Ce mardi soir, la petite place Aimé-Maillart est en effet noire de monde. Ils sont venus nombreux, les habitants de ce quartier cossu du XVIIe arrondissement, pour se retrouver et admirer les peintures, lithographies et affiches originales de Chagall. Elles sont exposées dans le kiosque qui trône au centre de l’îlot, à deux pas de l’arc de Triomphe où le président Macron participe au même moment à une cérémonie de dépôt de gerbes sur la tombe du Soldat inconnu.

Maintes fois décalée en raison de la pandémie de Covid-19, l’exposition a finalement pu avoir lieu, et la placette redevenir un musée à ciel ouvert, pendant deux heures, ce mardi 28 septembre. Car ce n’est pas la première fois que le maître des lieux, Bassam Gossain, expose des chefs-d’œuvre dans son kiosque parisien, parmi ses trois cents titres de presse et de magazines. C’est à la fin de 2019 que la première exposition est montée, consacrée à Pierre Soulages, alors à l’honneur au Louvre, où le maître de l’outrenoir est reçu en présence du chef de l’État.

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Maintes fois décalée en raison de la pandémie de Covid-19, l’exposition a finalement pu avoir lieu, et la placette redevenir un musée à ciel ouvert, pendant deux heures, ce mardi 28 septembre. Photo Anne Ilcinkas.

L’idée germe dans l’esprit de Gérard Bosio, un habitant du XVIIe arrondissement et conseiller culturel, quelques jours plus tôt, quand celui-ci, dans le kiosque de son ami Bassam Gossain, lui-même amateur d’art, se demande: «Comment se fait-il qu’il n’y ait pas un peu de Soulages pour les autres?»

«Nous avons alors décidé que le lendemain de l’inauguration de cette grande exposition au Louvre, il y ait lieu ici, une exposition Soulages avec la présentation d’œuvres originales», explique Gérard Bosio. C’est ainsi qu’en quelques jours, l’exposition a pu voir le jour. En février 2020, c’est au tour de Hans Hartung d’être exposé dans le kiosque de Bassam Gossain, quelques jours après la fin de l’exposition du peintre franco-allemand au musée d’Art moderne de la ville de Paris.

Puis la pandémie est passée par là, mettant un terme, provisoire, aux activités culturelles du kiosque du Franco-Libanais, qui continue cependant son travail, véritable tisseur de liens avec ses clients, ayant pour chacun d’entre eux un petit mot, partageant des moments de convivialité, si ce n’est d’amitié.

Entre-temps, une association, Village Niel, s’est créée autour de Bassam Gossain, que tout le monde appelle par son prénom, et des commerçants et habitants du quartier, réunissant désormais une centaine d’adhérents mobilisés autour de la dynamisation et de l’animation du quartier.

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Le célèbre tableau de Marc Chagall, Ponts sur la Seine, trône au milieu des magazines du kiosquier. Photo Anne Ilcinkas.

Alors, quand les conditions ont été de nouveaux réunies, la machine s’est remise en marche. Et le célèbre tableau de Marc Chagall, Ponts sur la Seine, de trôner au milieu des magazines du kiosquier. À côté se trouvent des lithographies, et dans des tentes dressées pour l’occasion, en face, à côté du buffet, une collection d’affiches originales de Marc Chagall, sur le thème de la musique, de la ville de Paris, de l’amour ou de la maternité.

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Une collection d’affiches originales de Marc Chagall, sur le thème de la musique, de la ville de Paris, de l’amour ou de la maternité est exposée sur la place Aimé-Maillart. Photo Anne Ilcinkas.

«Nous connaissons des sources de prêt, nous connaissons des disponibilités d’œuvres d’art, les œuvres exposées appartiennent à des collectionneurs privés», explique Gérard Bosio, sans plus de détails.

La prochaine exposition dans «cette minirépublique – non autonome – de la place Aimé-Maillart» selon les termes du maire du XVIIe arrondissement, Geoffroy Boulard, sera consacrée au Liban, que Bassam Gossain a quitté il y a plus de trente ans, en pleine guerre civile.


