Déficits et dettes publics: où en est la France face à ses voisins ?

Pendant que le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire évoque un «sérieux» financier dans le budget 2022 malgré des dépenses supplémentaires, l'Italie veut adopter une «politique expansive» l'an prochain, selon son ministre de l'Economie, Daniele Franco. (AFP)
Pendant que le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire évoque un «sérieux» financier dans le budget 2022 malgré des dépenses supplémentaires, l'Italie veut adopter une «politique expansive» l'an prochain, selon son ministre de l'Economie, Daniele Franco. (AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Déficits et dettes publics: où en est la France face à ses voisins ?

  • Dix ans après la crise des dettes en zone euro, la crainte de casser la timide reprise prend le pas sur les velléités d'austérité budgétaire
  • L'Allemagne, de son côté, serait à 73,1%, soit plus de 13 points supplémentaires par rapport à 2019, fruit d'une dépense accrue pendant la crise

PARIS: Fortement creusés par les plans de soutien pendant la pandémie, les déficits et les dettes publics en Europe reviennent progressivement sous le feu des projecteurs, la France n'étant pas trop mal placée face à ses voisins.

La France, plus proche du Sud que du Nord de l'Europe...

Fin 2021, la dette publique française pourrait culminer à 117,4% du produit intérieur brut (PIB), d'après les prévisions de printemps de la Commission européenne, ou à 116%, selon une projection plus récente du gouvernement. En Espagne, elle atteindrait 119,6%, en Italie 159,8%, et au Portugal 127,2%, d'après Bruxelles.


Plus au Nord, le Danemark afficherait un ratio de dette publique sur PIB de 40,2% et les Pays-Bas de 58%. L'Autriche, elle, serait à 87,2%. Ces trois pays font partie du club des "frugaux", partisans d'une gestion stricte des finances publiques. L'Allemagne, de son côté, serait à 73,1%, soit plus de 13 points supplémentaires par rapport à 2019, fruit d'une dépense accrue pendant la crise.

Budget 2022 : il faut engager la «reconstruction» de la France en sortie de crise

Pour Xavier Ragot, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le budget 2022 devrait servir à préparer l'avenir et "la reconstruction" de la France, en sortie de crise du Covid-19, sans "dramatiser" le poids de la dette.

Ce budget marque-t-il un tournant après deux années dédiées à la gestion de la crise sanitaire ?

"Nous sommes clairement dans une stratégie de sortie de crise. Certes, il reste des aléas sanitaires et géopolitiques mais l'économie repart, et vite. L'enjeu de ce budget, c'est la suite, c'est-à-dire à la fois la sortie progressive des mesures de soutien et le plan d'investissement. Sur ce plan, on ne connaît pas encore le montant, ni les arbitrages. Je ne comprends pas qu'il n'ait pas donné lieu à un débat national. Quelles sont les priorités ? L'éducation ? La transition énergétique ? Quels sont les acteurs impliqués ? Cela révèle un besoin d'une gouvernance plus ouverte que la simple expertise de l'administration.


Mais l'existence de ce plan d'investissement est une bonne chose. Cela a permis de faire évoluer le débat français sur notre capacité d'investissement, les besoins de résilience économique face aux nouveaux risques. Certes, le niveau de la dette est élevé mais les taux d'intérêt sont faibles, donc on peut les utiliser pour s'endetter avec des montants importants pour investir, si ces derniers ne sont pas récurrents." 

Le débat sur la dette est tout de même présent, le gouvernement promettant d'utiliser la croissance pour réduire le déficit public...

"C'est vrai. Ce tournant du soutien à l'économie est incontestable. La question est maintenant de savoir s'il est pérenne ou s'il y aura un retour de bâton, d'autant plus important que l'on voudrait revenir rapidement à des niveaux de dette plus faibles. Il y a une incertitude politique sur cette question. Tout d'abord, les résultats des élections allemandes donneront la tonalité européenne. Côté français, la situation est intéressante car inédite : la réduction de la dette était un marqueur politique d'une droite gestionnaire face à une gauche jugée irresponsable. Aujourd'hui, la politique du +quoi qu'il en coûte+ fait consensus parmi les économistes et les institutions internationales. Il y aura forcément un débat sur la stabilisation de la dette mais je ne crois pas au retour de l'austérité, simplement parce que les fondamentaux économiques ne le rendront pas nécessaire. Néanmoins, il faudra stabiliser cette dette, sans la dramatiser, et faire des efforts budgétaires." 

Comment analysez-vous la politique fiscale et budgétaire de l'exécutif à la veille de la fin de ce quinquennat ?

