Alzheimer: un nouvel espoir, timide, pour traiter la maladie

Malgré des décennies de recherches, on reste très loin de savoir guérir la maladie d'Alzheimer (Photo, AFP).
Malgré des décennies de recherches, on reste très loin de savoir guérir la maladie d'Alzheimer (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Alzheimer: un nouvel espoir, timide, pour traiter la maladie

  • La recherche d'un traitement anti-Alzheimer est un domaine où les échecs se multiplient depuis une vingtaine d'années
  • Une nouvelle approche de traitement de la maladie donne pour l’instant les meilleurs résultats jamais observés

PARIS: C'est peut-être une avancée dans la recherche d'un traitement contre la maladie d'Alzheimer, qui piétine depuis une vingtaine d'années. Un projet de médicament, sur une piste encore peu explorée, vient d'enregistrer des résultats intéressants, même s'il est bien trop tôt pour s'enthousiasmer.

"Ces résultats (...) sont particulièrement encourageants et représentent une première à plusieurs titres", se félicite auprès de l'AFP Andrea Pfeifer, patronne de la startup AC Immune qui développe, de concert avec une filiale du géant pharmaceutique suisse Roche, un traitement contre la maladie d'Alzheimer.

Les deux groupes sont en train d'en évaluer l'efficacité et ont annoncé fin août de premiers résultats favorables, qui doivent toutefois encore être publiés en détail et relus de façon indépendante.

Si l'annonce est intéressante, c'est que cette molécule - le semorinemab - suit une piste encore peu explorée par la recherche d'un traitement anti-Alzheimer, un domaine où les échecs se multiplient depuis une vingtaine d'années.

Celle-ci s'est, en effet, concentrée sur la destruction de plaques formées par certaines protéines, dites béta-amyloïdes, dans le cerveau des patients. En comprimant les neurones, elles sont l'un des deux grands facteurs de la maladie d'Alzheimer.

Frapper Alzheimer au plus tôt, principale piste de la recherche

Malgré des décennies de recherches, on reste très loin de savoir guérir la maladie d'Alzheimer. Mais on peut espérer des progrès considérables ces prochaines années en visant "un diagnostic le plus précoce possible", explique à l'AFP le neurologue Bruno Dubois.

Q: Comment repérer la maladie avant qu'elle apparaisse ?

(Une des) raisons qui fait qu'on (pourrait) aller vers un diagnostic précoce, c'est la problématique des biomarqueurs, la signature biologique des lésions de la maladie.

En effet, il y a eu des progrès considérables qui ont été faits au cours des dernières années. Avant, (pour les observer), ça nécessitait des examens de neuro-imagerie assez sophistiqués ou des ponctions lombaires.

Aujourd'hui, on commence a voir apparaître des résultats qui ne sont pas inintéressants à partir de prélèvements sanguins même si ça n'est pas encore fiable au niveau individuel.

On (serait) dans la possibilité de repérer des gens à risque qui sont encore normaux mais qui ont des lésions. Mais c'est de la recherche.

Mais cette piste a donné peu de résultats, à l'exception d'un traitement de Biogen autorisé cette année par les autorités sanitaires américaines, sans pour autant faire l'unanimité sur son intérêt thérapeutique.

Depuis plusieurs années, des laboratoires cherchent donc plutôt à agir sur le second facteur qui caractérise les maladies d'Alzheimer: le comportement anormal d'une autre catégorie de protéines, dite Tau, qui sont présentes dans les neurones. Chez les malades, elles s'agrègent en amas qui finissent par aboutir à la mort de la cellule.

C'est dans cette direction que sont allés AC Immune et Roche. Il s'agit d'un anticorps de synthèse qui doit reconnaître ces amas pour les détruire.

Pas de traitement miracle

Ce traitement a été donné pendant près d'un an à des patients à un stade relativement avancé de la maladie d'Alzheimer. Au final, selon les deux groupes, le déclin de leurs capacités cognitives - évalué à partir de tests standardisés - était presque moitié moindre que chez ceux ayant reçu un placebo.

C'est la première fois qu'un tel résultat positif est annoncé pour un projet de traitement ciblant Tau, après une série d'échecs dont, cette année, un autre projet de Biogen. 

Pour autant, "je resterais quand même très prudent: il y a clairement un côté marketing, des effets d'annonce (même s'il) peut vraiment y avoir quelque chose", nuance auprès de l'AFP le neurobiologiste Luc Buée, spécialiste des maladies liées à Tau.

En premier lieu, il ne s'agit que d'un essai précoce, dit de phase 2, auprès d'un nombre limité de patient. Pour confirmer l'effet du traitement, il faudra entrer dans la phase suivante, potentiellement avec des milliers de personnes testées.

Un disque pour vivre la maladie d'Alzheimer de l'intérieur

La perte de la mémoire, l'angoisse de perdre tous ses repères... Peut-on comprendre par la musique ce que vit un malade d'Alzheimer? Un artiste britannique, Leyland Kirby, a tenté l'expérience dans une série d'albums qui reproduisent l'avancée progressive d'une démence.

L'aboutissement de cette démarche, c'est une série de six albums, baptisée "Everywhere at the end of time" - "Partout à la fin des temps" - et achevée en 2019 par M. Kirby, qui n'a pas répondu aux solliciations de l'AFP.

En plus de six heures, il cherche à faire vivre de l'intérieur tout ce que subit un malade d'une démence de type Alzheimer, de ses premières pertes de mémoire à la dissolution totale de celle-ci.

Dans les trois premiers disques de la série, la maladie est encore peu avancée et les airs sont encore reconnaissables, même s'ils sont déjà modifiés pour apparaître lointains et remplis d'échos.

Mais dans les trois derniers disques, ces mélodies sont retravaillées, fracturées et distordues à tel point qu'elles ne sont plus reconnaissables et que l'ensemble devient particulièrement inconfortable à écouter.

Se disant "chat échaudé", M. Buée rappelle que nombre de projets suivant la piste des béta-amyloïdes avaient donné de bons résultats en phase 2, avant de se révéler décevants à l'étape suivante.

Surtout, les résultats du semorinemab restent contrastés. Les tests cognitifs sont bien meilleurs chez les patients l'ayant reçu, mais il n'y a aucune différence en ce qui concerne leur comportement dans la vraie vie, ce que l'on appelle le déclin fonctionnel.

Autrement dit, "c'est prometteur et franchement c'est positif, mais ça ne soigne pas encore", souligne auprès de l'AFP la neurobiologiste Florence Clavaguera.

Comment expliquer cet écart de résultat ? Mme Clavaguera, comme d'ailleurs AC Immune, avance une hypothèse: le déclin fonctionnel met plus de temps à se faire sentir et il y aura peut-être une différence dans plusieurs mois, les essais du traitement continuant à suivre leurs cours.

Mais rien ne permet actuellement d'en être sûr. Et, quand bien même le semorinemab confirmerait son intérêt, il est certainement illusoire d'espérer qu'un seul traitement miracle apparaisse pour guérir la maladie d'Alzheimer.

"Il faudra à terme combiner les deux approches, un traitement anti-Tau et un traitement anti-beta(amyloïde)", prévient Mme Clavaguera. "Dans tous les cas de maladies d'Alzheimer, il y a les deux protéines qui sont pathologiques."


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.