Le grand retour du centre-gauche en Allemagne

Le chef de file du parti SPD, Olaf Scholz, fais signe à la foule après la publications des premières estimations (Photo, AFP).
Le chef de file du parti SPD, Olaf Scholz, fais signe à la foule après la publications des premières estimations (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Le grand retour du centre-gauche en Allemagne

  • Selon les résultats officiels diffusés lundi, le SPD a remporté d'une courte tête le scrutin avec 25,7% devant le centre-droit de la chancelière à 24,1%
  • «Le SPD célèbre sa résurrection», constate le quotidien Der Spiegel

BERLIN: La victoire des sociaux-démocrates allemands aux législatives consacre la renaissance d'un parti donné moribond il y a peu, qui a su faire taire ses dissensions internes et profiter du flottement des conservateurs à la fin de l'ère Merkel.

Selon les résultats officiels diffusés lundi, le SPD a remporté d'une courte tête le scrutin avec 25,7% devant le centre-droit de la chancelière à 24,1%. 

Le plus vieux parti allemand a aussi réussi lors de cette "super journée électorale" à conserver la prestigieuse mairie de la capitale Berlin et à rafler près de 40% des voix dans une élection régionale dans le Mecklembourg à l'Est.

"Le SPD célèbre sa résurrection", constate le quotidien Der Spiegel. 

Après une participation à trois gouvernements en tant que partenaire "junior" des conservateurs d'Angela Merkel, les sociaux-démocrates entendent cette fois revenir à la chancellerie.

Longtemps déboussolé

Le SPD revient de loin. Il y a un an, il émargeait à moins de 15% dans les sondages et les Cassandre lui promettaient de tomber dans l'insignifiance politique en Allemagne.

"Beaucoup d'experts le jugeaient plus ou moins fini et prêt à partir dans l'opposition pour panser ses plaies", souligne Sudha David-Wilp, politologue du groupe de réflexion German Marshall Fund à Berlin.

La plus vieille formation politique d'Allemagne, créée en 1863, a il est vrai donné pendant deux décennies l'image d'un mouvement déboussolé. 

La faute en premier lieu à l'héritage -lourd à porter pour le "parti des travailleurs"- d'une politique d'inspiration libérale menée au début du siècle par le chancelier Gerhard Schröder. Avec à la clé une impopulaire réforme du marché du travail, qui a fortement réduit le chômage mais conduit aussi à une précarisation de l'emploi.

Rongé par les disputes internes entre ailes gauche et centriste, dépouillé de son identité à force de coalition avec les conservateurs, il semblait condamné à sombrer.

La crise existentielle s'est accentuée après la cuisante défaite aux législatives de 2017 (20% des suffrages seulement), puis une claque aux Européennes en 2019. 

Ce n'est que faute d'autre option de gouvernement dans le pays, qu'il se résigne il y a trois ans et demi à reconduire son association au pouvoir avec Angela Merkel. Mais le parti en ressort très divisé et affaibli.

Le parti se sépare en un temps record de deux présidents, avant de nommer en 2019 un tandem d'inconnus issu de l'aile gauche, afin alors de faire barrage aux ambitions...du centriste Olaf Scholz. 

Alors que le mouvement semble chercher son salut dans un coup de barre à gauche, comme un temps les travaillistes en Grande-Bretagne ou les socialistes en France, les "camarades" choisissent finalement le ministre des Finances et vice-chancelier Olaf Scholz, qui a acquis une aura de solide gestionnaire.

Hidalgo salue la victoire des sociaux-démocrates

La maire de Paris et candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo a salué lundi la victoire de justesse des sociaux-démocrates aux législatives en Allemagne, jugée "inspirante" par d'autres responsables socialistes. 

"Tout mon soutien à Olaf Scholz qui sera, je l’espère, le prochain Chancelier", a tweeté Anne Hidalgo dimanche soir, soulignant que "durant cette belle campagne, le SPD a déjoué les pronostics grâce à un programme ambitieux: revalorisation du salaire minimum, plan pour le logement, mutation de l’économie face à l’urgence climatique".

A moins de sept mois de la présidentielle en France, le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner a salué "des résultats... inspirants !", tandis que la présidente du groupe PS à l'Assemblée Valérie Rabault a considéré dans un tweet en allemand "cette magnifique victoire" comme "pleine d'espoir pour l'Europe, et naturellement la France".

Car l'histoire montre que c'est au centre que les élections se gagnent en Allemagne. Le pari a été gagné, d'autant qu'en parallèle la gauche radicale allemande a, elle, été laminée dimanche. 

La victoire du SPD vient donner un peu plus de baume au coeur de la social-démocratie européenne en crise. Elle se positionne pour diriger l'Allemagne, comme elle le fait déjà en Suède, au Danemark, en Finlande et peut-être bientôt aussi en Norvège.

Unité à l'épreuve

Dans ce cas, même s'il n'en a pas le charisme, Olaf Scholz entrerait au Panthéon des chanceliers SPD de l'après-guerre : Willy Brandt (1969-1974), le père de l'ouverture diplomatique à l'est, Helmut Schmidt (1974-1982) et Gerhard Schröder (1998-2005).

Une hypothèque toutefois pour lui: l'unité du parti va-t-elle perdurer? 

L'aile gauche pourrait ne pas apprécier les compromis inévitables que M. Scholz va devoir accepter avec le parti libéral FDP s'il veut former une coalition majoritaire, associant également les écologistes.

Le FDP, un parti plus à droite que celui d'Angela Merkel, est par exemple opposé à toute augmentation d'impôts et toute taxation des plus hauts revenus, alors que le SPD a fait campagne pour un impôt sur la fortune.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.