LONDRES: Quatorze grandes entreprises au Royaume-Uni appellent à accélérer l'abandon des combustibles fossiles dans la production d'électricité dans une lettre au gouvernement britannique vendredi, alors même que le pays est confronté à une flambée des prix du gaz.
Parmi les signataires figurent le fournisseur d'énergie renouvelable Octopus Energy, l'opérateur télécoms britannique BT, le géant de l'agroalimentaire Nestlé ou encore la chaîne coopérative de supermarchés Co-op. L'organisation écologique Green Alliance est à l'origine du projet.
Les entreprises demandent au gouvernement de s'engager "à la décarbonation complète de la production d'électricité au Royaume-Uni d'ici 2035", un objectif qui implique "la suppression progressive du gaz", selon une lettre adressée au ministre des Entreprises et de l'Énergie Kwasi Kwarteng.
Le Royaume-Uni, qui accueille en novembre à Glasgow la COP26, la conférence mondiale sur le climat, s'est fixé un objectif de neutralité carbone en 2050.
Éliminer les énergies fossiles du réseau électrique dès 2035 "sera difficile, et nécessitera jusqu'à 14 milliards de livres par an de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables, plus qu'actuellement", selon les signataires, qui se disent "prêts à prendre leur part".
Le pays, très dépendant du gaz pour produire de l'électricité, est très affecté par la flambée des prix en Europe qui l'a notamment contraint à faire tourner ses centrales à charbon ces dernières semaines.
La situation nourrit aussi des inquiétudes de fortes hausses de prix pour les consommateurs pendant l'hiver et les prix ont déjà provoqué la faillite de plusieurs petits fournisseurs d'énergie ces dernières semaines.
L'appel lancé vendredi par les entreprises était en gestation avant l'actuelle crise du gaz, mais "la situation actuelle souligne le besoin d'investissement dans des énergies renouvelables" dans le pays, a expliqué à l'AFP Ben Westerman, de Green Alliance.
Le gouvernement estime toutefois que le gaz reste à l'heure actuelle indispensable car il joue selon lui "aujourd'hui un rôle clé pour maintenir la sécurité et la stabilité du système électrique", selon une déclaration du ministère de l’Énergie transmise à l'AFP.
L'utilisation du gaz doit donc "être réduite d'une manière et à une échelle de temps qui ne compromettent pas la sécurité d'approvisionnement", a précisé le ministère.
Les énergies renouvelables ont cependant été multipliées par quatre dans le pays depuis 2010 et les sources d'électricité "à faible émission de carbone" représentent 50% de la production, selon la même source.