Le Royaume-Uni cherche des chauffeurs à tout prix

Un poids lourd utilisé pour la formation des chauffeurs de camion et les tests de conduite est vu au National Driving Centre à Croydon, dans le sud de Londres, le 1er octobre 2021. (Tolga Akmen / AFP)
Un poids lourd utilisé pour la formation des chauffeurs de camion et les tests de conduite est vu au National Driving Centre à Croydon, dans le sud de Londres, le 1er octobre 2021. (Tolga Akmen / AFP)
Un conducteur pose pour une photo avec son certificat après avoir réussi son examen de conduite pour poids lourds (véhicule lourd) au National Driving Centre de Croydon, dans le sud de Londres, le 1er octobre 2021. Le gouvernement britannique a déclaré le mois dernier qu'il simplifierait la procédure pour se qualifier comme un chauffeur de camion pour résoudre les problèmes de livraison généralisés qui frappent les commerces de détail. (Tolga Akmen / AFP)
Un conducteur pose pour une photo avec son certificat après avoir réussi son examen de conduite pour poids lourds (véhicule lourd) au National Driving Centre de Croydon, dans le sud de Londres, le 1er octobre 2021. Le gouvernement britannique a déclaré le mois dernier qu'il simplifierait la procédure pour se qualifier comme un chauffeur de camion pour résoudre les problèmes de livraison généralisés qui frappent les commerces de détail. (Tolga Akmen / AFP)
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Le Royaume-Uni cherche des chauffeurs à tout prix

  • Alors que les pénuries se multiplient au Royaume-Uni, les conducteurs de poids lourds sont devenus «de vraies rock-stars»
  • Le manque de chauffeurs qui sévit à travers le monde est exacerbé au Royaume-Uni par le Brexit, qui empêche le retour des conducteurs d'Europe de l'Est

LONDRES : Devant le camion transporteur où il vient de passer son examen avec succès, sur le parking de son école, Alberto Almeida tient son diplôme de conducteur britannique de poids lourds avec un petit sourire modeste.

«Allez, sois content, tu n'as plus à nous payer de leçon», plaisante son instructeur en prenant en photo l'électricien de 49 ans, qui s'est inscrit pendant les confinements, cherchant un plan B pour sa carrière.

Le sourire d'Alberto s'élargit: «Non, maintenant, c'est aux autres de me payer...».

Alors que les pénuries se multiplient au Royaume-Uni, les conducteurs de poids lourds sont devenus «de vraies rock-stars», affirme Laurence Bolton, jeune directeur de l'école National Driving Centre, dans une banlieue populaire du sud de Londres.

Son standard téléphonique explose depuis que les transporteurs font la Une des journaux: le manque de chauffeurs qui sévit à travers le monde est exacerbé au Royaume-Uni par le Brexit, qui empêche le retour des conducteurs d'Europe de l'Est qui sillonnaient le pays il y a encore un an.

Les pénuries touchent aussi bien les supermarchés, où certains rayons de produits frais se vident régulièrement, que les milk-shakes de McDonald's ou les bières dans les pubs.

Depuis fin septembre, les stations-services ont du mal à s'approvisionner en essence en l'absence de chauffeurs aptes à conduire des citernes, un phénomène amplifié par des achats d'automobilistes inquiets et qui devrait persister dans les semaines à venir, préviennent les professionnels du secteur.

- Pilotes d'avions -

Selon l'Association du transport routier (RHA), il manquerait 100.000 chauffeurs dans le pays. Les camions d'enseignes de supermarchés comme Tesco sont ornées d'invitations à rejoindre leur équipe de conducteurs, certaines entreprises proposent de payer la formation et le gouvernement multiplie les mesures pour remédier à la situation.

Les chauffeurs peuvent désormais conduire de plus longues heures, les détenteurs de permis qui ne travaillent plus dans le secteur ont reçu un courrier les incitant à revenir et, surtout, le Royaume-Uni va accorder 10.500 visas de travail provisoires pour faire face aux pénuries de main d'oeuvre avant Noël.

Sur le parking du NDC, certaines des mesures laissent sceptiques, comme l'assouplissement des règles qui permettent aux chauffeurs de passer directement l'examen pour conduire les véhicules les plus lourds, sans passer par un camion plus modeste.

«Vous vous voyez passer d'une voiture à un monstre comme ça?», se demande M. Bolton en désignant un gigantesque 10 tonnes, tandis qu'un de ses instructeurs, Andrew, souligne que la sécurité routière pourrait en pâtir.

En revanche, ils se félicitent de l'intérêt nouveau porté au métier, qui attire de nouveaux profils: «il y a eu cinq ou six pilotes d'avions cette année, qui ont peur d'être licenciés» avec la baisse du trafic aérien, se rappelle M. Bolton.

Andrew, ancien chauffeur routier lui-même, dit partager avec ses élèves son expérience d'une «vie dure et solitaire» sur la route. «On vit dans sa cabine six jours par semaine», loin de sa famille, décrit-il.

