Escale en France pour Amal, marionnette syrienne qui alerte sur le sort des enfants migrants

"Little Amal" est transporté à l'intérieur du musée Mucem à Marseille, le 22 septembre 2021, dans le cadre de "The walk", un festival d'art qui suit le parcours de Little Amal, une marionnette géante représentant une jeune réfugiée syrienne parcourant 8000 km (AFP)
"Little Amal" est transporté à l'intérieur du musée Mucem à Marseille, le 22 septembre 2021, dans le cadre de "The walk", un festival d'art qui suit le parcours de Little Amal, une marionnette géante représentant une jeune réfugiée syrienne parcourant 8000 km (AFP)
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Escale en France pour Amal, marionnette syrienne qui alerte sur le sort des enfants migrants

  • Parti de Gaziantep, ville turque à la frontière syrienne le 27 juillet, le pantin doit rejoindre Manchester au Royaume-Uni le 3 novembre, après avoir parcouru 8 000 kilomètres et traversé huit pays
  • Cette odyssée, baptisée "The Walk" (La Marche), est destinée à sensibiliser l'Europe sur le sort des migrants et notamment des enfants non-accompagnés ou séparés de leur famille

MARSEILLE: Du haut de sa silhouette de bois de 3,5 mètres, Amal, marionnette représentant une enfant syrienne déracinée, ne passe pas inaperçue en débarquant sur le port de Marseille, dans le sud de la France, une des étapes d'un périple débuté en Turquie et qui s'achèvera en novembre au Royaume-Uni. 

Dans sa jupe rose, avec ses yeux écarquillés et ses longs cheveux bruns, la grande poupée représentant une fillette syrienne à la recherche de sa mère, a posé le pied mercredi sur l'esplanade du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), dans une ambiance survoltée et sous les applaudissements.  

"Amal! Amal! Amal!", crient en sautillant des centaines d'enfants qui observent médusés son arrivée par la mer. Accueillie par l'ONG SOS Méditerranée, dont le siège est à Marseille et qui, avec son navire l'Ocean Viking, porte secours à des milliers de migrants tentant comme elle de rejoindre l'Europe pour un avenir meilleur, la marionnette ne laisse pas indifférent.

"C'est triste ce qui lui arrive", confie Julia, 9 ans: "Son histoire m'a beaucoup touchée. J'ai trouvé ce projet magnifique", ajoute sa mère, Vanessa Moughames, d'origine libanaise, qui y voit un parallèle avec son histoire. 

Parti de Gaziantep, ville turque à la frontière syrienne le 27 juillet, le pantin doit rejoindre Manchester au Royaume-Uni le 3 novembre, après avoir parcouru 8 000 kilomètres et traversé huit pays, où des centaines d'événements culturels sont programmés pour l'accueillir.

Cette odyssée, baptisée "The Walk" (La Marche), est destinée à sensibiliser l'Europe sur le sort des migrants et notamment des enfants non-accompagnés ou séparés de leur famille. 

Son message est "Ne m'oubliez pas", explique la fondation britannique "Good chance Theatre", née en 2015 dans le camp de migrants de Calais, port du nord de la France, qui a inspiré la pièce de théâtre "The Jungle".

- Aylan "avait des rêves" -

Un lieu qu'Amal devrait d'ailleurs découvrir le 17 octobre avant d'embarquer pour l'Angleterre, après avoir tenté de retrouver sa mère en Suisse, en Allemagne et en Belgique. 

"On a voulu représenter une très très grande fillette, car ces enfants ne sont pas assez visibles. On espère par ce contact direct créer de l'empathie et, grâce à l'art, faire bouger les lignes sur le sort de ces enfants qui n'ont plus le droit de l'être et sont sur les routes au lieu d'être à l'école", explique Claire Béjanin, co-productrice du projet. 

Après la Grèce puis l'Italie, la marionnette a rejoint la France mardi matin dans le village de Breil-sur-Roya, à la frontière italienne, dans une ferme de la communauté Emmaüs (association d'accueil des exclus fondée par l'abbé Pierre) où le militant pro-migrants de la vallée, Cédric Herrou, lui a lu ses droits. 

Puis direction Toulon et Marseille, une ville qui s'est "créée par la mer et ses migrations successives", relève la productrice.

Au cours de cette escale, Amal et son public assisteront sur une plage au "Va-et-vient des vagues", un spectacle de danse mis en scène par la chorégraphe palestinienne Samar Haddad King. Une cinquantaine de danseurs, professionnels comme amateurs, munis de gilets de sauvetage, incarneront ces migrants dont "chaque histoire est différente", insiste auprès de l'AFP la chorégraphe, dont la famille maternelle a fait partie des réfugiés palestiniens de 1948. 

"Fatigué ou triste, chacun livre une interprétation personnalisée" de ces migrants souvent représentés comme morts, note la jeune mère, encore marquée par la photo de 2015 du corps d'Aylan, cet enfant syrien de 3 ans échoué sur une plage turque.

"Or il y a de la vie, de l'espoir", poursuit Samar Haddad King: Aylan "avait des rêves, ses parents imaginaient des projets pour lui", relève l'artiste, qui partage sa vie entre la Palestine et New York.

Une autre image est venue ces derniers jours l'empêcher de dormir: celle de gardes-frontières américains à cheval repoussant des migrants au Texas, "comme des animaux". 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".