Des empreintes vieilles de 23.000 ans réécrivent l'histoire humaine de l'Amérique

Cette photo non datée obtenue le 12 août 2021 avec l'aimable autorisation de l'Université d'Alaska Fairbanks montre Mat Wooller, directeur de l'Alaska Stable Isotope Facility, alors qu'il s'agenouille parmi une collection de certaines défenses de mammouth au Musée du Nord de l'Université d'Alaska. (JR Ancheta / Université d'Alaska Fairbanks / AFP)
Cette photo non datée obtenue le 12 août 2021 avec l'aimable autorisation de l'Université d'Alaska Fairbanks montre Mat Wooller, directeur de l'Alaska Stable Isotope Facility, alors qu'il s'agenouille parmi une collection de certaines défenses de mammouth au Musée du Nord de l'Université d'Alaska. (JR Ancheta / Université d'Alaska Fairbanks / AFP)
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Des empreintes vieilles de 23.000 ans réécrivent l'histoire humaine de l'Amérique

  • Avec le temps, les sédiments ont comblé les empreintes et ont durci, les protégeant jusqu'à ce que l'érosion dévoile de nouveau ces témoignages du passé, pour le plus grand plaisir des scientifiques
  • «De nombreuses traces semblent être celles d'adolescents et d'enfants ; les grandes empreintes de pas d'adultes sont moins fréquentes», écrivent les auteurs de l'étude publiée dans la revue américaine Science

LOS ANGELES, États-Unis : Des traces de pas datant de 23.000 ans ont été découvertes dans le sud-ouest des États-Unis, révèle une étude publiée jeudi, suggérant que le peuplement de l'Amérique du Nord par l'espèce humaine était déjà entamé bien avant la fin du dernier âge de glace, censée avoir permis cette migration.

Ces empreintes de pas ont été laissées à l'époque dans la boue des berges d'un lac aujourd'hui asséché. Il a cédé la place à un désert de gypse blanc situé au Nouveau-Mexique, dans le parc national de White Sands.

Avec le temps, les sédiments ont comblé les empreintes et ont durci, les protégeant jusqu'à ce que l'érosion dévoile de nouveau ces témoignages du passé, pour le plus grand plaisir des scientifiques.

«De nombreuses traces semblent être celles d'adolescents et d'enfants ; les grandes empreintes de pas d'adultes sont moins fréquentes», écrivent les auteurs de l'étude publiée dans la revue américaine Science.

Des traces d'animaux, mammouths et loups préhistoriques, ont également été identifiées. Certaines, comme celles de paresseux géants, sont même contemporaines et voisines d'empreintes humaines sur les bords du lac.

Au-delà de l'émotion et de l'anecdote, la découverte est déterminante pour le débat qui fait rage sur les origines de l'arrivée d'Homo sapiens en Amérique, le dernier continent peuplé par notre espèce. Car la datation de traces de White Sands «indique que des humains étaient présents dans le paysage voici au moins 23.000 ans, avec des preuves d'occupation s'étendant approximativement sur deux millénaires», souligne l'étude.

Pendant des décennies, la thèse la plus communément acceptée a été celle d'un peuplement provenant de Sibérie orientale durant lequel nos ancêtres auraient franchi un pont terrestre - l'actuel détroit de Béring - pour débarquer en Alaska, puis se répandre plus au sud.

Des preuves archéologiques, dont des pointes de lance servant à tuer les mammouths, ont longtemps suggéré un peuplement vieux de 13.500 ans associé à une culture dite de Clovis  - du nom d'une ville du Nouveau-Mexique - considérée comme la première culture américaine d'où sont issus les ancêtres des Amérindiens.

Ce modèle de la «culture Clovis primitive» est remis en cause depuis 20 ans, avec de nouvelles découvertes qui ont reculé l'âge des premiers peuplements. Mais généralement cette date n'allait pas au-delà de 16.000 ans, après la fin du «dernier maximum glaciaire».

Cet épisode de glaciation est crucial car il est communément admis que les calottes glaciaires couvrant à l'époque la plupart du nord du continent ont rendu impossible, ou en tout cas très difficile, toute migration humaine en provenance d'Asie, par le détroit de Béring ou, comme le suggèrent de récentes découvertes, le long de la côte du Pacifique.