- Visas controversés -

Quand il travaillait encore comme conducteur, «il y a 15 ou 20 ans, les salaires n'étaient pas trop mauvais, mais ils n'ont pas suivi l'inflation ni les autres industries», décrit-il.

La plateforme syndicale Unite critique d'ailleurs le gouvernement pour ne pas avoir «amélioré la qualité de vie sur les aires de parking et de repos», où les chauffeurs ne trouvent souvent pas de douches ou de toilettes malgré des prix plus élevés que sur le continent.

Les visas accordés dans l'urgence par le gouvernement fin septembre, pour faire revenir les chauffeurs qui acceptaient ces salaires, sont loin de faire l'unanimité, alors même que peu de volontaires se bousculent pour l'instant pour retraverser la Manche.

 

La plateforme syndicale Unite a décrié dans un communiqué «le soutien gouvernemental à un système cassé qui exploite» les conducteurs.

D'ailleurs, Alberto Almeida, permis en poche, ne compte pas prendre la route tout de suite, alors que son activité d'électricien lui rapporte plus qu'un travail de chauffeur.

«Si on me proposait de bonnes conditions de travail, oui, j'irais, mais ce n'est pas le cas», s'exclame-t-il. «Le Brexit a juste mis en lumière le problème: personne ne veut être sur la route».

 


Le gouvernement taliban annonce sa participation aux pourparlers de Doha sous égide de l'ONU

Une délégation talibane participe au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) à Saint-Pétersbourg, le 6 juin 2024. (AFP).
Une délégation talibane participe au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) à Saint-Pétersbourg, le 6 juin 2024. (AFP).
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  • Les autorités talibanes participeront au troisième cycle de pourparlers sur l'Afghanistan organisé par les Nations unies au Qatar, après avoir décliné la précédente invitation
  • La délégation talibane - dont la composition reste à annoncer - y participera car l'ordre du jour semble "bénéfique pour l'Afghanistan", a déclaré M. Mujahid à des médias afghans

KABOUL: Les autorités talibanes participeront au troisième cycle de pourparlers sur l'Afghanistan organisé par les Nations unies au Qatar, après avoir décliné la précédente invitation, a annoncé dimanche un porte-parole du régime.

"Une délégation de l'Emirat islamique participera à la prochaine conférence à Doha. Elle y représentera l'Afghanistan et exprimera la position de l'Afghanistan", a déclaré le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, à propos de ces pourparlers prévus les 30 juin et 1er juillet.

La délégation talibane - dont la composition reste à annoncer - y participera car l'ordre du jour semble "bénéfique pour l'Afghanistan", a déclaré M. Mujahid à des médias afghans.

L'ordre du jour inclut des "sujets comme l'aide à l'Afghanistan et la création d'opportunités pour les investisseurs en Afghanistan, ce qui est important", a-t-il dit.

Des émissaires pour l'Afghanistan s'étaient réunis mi-février à Doha, pour aborder le renforcement de l'engagement de la communauté internationale en Afghanistan, sous l'égide de l'ONU et en compagnie de représentants de la société civile afghane dont des femmes.

Le gouvernement taliban, qui a repris les rênes du pouvoir en Afghanistan en 2021 et avait été exclu d'une première réunion à Doha en mai 2023, avait refusé d'y participer à moins que ses membres ne soient les seuls représentants du pays.

Il exigeait également un tête-à-tête avec le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Des conditions jugées à l'époque "pas acceptables".

Selon des sources diplomatiques à l'AFP, une consultation des groupes de la société civile est cette fois prévue avant et après le troisième cycle de pourparlers, auquel n'assistera pas M. Guterres, mais pas dans des réunions avec les autorités talibanes.

"Il est impensable que des diplomates puissent se réunir pour discuter de l'Afghanistan au milieu d'une telle crise et qu'ils le fassent sans que les droits des femmes ne soient la principale question à l'ordre du jour et sans que les femmes afghanes soient pleinement associées à la discussion", a réagi auprès de l'AFP Heather Barr, directrice adjointe des droits des femmes pour l'ONG Human Rights Watch.

Les réunions doivent porter sur des sujets économiques et financiers ainsi que sur les efforts de lutte contre le trafic de stupéfiants, selon des sources diplomatiques.

Plusieurs autres groupes de la société civile ont également pressé l'ONU de donner la priorité aux sujets concernant les droits des femmes.

Depuis leur retour au pouvoir, les autorités talibanes n'ont été officiellement reconnues par aucun pays et appliquent une interprétation ultra-rigoriste de l'islam, multipliant les mesures liberticides à l'encontre des femmes, une politique qualifiée d'"apartheid de genre" par l'ONU.

De nombreux gouvernements et organisations humanitaires ont suspendu ou réduit leurs financements dans ce pays où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et où 15 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale.