« Dandelion's Odyssey », un film soutenu par l’Arabie saoudite, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes

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  • La Semaine de la Critique du Festival de Cannes a annoncé la programmation de son édition 2025, qui comprend le film « Dandelion's Odyssey » de Momoko Seto
  • Le film est soutenu par la Fondation du festival du film de la mer Rouge

DUBAI : La Semaine de la Critique du Festival de Cannes a annoncé la programmation de son édition 2025, qui comprend le film « Dandelion's Odyssey » de Momoko Seto, soutenu par la Fondation du festival du film de la mer Rouge.

Le film - qui clôturera la semaine - sera le premier long métrage d'animation à être projeté dans la section depuis « I Lost My Body » de Jeremy Clapin, lauréat du Grand Prix en 2019.

Tourné du Japon à l'Islande, « Dandelion’s Odyssey » est une aventure qui se déroule dans un monde dystopique, avec des plantes et des animaux comme personnages principaux. Le long métrage présente un mélange de photographies en timelapse, de prises de vue réelles et d'animation 3D.

Plus de 1 000 films ont été soumis à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2025, qui se déroule du 14 au 22 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


À Paris, Gilles Bensimon partage son rêve d’AlUla au Salon du livre

À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région. (Photo: fournie)
À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région. (Photo: fournie)
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  • Bensimon saisit la beauté intemporelle d’Alula, entre dunes dorées, reliefs rocheux spectaculaires, oasis verdoyante et vestige millénaire
  • Pas une nuance de couleur, pas un reflet n’échappe au regard ardent du photographe

PARIS: À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région désertique du nord-ouest de l'Arabie saoudite.

Au cœur de cette immersion, l'ouvrage photographique A Dream of Alula, signé par le célèbre photographe français Gilles Bensimon, attire les regards.

À travers plus de deux cents clichés inédits, Bensimon saisit la beauté intemporelle d’Alula, entre dunes dorées, reliefs rocheux spectaculaires, oasis verdoyante et vestige millénaire.

Pas une nuance de couleur, pas un reflet n’échappe au regard ardent du photographe, même les animaux de la région, chèvres, moutons ou chameaux, semblent poser avec élégance face à lui, se laissant capturer sur des photos qui s’apparentent aux toiles d’un peintre.

Aujourd’hui âgé de 81 ans, après une carrière brillante dans la photographie de la mode et de la publicité, Bensimon confie à Arabnews en français avoir été littéralement envoûté par cette d’histoire de contrastes.

Son regard d’artiste, nourri par des décennies de création visuelle, capté la poésie brute du désert et la vie qui l’habite depuis la nuit des temps.

Photographe internationalement reconnu et ancien directeur de la création du magazine Elle, Bensimon a immortalisé des icônes de la mode, Cindy Crawford, Elle Macpherson, Madonna …avant de poser son objectif sur les terres arides mais vibrantes d’Alula.

Un changement d'univers radical, mais tout aussi inspirant, qui s'inscrit dans un parcours personnel autant que professionnel.

Depuis sa tendre jeunesse, ce Breton était passionné par le monde arabe et fasciné par le fait que les Arabes soient arrivés par le passé jusqu’à la région de Tour, dans le centre ouest de la France.

Il s’est donc inventé une histoire qu'il racontait à qui voulait l'entendre. Il disait qu’il venait de la lointaine ville de Bagdad, pour justifier son attirance profonde vers l’Orient qu'il considère comme le berceau des grandes civilisations monothéistes.

Grand voyageur et amateur des contrées lointaines, il découvre le Sahara au fil de ses périples, ainsi que cette envie de capturer l’essence de ces lieux hors du temps qui ne le quittera plus.

D'ailleurs, indique-t-il, avec une jubilation presque enfantine, il s'apprête à repartir en Arabie saoudite à la découverte de nouvelles contrées, pour une durée de huit semaines au bout desquelles il reviendra chargé de clichés inoubliables.

Mais au-delà de la beauté envoûtante des paysages, Bensimon évoque aussi son intérêt pour les habitants de ces régions et leur hospitalité chaleureuse et spontanée.

Il avoue également nourrir un intérêt et même une attirance poussée pour la spiritualité locale, allant jusqu’à admettre une forme de connexion personnelle avec la culture musulmane.