À Paris, dernières visites au Musée d'art moderne du Centre Pompidou

Cette photographie montre le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (Centre Pompidou) à Paris, le 8 mars 2025. les visiteurs du Musée d'art moderne du Centre Pompidou à Paris ont afflué ce week-end, le dernier avant la fermeture des collections permanentes pour travaux. (Photo Anna KURTH / AFP)
Cette photographie montre le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (Centre Pompidou) à Paris, le 8 mars 2025. les visiteurs du Musée d'art moderne du Centre Pompidou à Paris ont afflué ce week-end, le dernier avant la fermeture des collections permanentes pour travaux. (Photo Anna KURTH / AFP)
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  • les visiteurs du Musée d'art moderne du Centre Pompidou à Paris se sont pressés, nombreux ce week-end, le dernier avant la fermeture de la collection permanente pour travaux.
  • Le Centre Pompidou, inauguré en 1977, fermera entièrement le 22 septembre avec sa dernière exposition temporaire. Sa fermeture durera jusqu'en 2030 en raison de travaux colossaux de désamiantage et de rénovation.

PARIS : « Cinq ans, c'est long ! » Entre « première fois » et « besoin de profiter au maximum des œuvres », les visiteurs du Musée d'art moderne du Centre Pompidou à Paris se sont pressés, nombreux ce week-end, le dernier avant la fermeture de la collection permanente pour travaux.

Aux niveaux 4 et 5 du vaste bâtiment multicolore, qui abritent quelque 2 000 œuvres d'art sur 12 000 m^(2), le public est bien présent dans les salles et allées. Pour fêter cet au revoir, l'accès est gratuit et une programmation culturelle et festive attend le visiteur (performances, ateliers, DJ…).

Certains sortent leurs smartphones pour immortaliser ici un tableau de Dali, là un Pierre Soulages, là encore une installation d'Eva Jospin. D'autres se greffent à une visite à thème.

Devant l'immense toile « Composition aux deux perroquets » de Fernand Léger, Marc Dexemple et Allan Piasentini, 18 ans, devisent. « T'as le droit de pas aimer », lance le premier au second. « On essaie de comprendre en lisant les cartels », raconte à l'AFP Allan, qui met les pieds dans le musée pour la première fois.

C'est aussi une première pour Alyssa, 11 ans, venue « voir en vrai » des tableaux de Piet Mondrian que sa professeure d'arts plastiques lui a montrés. Cela l'est également pour son grand-père, Gervais Essomban, 62 ans, peintre amateur et parisien depuis six ans.

Visite inédite également pour Paula Goulart, une Brésilienne de 25 ans qui, appareil photo en mains, confesse être d'abord venue pour la vue imprenable du haut du Centre Pompidou.

Son amie portugaise Luisa Fraga, une habituée des lieux, a elle « envie de profiter au maximum des œuvres avant qu'elles ne soient plus là ».

- « Développer un œil » -

« J'aime Matisse. C'est le premier peintre que j'ai étudié au lycée », témoigne pour sa part Yujie Zou, assise sur un banc dans la salle Henri Matisse, non loin du tableau Le Violoniste à la fenêtre. Diplômée l'été dernier, elle profite d'un temps de loisirs en Europe avant de rentrer dans son pays, la Chine.

Devant Le magasin de Ben, du nom de l'artiste aux slogans rédigés en lettres manuscrites blanches sur fond noir, décédé l'an dernier, c'est le directeur des publics, David Cascaro, qui confie son coup de cœur pour cette œuvre « dynamique » et « vivante ».

« Dans les années 1980, 1990 et 2000, Ben est venu la compléter en apportant des objets. C'est assez rare dans l'histoire de l'art et des musées ! » Il s'adresse à quelque 30 personnes qui l'écoutent attentivement.

Après la fermeture lundi soir du musée, qui a accueilli 3,2 millions de visiteurs l'an dernier, les œuvres seront déplacées en semi-remorques dans des réserves ou dans d'autres musées, à Paris, ailleurs en France ou à l'étranger.

Le Centre Pompidou, inauguré en 1977, fermera entièrement le 22 septembre avec sa dernière exposition temporaire. Sa fermeture durera jusqu'en 2030 en raison de travaux colossaux de désamiantage et de rénovation.

