ROME: Une étudiante en droit musulmane, âgée de 20 ans, est la plus jeune candidate à se présenter aux élections du conseil municipal de Rome.
Bien que la famille de Mariam Ali soit originaire d'Égypte, elle est née et a grandi dans la capitale italienne et promet «de donner la parole aux jeunes, aux personnes âgées et aux plus démunis dans cette ville majestueuse qui a besoin d'aide».
Les élections visant à élire un nouveau maire et un nouveau conseil municipal à Rome auront lieu les 3 et 4 octobre. La ville est couverte d'affiches de candidats de tous les partis en lice pour diriger la capitale italienne.
Mariam Ali est «passée au numérique», et utilise les réseaux sociaux dans sa campagne. Elle compte quelque 200 000 abonnés sur Instagram et près de 40 000 sur TikTok. Cependant, elle raconte à Arab News qu’elle a également privilégié les rencontres de terrain «pour connaître les besoin des citadins».
Elle a distribué dans les rues aux habitants de Rome des tracts qui la représentent portant un hijab, comme elle le fait en temps normal, et avec fierté. «Je suis en train d'apprendre de plus en plus, et mon père m'a dit que j'avais beaucoup mûri depuis le début de ma campagne.»
La jeune femme est candidate de la coalition de centre-gauche avec le parti Demos – solidarité et démocratie, soutenant Roberto Gualtieri, l'ancien ministre italien des Finances.
Mariam Ali, qui arbore le voile islamique sur les réseaux sociaux, se dit fière «de porter un hijab dans un pays majoritairement chrétien». «Je ne me présente pas pour représenter les musulmans en Italie, mais en tant que citoyenne italienne et romaine», explique-t-elle à Arab News.
La candidate est née en Italie de parents égyptiens. Son père, Sami Salem, est l'imam de la mosquée de Magliana, un quartier du sud de Rome. Il dirige une agence de voyages qui organise des pèlerinages à La Mecque pour le Hajj et l’Omra.
L'une de ses trois sœurs, Tasnim Ali, une influenceuse explique les fondamentaux de l'islam et les coutumes islamiques à un jeune public sur TikTok et Instagram.
«Ayant toujours été active sur les réseaux sociaux, je souhaite apporter ma contribution de la meilleure façon possible, en me basant sur mon expérience dans le domaine du dialogue interculturel, interreligieux et de l'aide humanitaire. Je veux encourager les jeunes à donner plus», précise Mariam Ali.
Elle pense qu'être une Italienne de deuxième génération «ne signifie pas être une citoyenne de deuxième classe. Je suis Italienne, née et élevée dans ce pays, et je dois donner le bon exemple, montrer qu'on ne doit pas mettre les personnes dans ces cases, parce qu’au final, nous sommes partout pareils dans le monde».
«Avant même d'être élue conseillère municipale, si Dieu le veut, je veux faire passer le message que les femmes musulmanes ont les mêmes capacités que les hommes, et qu’elles ne sont pas soumises comme certains non musulmans veulent nous le faire penser. Nous pouvons et devons apporter notre contribution de toutes nos forces», ajoute la jeune candidate.
Mariam Ali s'engage à améliorer «la vie sociale de nombreux garçons et filles de cette ville dans leur quotidien. Je veux que chacun ait ses propres droits, tout comme je veux que tous les jeunes ici, pas seulement ceux qui étudient le droit comme moi, soient pleinement conscients de leurs droits».
Elle considère qu'être musulmane est un atout: «L'islam me donne la force de pouvoir donner plus sans recevoir. La seule chose que j'aimerais recevoir et que je reçois, c'est le soutien des gens. Il n'y a rien de plus beau que d'entendre un mot aimable. Cela me donne sûrement aussi un atout supplémentaire pour aider à en savoir plus sur une communauté, en en faisant partie.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com