Grèce: trois touristes étrangers retrouvés morts en une semaine

Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait été retrouvé mort sur l'île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin. (AFP).
Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait été retrouvé mort sur l'île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin. (AFP).
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  • Le corps d'un touriste américain de 55 ans a été découvert dimanche sur l'île de Corfou, ce qui porte à trois le nombre de touristes étrangers retrouvés morts en Grèce en une semaine
  • La plupart de ces touristes avaient entrepris des randonnées sous un soleil écrasant, alors que la canicule sévit en Grèce

ATHENES: Le corps d'un touriste américain de 55 ans a été découvert dimanche sur l'île de Corfou, ce qui porte à trois le nombre de touristes étrangers retrouvés morts en Grèce en une semaine, tandis que des recherches étaient en cours pour retrouver trois autres touristes étrangers sur d'autres îles grecques, selon les medias grecs.

La plupart de ces touristes avaient entrepris des randonnées sous un soleil écrasant, alors que la canicule sévit en Grèce.

Le corps de l'Américain, qui a été découvert en mer près du port de Mathraki par un touriste, doit être transféré à l'hôpital de Corfou pour être autopsié, ont indiqué l'agence grecque Athens News Agency et la télévision publique ERT.

Selon Athens News Agency, le cinquantenaire était en vacances à Mathraki. Il a été vu pour la dernière fois par des habitants dans un café mardi dernier.

Il s'agit de la dernière découverte du corps d'un touriste étranger, après celle du médecin star de la télévision britannique Michael Mosley, retrouvé mort le 9 juin sur l'île grecque de Symi en mer Egée puis celle samedi d'un touriste néerlandais sur l'île de Samos.

Deux femmes françaises sont par ailleurs portées disparues sur l'île de Sikinos et un autre touriste sur l'île d'Amorgos.

Le corps du touriste néerlandais de 74 ans a été repéré samedi matin sur l'île de Samos par un drone des pompiers, gisant dans un ravin à quelques centaines de mètres de l'endroit où il a été vu pour la dernière fois dimanche dernier, en train de marcher avec difficulté.

Vendredi, deux femmes françaises ont été portées disparues à Sikinos, une petite île des Cyclades en mer Egée. Les deux femmes, âgées de 73 et 64 ans, avaient quitté leurs hôtels respectifs pour se rencontrer, selon les medias locaux.

Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait été retrouvé mort sur l'île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin.

Son corps sans vie a été repéré par une équipe de la chaîne publique grecque ERT qui était en train de filmer la zone où avait disparu cet homme de 67 ans. Michael Mosley avait entrepris une promenade sur la côte, en pleine chaleur.

Selon les météorologues, la Grèce a connu la vague de chaleur d'une durée d'au moins trois jours - ce qui pour la Grèce signifie des températures dépassant 38 degrés - la plus précoce jamais enregistrée.


L'Ukraine devrait «réfléchir» à la proposition de Poutine, sa position «s'aggravant» sur le front, selon le Kremlin

Un militaire ukrainien embrasse sa compagne arrivée dans un train en provenance de Kiev, à la gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, le 15 juin 2024 (Photo, AFP).
Un militaire ukrainien embrasse sa compagne arrivée dans un train en provenance de Kiev, à la gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, le 15 juin 2024 (Photo, AFP).
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  • M. Poutine a proposé vendredi un cessez-le-feu et l'ouverture de négociations de paix avec l'Ukraine si elle retire ses troupes de quatre régions que Moscou occupe partiellement
  • L'Ukraine, les Etats-Unis et l'Otan avaient immédiatement rejeté ces conditions

MOSCOU: Le Kremlin a estimé dimanche que l'Ukraine devrait "réfléchir" à la proposition de paix formulée récemment par le président Vladimir Poutine, car la situation sur le front "s'aggrave" pour les forces ukrainiennes.

"La dynamique actuelle de la situation sur le front nous montre clairement qu'elle continuera à s'aggraver pour les Ukrainiens. Il est probable qu'un homme politique qui place les intérêts de la patrie au-dessus des siens et ceux de ses maîtres réfléchirait à une telle proposition", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en référence au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Proposition 

M. Poutine a proposé vendredi un cessez-le-feu et l'ouverture de négociations de paix avec l'Ukraine si elle retire ses troupes de quatre régions que Moscou occupe partiellement et renonce à son projet d'adhérer à l'Otan.

L'Ukraine, les Etats-Unis et l'Otan avaient immédiatement rejeté ces conditions.

M. Peskov a assuré dimanche qu'il ne s'agissait pas d'un "ultimatum", mais "d'une initiative de paix qui tient compte des réalités du terrain".

Ces déclarations interviennent alors que Volodymyr Zelensky a promis de faire des propositions de paix à la Russie une fois qu'elles seront validées par la communauté internationale, dans le cadre d'un sommet sur l'Ukraine en Suisse auquel la Russie n'a pas été conviée.