« Je suis triste », confie Elisa Hervelin, conférencière qui travaille dans le musée depuis 14 ans et qui vient de commenter devant des visiteurs la technique de Sonia et Robert Delaunay à travers le tableau « Manège de cochons ». « Mettre les œuvres ailleurs... Il n'y aura jamais les collections dans leur entité (muséale) actuelle". « Surtout, le public curieux et ouvert va me manquer », dit celle qui est habituée à recevoir « les adhérents, les nouveaux, les scolaires ». « Cinq ans, c'est long !

Une fermeture à laquelle se prépare aussi Amélie Bernard, 21 ans, étudiante en arts plastiques et adhérente du musée. « Depuis deux ans, je m'y rends environ une fois par mois. Ça m'a été très bénéfique. J'ai pu développer mon regard sur l'art contemporain et enrichir ma culture pour mes études. « J'ai l'impression d'en avoir profité, mais c'est quand même un peu dommage. »

Et d'ajouter : « Ça va me forcer à aller vers d'autres musées, j'en ai bien besoin ! » 


L'artiste irakienne Afifa Aleiby célèbre les femmes iconiques de l'histoire islamique à travers sa nouvelle peinture

L'héritage des scientifiques musulmans, Maison de la sagesse, Sharjah (Photo fournie).
L'héritage des scientifiques musulmans, Maison de la sagesse, Sharjah (Photo fournie).
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SHARJAH : Qu'ont en commun Wallada Al-Mustakfi, Rufaida Al-Aslamia, Dayfa Khatun et Aminatu ? Ce sont toutes des femmes éminentes de l'histoire islamique dont vous n'avez probablement jamais entendu parler auparavant. Cela est sur le point de changer grâce à une nouvelle peinture de la célèbre artiste irakienne Afifa Aleiby, dont le tableau coloré "A Wonderful World" rend hommage à 16 femmes musulmanes remarquables dont les noms se sont perdus au fil du temps.

Commandée par la Barjeel Art Foundation de Sharjah, la peinture sera exposée à la Maison de la sagesse de Sharjah jusqu'à la fin du Ramadan et sera ensuite transférée au musée de la civilisation islamique de Sharjah.

L'œuvre d'Aleiby accompagne une peinture de 1988 intitulée "Islamic Scientists", réalisée par feu l'artiste syrien Mahmoud Hammad et actuellement dans la collection de la Barjeel Art Foundation.

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L'héritage des scientifiques musulmans, Maison de la sagesse, Sharjah (Photo fournie).

Mahmoud Hammad a mis en lumière 16 érudits et médecins masculins influents, dont Ibn Sina et Ibn Rushd. "Exposées ensemble pour la première fois, ces œuvres d'art rappellent avec force l'impact transformateur de ces intellectuels, hommes et femmes, sur l'histoire de la civilisation islamique", lit-on sur le mur. L'inauguration de l'exposition a débuté par une table ronde au cours de laquelle Aleiby et la fille de Hammad, Lubna Hammad, ont discuté des œuvres exposées.

Aleiby a souligné certaines des difficultés rencontrées pour répondre à cet appel d'offres, notamment le manque de ressources littéraires et visuelles. "Certaines de ces femmes n'ont que deux ou trois lignes écrites sur leur histoire et leur rôle", a-t-elle déclaré.

Dans son œuvre minutieuse, parsemée d'éléments symboliques tels que le fier paon et une bibliothèque de livres, et se déroulant dans un paysage serein, Aleiby a représenté des femmes exceptionnelles dans des domaines tels que la médecine, l'astronomie, la poésie, la science, l'éducation et le commandement militaire. Ces femmes, qui ont vécu entre le VIIe et le XVIIe siècle, ont marqué l'Afrique, l'Andalousie, l'Inde et le monde arabe.

L'une de ces figures est Razia Sultana, née au XIIIe siècle, qui est devenue la première et unique femme souveraine du sultanat de Delhi, en Inde. Au XIe siècle, on trouve également la figure de Safiyya bint Abdullah Al-Riyy, calligraphe et poétesse émérite en Andalousie. Une autre femme andalouse de la poésie est la rebelle et libérale Wallada Al-Mustakfi, qui a fondé un salon littéraire où se rencontraient des voix masculines et féminines.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les recettes traditionnelles du ramadan d'Al Ula, transmises de génération en génération

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  • Les plats traditionnels de la région constituent une part importante des coutumes du Ramadan.
  • D'autres plats traditionnels d'Al-Ula reflètent un lien profond avec le patrimoine et les saveurs locales.

