SÉOUL, Corée du Sud : La Corée du Nord a fustigé dimanche la réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour évoquer le tir d'un missile présenté comme hypersonique, Pyongyang accusant les pays membres de jouer avec une "bombe à retardement".
La réunion, d'un peu plus d'une heure et à huis clos, avait été demandée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni après que Pyongyang eut annoncé le 29 septembre avoir testé avec succès un missile planeur "hypersonique".
Les cinq pays membres du Conseil de Sécurité n'ont cependant pas réussi à s'accorder sur un projet de déclaration, "la Russie et la Chine ont indiqué qu'il n'était pas pertinent à ce stade", selon une source diplomatique.
Elle n'en a pas moins provoqué la colère de Pyongyang, qui l'a qualifiée dimanche d'"atteinte injustifiée" à sa souveraineté et de "grave provocation intolérable".
"Exiger que nous renoncions à notre droit à l'autodéfense traduit son intention de ne pas reconnaître la République populaire démocratique de Corée (RPDC) comme un État souverain", a déclaré Jo Chol Su, responsable des organisations internationales au sein du ministère des Affaires étrangères nord-coréen.
"J'exprime de fortes inquiétudes quant au fait que le Conseil de sécurité des Nations unies s'est amusé à utiliser cette fois-ci une dangereuse bombe à retardement", a-t-il ajouté dans une déclaration rapportée par l'agence de presse officielle KCNA.
Quelques heures avant la réunion de vendredi du Conseil de sécurité, la Corée du Nord a procédé à un tir d'essai d'un missile anti-aérien.
En début de semaine dernière, elle avait tiré un missile présenté comme hypersonique, ce qui constituerait une avancée technologique majeure. Les missiles hypersoniques sont capables d'atteindre une vitesse au moins cinq fois supérieure à la vitesse du son.
Mi-septembre, Pyongyang avait fait état de tirs de missiles, notamment d'un nouveau missile de croisière longue portée.
La Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a depuis longtemps eu recours à des essais d'armement pour faire monter les tensions, dans le cadre d'un processus soigneusement étudié.
En 2017, à l'initiative de l'administration de Donald Trump, le Conseil de sécurité avait adopté des sanctions économiques lourdes contre la Corée du Nord après un essai nucléaire et des tests de missiles.
L'administration du président américain Joe Biden a déclaré à plusieurs reprises qu'elle était prête à reprendre les pourparlers sans conditions préalables, alors que la Corée du Nord réclame la fin des sanctions radicales.