PARIS: Le président LREM de l'Assemblée nationale Richard Ferrand devrait convoquer de son propre chef une commission d'enquête parlementaire sur l'échec du contrat géant des sous-marins, a estimé dimanche le président de LR Christian Jacob, qui réclame la "transparence complète" dans cette affaire.
"Tout à fait favorable" à une telle commission, qui ne se concrétise pas pour l'heure, il a estimé sur BFMTV que M. Ferrand "devrait en prendre l'initiative et le faire au nom de l'ensemble des groupes parlementaires, plutôt que la commission soit demandée par tel ou tel groupe, compte tenu de l'importance du sujet".
Il n'y aura pas de commission d'enquête à l'Assemblée nationale, les groupes n'ayant plus de droit de tirage, tandis qu'au Sénat, dominé par l'opposition de droite, des auditions notamment du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devraient être menées.
Refusant "le cirque des oppositions" lors des commissions d'enquête, le patron des députés LREM Christophe Castaner a de son côté fait valoir mercredi que les ministres se tiennent à la disposition des commissions du Parlement pour faire "la transparence".
Pour M. Jacob, difficile de "comprendre comment on en est arrivé là" dans cette affaire, dans laquelle "tout le monde joue la surprise" en France: "J'ai du mal à imaginer que le 15 septembre quand la décision de l'alliance entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni tombe, (sortant de fait du jeu les Français et le contrat scellé avec les Australiens pour la fourniture de sous-marins, NDLR), tout ça tombe en 24 heures et il n'y avait pas de signes avant-coureurs".
Christian Jacob aurait également souhaité qu'Emmanuel Macron s'exprime publiquement sur le sujet, comme, a-t-il ajouté, il "aurait aimé aussi sur cette zone du Pacifique qu'on entende beaucoup plus la voix de la France", en particulier dans le dossier de la Nouvelle-Calédonie qui organise en décembre son troisième et dernier référendum.
Il a reproché au président et aux deux gouvernements successifs d'Edouard Philippe et Jean Castex d'être "totalement silencieux" sur ce référendum.
Il a accusé les deux Premiers ministres de "jouer les préfets et les hauts-commissaires en disant 'on va s'assurer que l'élection se passe en toute transparence'". "Mais on parle de la place de la France et même de l'Europe sur le Pacifique !", a alerté le patron des Républicains.