DJEDDAH : Les plats traditionnels de la région constituent une part importante des coutumes du Ramadan. Parmi les plus remarquables, on peut citer la soupe hareessa, ou freekeh, et les sambous, ou samosas, à la mode d'Al-Ula.

Huda Hamza Al-Ateeq a passé sa vie à Al-Ula et a appris l'art de la cuisine traditionnelle auprès de sa défunte mère.

« Je prépare encore beaucoup de plats qu'elle m'a enseignés », a déclaré Mme Al-Ateeq à Arab News. « L'un de mes plats préférés est le pain marees, à la fois simple et riche, que l'on prépare en mélangeant et en faisant bouillir la pâte avec de l'ail et du sel, puis en la finissant avec du ghee.

Elle explique que de nombreux plats d'Al-Ula reposent sur des produits bédouins, tels que le ghee (beurre clarifié) et les épices locales.

Pour les sambous, la pâte est généralement faite de farine de blé entier (avec une petite quantité de farine blanche) et mélangée à de la levure instantanée, un peu d'huile et de l'eau. On y ajoute parfois du lait, mais l'ingrédient clé reste la farine de blé entier. »

La farce se compose de viande hachée, d'oignons, d'épices et de sel, ainsi que d'un mélange spécial d'épices d'AlUla qui donne à la pâte à sambous sa saveur particulière.

La soupe Hareesa (soupe de freekeh)

Selon Al-Ateeq, c'est un aliment de base des repas de l'iftar pendant le ramadan. Le blé utilisé pour sa préparation est cultivé à Al-Ula et met environ quatre à six mois à mûrir.

Une fois que le blé a pris une couleur dorée, les tiges sont grillées sur le feu, puis les grains sont extraits et écrasés.

Ils sont ensuite cuits avec de la viande, et la cuisson prend environ une heure et demie à deux heures pour une cuisson complète. Généralement, un tiers ou une demi-tasse de freekeh est ajoutée à une quantité appropriée d'eau, et une seule tasse de freekeh peut produire une grande quantité de soupe.

D'autres plats traditionnels d'Al-Ula reflètent un lien profond avec le patrimoine et les saveurs locales.

Le « pain Ruqaq », une pâte semi-liquide cuite sur une plaque, est souvent dégusté avec l'« Eidam Al-Dibagh », un ragoût traditionnel, ou le « marisa ». Il est également connu sous le nom de mastah. Le luqaimat, un dessert, n'est pas couramment servi, mais il apparaît parfois sur la table de l'iftar.

Elle poursuit : « Dans le passé, les choix de jus étaient limités. Le jus de citron et le jus de marisa - fabriqué à partir de canne à sucre ou de dattes séchées et naturellement sucré avec des dattes - étaient les plus courants. »

« Les dattes jouent un rôle important dans la cuisine locale, les variétés les plus populaires étant le mabroum et le helwa. Les dattes helwa sont comprimées dans des récipients spécifiques, ce qui permet de les conserver pendant un ou deux ans, période au cours de laquelle leur saveur s'intensifie. »

Al-Ateeq explique qu'avant le ramadan, le chef de famille achète traditionnellement du blé pour préparer de la soupe, du pain ruqaq, des pâtisseries sambous et des pâtes faites à la main (comme des nouilles).

Autrefois, les femmes pétrissaient et façonnaient les pâtes à la main, puis les laissaient sécher complètement à l'air avant d'en stocker une quantité suffisante pour les repas de suhoor tout au long de l'année.

La soupe freekeh continue d'être cultivée à AlUla et est vendue à des prix variables, atteignant parfois 80 SR (21 $) à 110 SR le kilogramme, en raison de la forte demande provenant de différentes régions d'Arabie saoudite.

Al-Ula accueille des festivals de cuisine traditionnelle, dont certains sont supervisés par l'organisation Slow Food afin de promouvoir une alimentation saine.

Ces festivals mettent en valeur la diversité des plats d'Al Ula et font découvrir aux visiteurs du monde entier les produits agricoles de la région, notamment le blé, les légumes et les fruits.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com