BRUXELLES : "Il est temps pour le gouvernement britannique de prendre ses responsabilités", a déclaré dimanche le président du Conseil européen, Charles Michel, représentant les 27 de l'UE, après un entretien téléphonique avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin.
Le gouvernement britannique a présenté mercredi au Parlement un projet de loi qui contredit en partie l'accord déjà signé encadrant sa sortie de l'UE - une manœuvre violant le droit international, du propre aveu du Premier ministre Boris Johnson, qui souhaite néanmoins entamer dès lundi l'examen de son projet à la Chambre des communes, où il dispose d'une majorité de 80 sièges.
Il serait "inconcevable" que Londres adopte un projet de loi contredisant en partie l'accord entérinant son divorce avec l'Union européenne, affirmait également dimanche le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
"Le Royaume-Uni est une grande démocratie. Il est inconcevable que le gouvernement et le Parlement reviennent sur un texte qu'ils ont eux-mêmes négocié et voté, reniant la parole donnée", a-t-il souligné dans les colonnes du journal Le Parisien.
"Du côté européen, nous avons toujours été calmes, déterminés et surtout très fermes et très unis. Si les Britanniques multiplient les coups de canif dans le contrat, avec l'idée de diviser l'Europe, ça ne marchera pas", insiste M. Beaune.
Un "no deal" avec le Royaume-Uni serait "une mauvaise nouvelle", "mais on se prépare", poursuit-il, en indiquant que "le Premier ministre (français) réunira sous peu le gouvernement pour accélérer et intensifier les préparatifs, avec tous les scénarios. Y compris le no deal".
Le ministre français des Affaires Etrangères Jean-Yves le Drian avait déjà fait part jeudi à son homologue britannique, Dominic Raab, en marge d'une rencontre sur l'Iran à Londres, "du caractère inacceptable qu'aurait une violation par le Royaume-Uni des dispositions de l'accord de retrait", selon sa porte-parole.