C’est à travers ses voyages et ses échanges avec les habitants qu’il dit avoir «compris pourquoi on prie cinq fois par jour. Cela structure et recentre. J’ai même failli me convertir pour une journée, juste pour expérimenter cette paix intérieure», raconte-t-il avec humour et sincérité.

A Dream of AlUla n’est pas seulement un recueil de photographies, c'est une invitation au voyage, un hommage à la beauté naturelle et spirituelle d'un territoire en pleine renaissance.

À travers l'objectif de Bensimon, un artiste à l’œil affûté et au cœur encore émerveillé, AlUla devient un poème visuel et un rêve à partager.


Les universités saoudiennes remportent les honneurs les plus prestigieux lors de l'exposition de Genève

Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont illustrées lors du 50e Salon international des inventions de Genève. (MoE)
Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont illustrées lors du 50e Salon international des inventions de Genève. (MoE)
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  • Ces victoires, obtenues parmi 900 inventeurs de 40 pays, soulignent la montée en puissance de la influence scientifique mondiale du Royaume.
  • L'événement a rassemblé 161 participants saoudiens issus d'écoles, d'universités et d'instituts techniques

RIYAD : Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont distinguées lors du 50 e Salon international des inventions de Genève, qui s'est tenu du 9 au 13 avril 2025. L'université Princesse Nourah et l'université de Najran ont notamment remporté cinq médailles.

Ces victoires, obtenues parmi 900 inventeurs de 40 pays, soulignent l'influence croissante de ce pays sur le plan scientifique mondial.

L'université Princess Nourah a remporté quatre médailles, dont une médaille d'argent pour le « marqueur de référence dentaire fixe » du Dr Sarah Al-Nufaiei. Il s'agit d'un outil novateur qui normalise la pose d'implants dentaires en créant des points de référence intra-oraux fixes, améliorant ainsi la précision des procédures de restauration. 

L'université a également reçu trois médailles de bronze pour des projets innovants. Le « fauteuil roulant intelligent contrôlé sans fil par les signaux cérébraux et les clignements des yeux » du Dr Haya Al-Shahrani utilise des capteurs EEG non invasifs et des caméras de suivi des yeux afin d'accorder plus d'autonomie aux utilisateurs à mobilité réduite.

L'outil à base de gomme du Dr Fahda Al-Qahtani pour isoler les dents structurellement endommagées offre une alternative biocompatible aux clamps traditionnels en caoutchouc, tandis que la formulation de médicaments antidiabétiques du Dr Taghreed Al-Omar avec la Friedelin (un composé chimique) permet d'isoler le composé triterpénoïde des feuilles de Ziziphus spina-christi afin d'améliorer le contrôle de la glycémie.

Ces innovations s'inscrivent dans le plan stratégique 2025 de la PNU, qui vise à faire progresser les objectifs de développement durable de l'Arabie saoudite et à positionner l'université comme un centre de percées STIM dirigées par des femmes.

L'université de Najran a remporté une médaille d'or pour son « photocatalyseur à base de biocarbone de graines de palmier dattier, de nanoparticules d'or et de l'oxyde de zinc pour le traitement des eaux usées industrielles ».

Le projet permet de relever les défis environnementaux en convertissant des graines de palmier dattier d'origine locale en biocarbone, un matériau de base durable, puis en y ajoutant des nanoparticules d'or et de l'oxyde de zinc afin de créer un photocatalyseur qui dégrade les polluants organiques sous l'effet de la lumière ultraviolette.

Cette solution peu coûteuse et alimentée par l'énergie solaire témoigne de l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de l'éco-innovation dans le cadre de la Vision 2030.

L'événement a rassemblé 161 participants saoudiens issus d'écoles, d'universités et d'instituts techniques, qui ont présenté des avancées dans les domaines des infrastructures pilotées par l'intelligence artificielle, de la robotique médicale et des systèmes de sécurité biométriques.

Les deux universités visent désormais des brevets internationaux et des partenariats commerciaux, ce qui témoigne de l'expansion croissante de l'empreinte du monde universitaire saoudien sur la scène internationale. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com