Russie: après une tuerie à l'université, le choc et le deuil à Perm

Dès la matinée, froide et brumeuse, les habitants sont venus se recueillir et déposer des fleurs et des bougies près d'une des entrées du campus de cette cité de l'Oural (Photo, AFP)
Dès la matinée, froide et brumeuse, les habitants sont venus se recueillir et déposer des fleurs et des bougies près d'une des entrées du campus de cette cité de l'Oural (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Russie: après une tuerie à l'université, le choc et le deuil à Perm

Dès la matinée, froide et brumeuse, les habitants sont venus se recueillir et déposer des fleurs et des bougies près d'une des entrées du campus de cette cité de l'Oural (Photo, AFP)
  • Au total, cinq jeunes -- quatre femmes et un homme âgés de 18 à 26 ans -- ont été tués, ainsi qu'une ex-docteure de 66 ans venue avec son petit-fils
  • C'est «un choc, une douleur, notre université est notre maison», raconte Ksenia Pounina, enseignante, le visage derrière un masque noir

PERM: Les habitants de Perm, dans le centre de la Russie, étaient sous le choc et endeuillés mardi, au lendemain d'une fusillade dans une université qui a fait six morts et 24 blessés. 

Dès la matinée, froide et brumeuse, les habitants sont venus se recueillir et déposer des fleurs et des bougies près d'une des entrées du campus de cette cité de l'Oural comptant un million d'habitants où un étudiant a ouvert le feu lundi. 

C'est « un choc, une douleur, notre université est notre maison », raconte Ksenia Pounina, enseignante, le visage derrière un masque noir. 

Une de ses étudiantes a été blessée par une balle dans le ventre et a été opérée, confie-t-elle: « nous espérons vraiment que tout ira bien pour elle ». 

Le recteur, Dmitri Krassilnikov, a fait un discours devant les portes de l'université, dénonçant un « acte d'une violence monstrueuse » et d'une « absurdité profonde ». 

Au total, cinq jeunes -- quatre femmes et un homme âgés de 18 à 26 ans -- ont été tués, ainsi qu'une ex-docteure de 66 ans venue avec son petit-fils. 

« C'est très dur pour toute la ville. C'est important pour nous d'être ensemble aujourd'hui », indiquait Ekaterina Nabatova, ancienne étudiante venue rendre hommage aux victimes. 

 « Des tirs et des cris »  

Lundi après-midi, un homme vêtu de noir et coiffé d'un casque s'est dirigé vers le campus, fusil à la main. Des images montrant des étudiants sauter par les fenêtres au milieu de cris de panique et de tirs d'arme à feu ont largement circulé sur internet. 

Le tireur présumé a ensuite été blessé et maîtrisé par la police. 

Selon Irina Mochevskaïa, doyenne de la faculté de chimie, un plus grand nombre de morts a pu être évité car les étudiants étaient alors cloîtrés dans les laboratoires et amphithéâtres. Ils ont même bloqué les portes avec des barricades alors que le tireur tentait d'entrer en tirant dessus. 

« D'abord, j'ai vu des gens courir, puis j'ai vu le tireur. J'ai dit aux étudiants de s'éloigner des fenêtres et de se coucher par terre. Quelques secondes plus tard, le tireur est passé devant notre amphithéâtre. Il y a eu des tirs et des cris dans le couloir », a raconté Iouri Aïdarov, conseiller du recteur de l'université. 

Le Comité d'enquête a confirmé que l'auteur était un étudiant, sans pour autant l'identifier ou évoquer de mobile pour son crime. 

Des médias locaux ont publié des images et le nom d'un homme de 19 ans ayant posté un texte sur les réseaux sociaux et dans lequel il explique vouloir tuer un maximum de gens car il aime infliger le mal. 

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu'il s'agissait « manifestement d'un jeune homme avec des problèmes psychiques », excluant ainsi toute motivation politique ou religieuse. 

« Un grand malheur » 

Selon le Comité d'enquête, le tireur était armé d'un fusil de chasse acquis en mai, soit avant un durcissement de la législation sur le port d'armes décidé à la suite d'une précédente fusillade meurtrière dans une école. 

Selon un dernier bilan, l'individu a tué six personnes et en a blessé 24, dont neuf sont dans un état grave, certains ayant été transportés à Moscou par avion spécial. 

Le président russe Vladimir Poutine a regretté lundi « un grand malheur pour tout le pays », appelant les forces de l'ordre à faire la lumière sur les motivations du tireur. 

Les fusillades dans les établissements d'enseignement ont longtemps été rares en Russie, mais elles se sont multipliées ces derniers temps, le président russe dénonçant même un phénomène importé des Etats-Unis et y voyant un effet pervers de la mondialisation. 

Dans la précédente affaire de ce type, le 11 mai 2021, un homme de 19 ans avait ouvert le feu dans son ancienne école à Kazan, dans la république russe du Tatarstan (centre), faisant neuf morts. 

Le jour même, Vladimir Poutine avait ordonné un passage en revue des règles concernant le port d'armes. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.