Mexique: la lutte des tisserandes indigènes pour leurs créations

Dans la cour de la maison de Julia Pérez, une dynamique artisane Tzotzil de 39 ans, l'agitation et les rires tranchent avec le silence du soir à Zinacantan, à peine troublé par le bruissement du vent dans les arbres. (AFP)
Dans la cour de la maison de Julia Pérez, une dynamique artisane Tzotzil de 39 ans, l'agitation et les rires tranchent avec le silence du soir à Zinacantan, à peine troublé par le bruissement du vent dans les arbres. (AFP)
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Publié le Samedi 25 septembre 2021

Mexique: la lutte des tisserandes indigènes pour leurs créations

  • Au-delà de sa valeur marchande, l'art textile de nombreux peuples mexicains représente un patrimoine culturel et historique maintes fois usurpé par les grandes maisons internationales de la mode
  • La valorisation du temps de travail et la créativité sont des notions clés que ces artisanes ont acquises grâce à la rencontre avec deux autres femmes

ZINACANTAN: Les tisserandes indigènes d'un village niché dans les collines verdoyantes du sud du Mexique se battent pour vivre dignement de leurs créations, en butte à une industrie de la mode accusée de piller leurs traditions.

Leur lutte prend un tour d'autant plus symbolique que le Mexique célèbre le bicentenaire de la consécration de son indépendance en mettant justement l'accent sur la résistance des peuples amérindiens confrontés à la colonisation espagnole.

Dans la cour de la maison de Julia Pérez, une dynamique artisane Tzotzil de 39 ans, l'agitation et les rires tranchent avec le silence du soir à Zinacantan, à peine troublé par le bruissement du vent dans les arbres.

Assises sur des couvertures étalées sur le sol, des tisserandes filent à l'aide d'un métier à tisser ancestral des étoffes à l'esthétique raffinée, où se marient une multitude de couleurs vives. "C'est pourquoi nous les utilisons toujours dans nos créations", explique Julia.

La joie de la filature des tisserandes ne doit pas tromper: le travail de filage est laborieux et complexe, et nécessite une grande dextérité, précise-t-elle.

La valorisation du temps de travail et la créativité sont des notions clés que ces artisanes ont acquises grâce à la rencontre avec deux autres femmes, Dulce Martinez de la Rosa et Daniela Gremion, des citadines qui ont vu le monde, mais sont tout aussi dévouées à l'art traditionnel mexicain.

Daniela a rencontré Julia il y a plus de dix ans et a tout de suite identifié la qualité de son travail. Elle lui a donc proposé une collaboration. Depuis, elles ont entrepris un apprentissage commun, dans un climat de confiance et d'amitié.

Un produit inestimable 
Sous la marque Fabrica Social, le projet de Dulce et Daniela, des artisanes de six États mexicains développent, en plus de l'aspect commercial, des formations pour améliorer les conditions de travail et combattre les inégalités commerciales.

Les tisserands arrêtent leur travail, installent des chaises et une table dans la cour. Daniela Gremion commence alors à passer en revue quelques concepts de base concernant les coûts, les dépenses et d'autres questions fondamentales pour atteindre un objectif crucial mais complexe: le commerce équitable.

Avec un enthousiasme digne de collégiennes, les tisserandes écoutent et discutent entre elles.

"C'est un outil qui nous aide beaucoup à fixer un prix pour un produit qui est souvent difficile à estimer", explique Daniela, 40 ans.

Au-delà de sa valeur marchande, l'art textile de nombreux peuples mexicains représente un patrimoine culturel et historique maintes fois usurpé par les grandes maisons internationales de la mode.

Depuis 2019, le gouvernement de gauche du président Andrés Manuel Lopez Obrador a exigé des explications publiques de la part de stylistes comme la Vénézuélienne Carolina Herrera et la française Isabel Marant, et de marques comme Zara pour "détournement culturel" dans leurs collections.

"Ce n'est pas juste qu'ils nous fassent ça à nous, les indigènes que nous sommes (...) nous ne sommes pas célèbres comme eux, ce n'est pas juste qu'ils nous utilisent", déplore Julia Pérez. 

«De tout mon cœur»
Pour Dulce de la Rosa, 42 ans, le fait que les grandes marques s'approprient le patrimoine indigène "sans aucun coût ni responsabilité" démontre l'asymétrie du pouvoir entre les entreprises transnationales et les créateurs locaux.

"Les artisans de ce pays, leur travail, leurs techniques et leurs procédés devraient être aussi connus que Carolina Herrera, Isabel Marant, Zara ou Mango, et c'est là le véritable combat", dit-elle depuis son atelier à Mexico.

"Nous vivons dans un système économique qui est encore absolument colonial", dénonce-t-elle.

Fabrica Social est l'un des nombreux projets soutenus par le ministère mexicain de la Culture pour sa plateforme "Original", qui cherche à promouvoir des "collaborations éthiques" entre les grandes entreprises et les artisans, dans le respect de leurs droits collectifs et créatifs. 

De retour à Zinacantán, Sara Pérez, 31 ans, cousine de Julia et membre du projet, confirme le désir commun de se transcender en défendant leur talent et leur identité.

"Nous aimerions que notre travail soit reconnu parce qu'il est bien fait, bien élaboré, qu'il est réalisé avec tout notre coeur et que nous travaillons avec des matériaux fabriqués au Mexique", dit-elle.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.