BOGOTA: Près de 19 000 migrants, en majorité haïtiens, sont bloqués sur la côte nord de la Colombie, en attente de leur passage vers le Panama, a-t-on appris mercredi de source officielle.
"A l'issue d'une mission d'évaluation de la crise migratoire (...), nous avons pu constater qu'il y avait actuellement près de 19 000 migrants" dans la municipalité de Necocli, du département d'Antioquia, "en transit vers la frontière pour le Panama", a déclaré le Défenseur du peuple, Carlos Camargo.
Ces migrants sont "en majorité haïtiens", a expliqué M. Camargo sur Twitter.
Depuis des semaines, des milliers de migrants qui tentent de rejoindre les Etats-Unis via l'Amérique centrale se retrouvent bloqués dans cette petite ville côtière de Necocli, sur la côte atlantique de la Colombie, un des points de passage pour atteindre le Panama voisin.
Cet afflux toujours régulier s'était tari en 2020 en raison des restrictions imposées par la pandémie de coronavirus et de la fermeture des frontières.
Mais depuis la réouverture de ces frontières, Necocli, bourgade de 45 000 habitants, voit arriver un flot incessant de candidats à l'exode.
Depuis Necocli, ces migrants doivent ensuite traverser par bateau le Golfe d'Uraba, où ils rejoignent le petit village colombien d'Acandi, frontalier du Panama. Ils entament alors, à pied, la dangereuse traversée du Darien, une jungle montagneuse particulièrement hostile et dangereuse.
Pendant des jours de traversée, sans accès à l'eau potable, ils doivent affronter serpents, ravins, pluies tropicales et criminels souvent liés aux narcotrafiquants, qui sévissent dans cette forêt difficilement pénétrable.
Les deux compagnies maritimes locales qui effectuent les traversées quotidiennes depuis Necocli à travers les 50 km du Golfe d'Uraba ne permettent pas de compenser le nombre d'arrivées quotidiennes, créant un goulot d'étranglement.
Ces deux compagnies "continuent de vendre 250 places chacune à des migrants chaque jour", a précisé le Défenseur du peuple, en charge de la défense des droits humain au sein du gouvernement colombien.
"A ce jour, elles ont déjà vendu 11 500 tickets jusqu'au 13 octobre. Un nombre indéterminé de personnes n'ont pas pu acheter de tickets" et "certains ont décidé de traverser le Golfe d'Uraba dans des embarcations illégales", a expliqué M. Camargo.
"Nous continuons de suivre cette situation et à accompagner les populations de migrants pour leur assurer la garantie de leurs droits, sachant qu'il s'agit d'un phénomène transnational" et de "migrants en transit", a-t-il souligné.
Le Panama, selon un accord avec la Colombie, autorise chaque jour 650 migrants à entrer sur son territoire via la jungle du Darien. Près de 50 000 ont traversé le Darien depuis le début de l'année.