Les ados à leur tour contraints au pass sanitaire

En se vaccinant, les jeunes "contribuent à freiner la propagation du virus dans la communauté et à limiter l'engorgement des hôpitaux". (Photo, AFP)
En se vaccinant, les jeunes "contribuent à freiner la propagation du virus dans la communauté et à limiter l'engorgement des hôpitaux". (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Les ados à leur tour contraints au pass sanitaire

  • Il est exigé dans de nombreux contextes qui seront les mêmes pour les adolescents: manger au restaurant, prendre le train pour un long trajet, aller au cinéma ou à la piscine...
  • La vaccination des mineurs reste, en tout cas, l'objet de débats scientifiques, au vu du risque très faible de développer une forme grave du Covid-19 dans cette tranche d'âge

PARIS : Les adolescents français échappaient depuis plusieurs mois à la contrainte du pass sanitaire imposé à leurs aînés face à la crise du Covid-19. Ils doivent dès ce jeudi le présenter à leur tour pour de nombreuses activités: cinéma, restaurant, piscine...


"A compter du 30 septembre 2021, le +pass sanitaire+ sera obligatoire pour les mineurs âgés de 12 à 17 ans", rappelle le gouvernement français sur son site internet.


Les adultes, eux, y sont déjà contraints depuis presque deux mois. Ils doivent régulièrement présenter ce document sous la forme d'un QR code, qui atteste soit qu'ils ont été vaccinés contre le Covid-19, soit qu'ils ont récemment réalisé un test négatif, soit qu'ils ont déjà contracté la maladie et sont donc censés être immunisés.


Il est exigé dans de nombreux contextes qui seront les mêmes pour les adolescents: manger au restaurant, prendre le train pour un long trajet, aller au cinéma ou à la piscine...


Impossible de savoir pour l'heure combien de temps durera cette obligation. Même si l'épidémie se calme en France depuis août, un projet de loi est en préparation pour prolonger au-delà du 15 novembre la contrainte du pass. Le gouvernement veut "maintenir la possibilité" d'y recourir "jusqu'à l'été" 2022, a déclaré mercredi son porte-parole, Gabriel Attal.


Les adolescents y avaient jusqu'alors échappé car ils étaient en retard en matière de vaccination. En effet, les autorités de santé n'autorisent que depuis juin les 12-17 ans à recevoir un vaccin anti-Covid: d'abord celui de Pfizer/BioNTech, ensuite rejoint par le Moderna.


Il reste d'ailleurs, à ce titre, une subtilité. C'est seulement à partir de 12 ans et deux mois que le pass devra être présenté. Si on le demandait à un enfant de 12 ans pile, il n'aurait pas eu le temps d'être pleinement vacciné car il n'y aurait jusqu'alors pas eu droit.

Sujet sensible

Désormais, sans atteindre le taux de vaccination de leurs aînés, les 12-17 ans ont largement rattrapé la pente. Environ deux tiers d'entre eux sont pleinement vaccinés.


Le gouvernement a cherché à accélérer le mouvement en organisant des campagnes de vaccination dans les collèges et les lycées à la rentrée. Mais celles-ci n'ont guère donné de résultats: moins de 30.000 doses y ont été injectées.


"Il y a parfois quelques (...) difficultés dans le recueil de l'adhésion des familles", a admis mardi le ministère de la Santé lors d'une conférence de presse.


De 12 à 15 ans, l'accord d'un seul des deux parents, ou des responsables légaux suffit. Les mineurs de plus de 16 ans peuvent, eux, décider de se faire vacciner, sans autorisation parentale.


Mais le sujet de la vaccination des mineurs est sensible et c'est l'un des principaux griefs exprimés lors des manifestations hebdomadaires contre le pass sanitaire, dont la fréquentation est en baisse depuis la fin de l'été.


Le gouvernement a, dans ce contexte, accepté quelques concessions pour les mineurs. Contrairement aux adultes non-vaccinés, ils pourront tous continuer à bénéficier systématiquement de tests PCR gratuits après le 15 octobre.


La vaccination des mineurs reste, en tout cas, l'objet de débats scientifiques, au vu du risque très faible de développer une forme grave du Covid-19 dans cette tranche d'âge. L'intérêt majeur est donc collectif.


En se vaccinant, les jeunes "contribuent à freiner la propagation du virus dans la communauté et à limiter l'engorgement des hôpitaux", explique l'épidémiologiste Antoine Flahault à l'AFP, évoquant toutefois aussi leur risque individuel, s'ils contractent la maladie, de développer des séquelles, dites Covid longs.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".