Ouverture de pourparlers historiques sur l'Afghanistan à Doha

Abdullah Abdullah (au centre), président du Haut Conseil afghan de Réconciliation nationale, discutant avec les membres des délégations à la fin de la session de pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les Talibans à Doha. (Karim Jaafar/AFP)
Abdullah Abdullah (au centre), président du Haut Conseil afghan de Réconciliation nationale, discutant avec les membres des délégations à la fin de la session de pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les Talibans à Doha. (Karim Jaafar/AFP)
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Publié le Samedi 12 septembre 2020

Ouverture de pourparlers historiques sur l'Afghanistan à Doha

  • Les pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les Talibans ont été retardés de six mois en raison de désaccords profonds sur un échange de prisonniers controversé entre rebelles et gouvernement
  • L'ancien chef de l'exécutif Abdullah Abdullah a appelé à un "cessez-le-feu humanitaire". "Notre pays se souviendra de ce jour comme de celui de la fin de la guerre et des souffrances de notre peuple" a-t-il espéré

DOHA/KABOUL : Le gouvernement afghan et les talibans ont entamé samedi à Doha des négociations de paix historiques en présence du secrétaire d'État américain Mike Pompeo, des discussions qui s'annoncent laborieuses en raison des profondes divergences entre les deux belligérants.

La cérémonie a été ouverte par le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, auquel a succédé le négociateur du gouvernement afghan, l'ancien chef de l'exécutif Abdullah Abdullah.

Celui-ci a appelé à un "cessez-le-feu humanitaire". "Notre pays se souviendra de ce jour comme de celui de la fin de la guerre et des souffrances de notre peuple", a-t-il espéré. Une revendication soutenue par l'Union européenne, qui dans un communiqué a appelé à un arrêt des combats "immédiat (...), national et inconditionnel".

Ces pourparlers ont été retardés de six mois en raison de désaccords profonds sur un échange de prisonniers controversé entre rebelles et gouvernement. Ils interviennent au lendemain du 19e anniversaire des attentats du 11 septembre 2011, qui ont entraîné l'intervention internationale menée par les États-Unis ayant chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan.

Les deux camps doivent trouver un moyen "de faire aller le pays de l'avant pour réduire les violences et accéder aux demandes des Afghans : un pays réconcilié avec un gouvernement qui reflète une nation qui n'est pas en guerre", a déclaré vendredi M. Pompeo.

"N'oubliez pas que vous agissez non seulement pour cette génération d'Afghans mais aussi pour les générations futures, pour vos enfants et vos petits-enfants", a exhorté le secrétaire d'État américain.

Les discussions se déroulent dans une salle de conférence d'un hôtel où des chaises ont été disposées de manière à respecter la distanciation et une banderole indique "Négociations de paix en Afghanistan" en quatre langues.

Objectifs inconciliables

Les délégués ont commencé à arriver dès l'aube dans cet établissement de luxe ayant accueilli en février la signature de l'accord historique entre Washington et les talibans qui a ouvert la voie aux pourparlers. Ce texte avait entériné le départ des forces étrangères d'Afghanistan d'ici mi-2021 en échange de vagues garanties talibanes, dont la tenue de ces pourparlers de paix.

Le président américain Donald Trump, dont la réélection en novembre paraît loin d'être acquise, est lui déterminé à mettre fin à la plus longue guerre de l'histoire des Etats-Unis.

Mais un règlement rapide du conflit semble peu probable et la durée des négociations n'est pas connue, pas plus que leur issue, hautement incertaine.

Les talibans, qui ne reconnaissent pas le gouvernement de Kaboul, qualifié de "marionnette" de Washington, veulent que l'Afghanistan soit régi par un "système islamique", où la loi serait dictée par un islam rigoriste, a rappelé leur négociateur en chef, Abdul Ghani Baradar, barbe fournie et turban noir sur le chef.

"Je veux que tout le monde tienne compte de l'islam dans les négociations et accords et que l'islam ne soit pas sacrifié à des intérêts personnels", a-t-il insisté.

Le gouvernement du président Ashraf Ghani insiste pour maintenir la jeune République et sa Constitution, qui a consacré de nombreux droits, notamment pour les femmes qui seraient les grandes perdantes d'un retour aux pratiques en vigueur sous le joug des talibans.

L'ONG Human Rights Watch (HRW), dans un communiqué, a appelé les participants aux négociations à s'engager à "faire respecter les droits des femmes et la liberté de la presse, mettre fin à la torture en détention et garantir la justice".

"Décision nécessaire"

Le conflit afghan a tué des dizaines de milliers de personnes, dont 2.400 soldats américains, poussé des millions d'autres à fuir, et coûté plus de mille milliards de dollars à Washington.

"Je veux que les négociateurs prennent en compte la volonté du peuple d'Afghanistan", a réagi Sayed Jamil Ibrahimi, un habitant de Kaboul. "Nous sacrifier, mourir, devenir réfugiés est devenu (notre) destin", a-t-il déploré.

Beaucoup d'Afghans craignent le retour au pouvoir - partiel ou total - des talibans, en position de force dans ces négociations après avoir forcé par leur guérilla incessante les États-Unis à signer avec eux l'accord de retrait de leurs troupes en février. Les insurgés contrôlent déjà la moitié du territoire afghan.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.