NATIONS UNIES: Pour le président de l'Assemblée générale de l'ONU, le Maldivien Abdulla Shahid, la session annuelle des dirigeants de la planète qui s'achève lundi a montré des préoccupations similaires même si un manque de confiance domine.
Avec le retour à une présence physique à New York, la diplomatie ne peut qu'en tirer des bénéfices, estime-t-il dans un entretien à l'AFP, en assurant que tout le monde a respecté strictement les mesures imposées pour éviter un foyer de Covid-19.
Manque de leadership dans le monde, manque de confiance comme l'a illustré la crise franco-américaine. Avez-vous été témoin d'une volonté d'inverser la tendance ?
Je comprends vos préoccupations sur un manque de confiance dans l'arène internationale. Au vu des déclarations et engagements des dirigeants, de mes dizaines de bilatérales, j'en suis arrivé à la conclusion que nous partageons tous les mêmes préoccupations et souhaitons le même résultat.
Sur la question de l'équité en matière de vaccins, je constate une forte volonté des Etats membres de régler ce problème. Ils sont prêts à s'engager à fournir des ressources et des vaccins pour garantir que le monde soit vacciné au plus tôt.
Sur le fond, quels progrès, obtenus grâce aux retrouvailles physiques des délégations des 193 membres de l'ONU, avez-vous constatés dans les dossiers ?
Le nombre élevé de participations en personne, la confiance dans l'augmentation des vaccinations et le respect des mesures de protection sont une indication claire des dirigeants mondiaux qu'on peut revenir à une diplomatie normale.
Après 18 mois de recours au virtuel, il est clair que la diplomatie bénéficie grandement de la créativité, de l'échange d'idées, des discussions et de la flexibilité qui accompagnent les réunions en personne. Le virtuel est un excellent mécanisme pour amener le monde à l'ONU mais les négociations politiques ne peuvent être soutenues que par des réunions en personne.
Cette année, des mesures strictes - masque, distanciation, sept personnes par délégation - ont été imposées à cause de la pandémie. Deux cas de Covid-19 ont été signalés dans la délégation brésilienne (deux autres cas ont été annoncés après cet entretien). Y en a-t-il eu d'autres ?
Les mesures mises en place par le secrétariat ont été strictement suivies par les délégations. Je suis satisfait que tout le monde ait compris combien il était important d'avoir un succès avec bien davantage de personnes présentes que l'an dernier.
L'approche hybride (ceux qui le voulaient pouvaient s'exprimer par vidéo pré-enregistrée) nous a également aidés à obtenir la participation de toutes les délégations, y compris celles qui n'ont pas pu se rendre à New York en raison d'une quarantaine ou d'autres raisons.
La forte participation est un signal que nous sommes prêts à revenir à la normale. Nous espérons que ce succès nous donnera la confiance nécessaire pour organiser davantage de réunions en personne dans l'année à venir.