L'Ethiopie sous Abiy Ahmed : des réformes et la tourmente             

Abiy Ahmed doit être élu lundi pour un nouveau mandat par le Parlement, après la victoire de son parti lors d'élections partielles en juin. (Photo, AFP)
Abiy Ahmed doit être élu lundi pour un nouveau mandat par le Parlement, après la victoire de son parti lors d'élections partielles en juin. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 04 octobre 2021

L'Ethiopie sous Abiy Ahmed : des réformes et la tourmente             

  • Abiy avait promis d'organiser les élections les plus démocratiques que l'Ethiopie ait connues
  • Le scrutin ne s'est toutefois pas tenu dans l'ensemble du pays aux 110 millions d'habitants, en raison de violences ethniques dans certaines régions et de la guerre dans celle du Tigré

ADDIS ABEBA : Désigné Premier ministre en 2018, Abiy Ahmed a initié d'importants changements en Ethiopie mais le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique est aussi le théâtre d'une guerre et de violences politico-ethniques dévastatrices.


Abiy Ahmed doit être élu lundi pour un nouveau mandat par le Parlement, après la victoire de son parti lors d'élections partielles en juin.

L'espoir

Abiy Ahmed est désigné Premier ministre en avril 2018 alors que la coalition au pouvoir depuis 1991 - dont il est issu- vacille face aux manifestations des ethnies Oromo et Amhara, les deux plus nombreuses du pays.


Premier Oromo à occuper ce poste, il fait souffler un vent de changement dès son arrivée au pouvoir: il libère des milliers de prisonniers politiques, favorise le retour d'exilés, présente des excuses pour les violences d'Etat.


Son train de réformes à marche forcée, jusque dans l'appareil sécuritaire, lui vaut une grande popularité mais également de fortes inimitiés: en juin 2018, il est visé par une attaque à la grenade à Addis Abeba.

La paix

A la surprise générale, Abiy Ahmed fait la paix avec l'Erythrée voisine. Après que cette dernière a voté son indépendance de l'Ethiopie en 1993, les deux pays se sont livrés à une sanglante guerre entre 1998 et 2000 (80.000 morts).


En mai 2018, Abiy Ahmed annonce vouloir mettre un terme au litige frontalier, acceptant la démarcation faite en 2002 par une commission internationale indépendante.


Le 16 juillet, les dirigeants des deux pays signent un accord de paix en Arabie saoudite.


En 2019, Abiy Ahmed reçoit le prix Nobel de la paix pour cette réconciliation.

L'instabilité

L'ouverture de l'espace politique opérée par Abiy Ahmed s'accompagne d'une résurgence de différends territoriaux locaux et de sentiments nationalistes ethniques, jusqu'alors étouffés par une féroce répression. Ces revendications viennent menacer l'unité du pays, qui abrite une mosaïque de peuples au sein d'un "fédéralisme ethnique".


En 2019, les Sidama ont voté par referendum la création de leur propre Etat régional. Le 30 septembre, un referendum similaire, dont le résultat n'est pas connu, s'est tenu sur une onzième région dans le Sud-Ouest du pays.


En juin 2020, le meurtre d'un chanteur populaire oromo déclenche des violences interethniques et des affrontements avec les forces de sécurité, faisant 160 morts.


La région de l'Oromia est le théâtre de massacres, attribués à des groupes rebelles. Dans l'Amhara voisine, des centaines de personnes sont tuées dans des violences politico-ethniques.

La guerre

Fin 2019, Abiy Ahmed démantèle la coalition qui dirige l'Ethiopie depuis 1991 pour la fondre dans une formation unifiée, le Parti de la Prospérité. Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui avait dominé cette coalition, refuse de rejoindre le nouveau parti. 


En septembre 2020, le TPLF défie le pouvoir en organisant des élections régionales dans son fief du Tigré, malgré le report de tout scrutin édicté par Addis Abeba en raison de la pandémie de coronavirus.


Le 4 novembre 2020, Abiy Ahmed déclenche une opération militaire au Tigré pour renverser le TPLF, qu'il accuse d'avoir attaqué deux bases de l'armée fédérale.


Fin novembre, il proclame la victoire après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais fin juin, après une contre-offensive, les forces soutenant le TPLF reprennent le contrôle du Tigré.


Le conflit s'étend ensuite aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara, venant aggraver la profonde crise humanitaire en cours, avec des centaines de milliers de personnes déplacées ou vivant dans la faim.

Les élections

M. Abiy avait promis d'organiser les élections les plus démocratiques que l'Ethiopie ait connues.


Initialement prévues en août 2020, les élections parlementaires et régionales furent reportées au 5 juin 2021 en raison de la pandémie, puis au 21 juin à la suite de retards logistiques.


Le scrutin ne s'est toutefois pas tenu dans l'ensemble du pays aux 110 millions d'habitants, en raison de violences ethniques dans certaines régions et de la guerre dans celle du Tigré.


Certaines régions on voté le 30 septembre mais sans grande incidence après l'écrasante victoire du Parti de la prospérité proclamée par la commission électorale après le vote du 21 juin.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.