R : "Ce quinquennat a vu trois périodes : le début jusqu'au mouvement des gilets jaunes, le mouvement des gilets jaunes jusqu'à la crise du Covid, avec des allègements budgétaires (baisses d'impôts de cinq milliards d'euros, prime d'activité, etc...), et la crise du Covid. Les mesures et l'impact budgétaires sont très différents selon les périodes même si, au niveau des grandes masses, le Covid emporte tout : la France connait une hausse de sa dette de 15 points de PIB, on soutient massivement les revenus des entreprises et des ménages, avec des ordres de grandeur sans commune mesure avec des mesures emblématiques précédentes, comme la réforme de la fiscalité du capital qui coûte de l'ordre de trois milliards d'euros.


La crise du Covid a contribué à faire changer l'environnement, vers une approche beaucoup plus pragmatique de l'utilisation de la dette publique pour reconstruire le pays. Pour résumer, Keynes a gagné contre les tenants de la seule discipline de marché, même s'il ne s'agit pas de gagner, mais d'avoir la bonne politique. Il faut qu'il y ait dès maintenant des éléments de projection de la reconstruction de la France, même si le temps politique ne s'y prête pas trop, et c'est normal, parce que les grands projets devront attendre le débat présidentiel pour engager la France." 

Ces quatre Etats pourraient atteindre ou passer sous les 3% de déficit dès l'année prochaine, pendant que la France serait à 4,7%, l'Italie à 5,8%, l'Espagne à 5,2% et le Portugal à 3,4%.

... mais pas d'inquiétude à l'horizon

"La comparaison ne veut pas dire grand-chose", tempère Gregory Clayes, économiste à l'institut Bruegel.


D'abord car les Etats ont été très diversement frappés par la pandémie, l'industrie des services, centrale au Sud à travers le tourisme, ayant payé un très lourd tribut, appelant à des soutiens budgétaires plus forts.


"S'il n'y avait pas eu ces déficits, il y aurait eu encore plus de faillites en Italie, en France, en Espagne. Cela aurait mis à mal leur tissu économique et aurait créé une divergence de long terme beaucoup plus profonde", poursuit M. Clayes.


Ensuite, les finances publiques de ces Etats montrent des réalités très différentes. 


"Il existe plusieurs facteurs et caractéristiques qui rendent la dette française très différente de celle des pays du Sud", souligne Alex Muscatelli, analyste France pour l'agence de notation Fitch Ratings. Il souligne son importance sur le continent en tant qu'émetteur de dette, la taille de ses marchés de capitaux, et les taux d'intérêt d'emprunt plus bas qu'en Espagne ou en Italie.


Sur la soutenabilité de la dette -la capacité à honorer les échéances de remboursement-, la situation française est par ailleurs sous contrôle grâce notamment à ces taux d'emprunt faibles et aux perspectives de croissance, avec 6% cette année et 4% l'an prochain attendus par le gouvernement.

L'austérité, taboue pour l'heure en Europe

Dix ans après la crise des dettes en zone euro, la crainte de casser la timide reprise prend le pas sur les velléités d'austérité budgétaire. L'UE "ne répètera pas l'erreur" qui avait plongé l'Europe dans la récession, a promis le 15 septembre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.


Les règles européennes de dette à 60% du PIB au maximum et de déficit à 3%, supposées être réimposées en 2023 après une pause liée à la pandémie, font par ailleurs l'objet de renégociations, de nombreux dirigeants les jugeant obsolètes.


Pendant que le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire évoque un "sérieux" financier dans le budget 2022 malgré des dépenses supplémentaires, l'Italie veut adopter une "politique expansive" l'an prochain, selon son ministre de l'Economie, Daniele Franco. Le pays vise un niveau de dette pré-pandémie "vers la fin de la décennie". 


L'Espagne, après avoir engagé ces derniers mois des mesures coûteuses comme l'indexation des retraites sur l'inflation ou la revalorisation du salaire minimum, vise un retour sous 3% de déficit pas avant 2025, s'engageant toutefois auprès de Bruxelles à mettre en oeuvre des mesures d'économies, notamment une réforme des retraites.


Berlin veut se conformer dès 2023 à sa règle constitutionnelle de ne pas emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année. L'Allemagne, où des élections se tiennent le 26 septembre, a de la marge après quasiment une décennie d'excédents budgétaires.


Les Danois, qui tablent sur une croissance de 3,8% en 2021 et 2,8% en 2022, ne prévoient pas non plus de mesures drastiques, mais une politique budgétaire "plus stricte".


Pour Thomas Grjebine, du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII), "il y aura une pression des pays du Nord pour réduire les déficits, ce qui est problématique s'ils ne relancent pas leur demande".


"Un schéma plus vertueux consisterait pour eux à relancer leur consommation, ce qui permettrait aux pays du Sud de soulager leurs exportateurs", selon lui.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.