L'Australie entre dans des eaux inconnues avec les sous-marins nucléaires

L'Australie a rompu un contrat de 56 milliards d'euros passé avec la France pour des sous-marins conventionnels, provoquant la colère de Paris. (AFP)
L'Australie a rompu un contrat de 56 milliards d'euros passé avec la France pour des sous-marins conventionnels, provoquant la colère de Paris. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

L'Australie entre dans des eaux inconnues avec les sous-marins nucléaires

  • «Jusqu'à très récemment - jusqu'à il y a 12 heures peut-être», l'idée serait apparue comme «marginale», selon Sam Roggeveen
  • L'Australie avait commencé à envisager de renforcer sa capacité militaire en 2020, au moment où ses relations avec la Chine se détérioraient

SYDNEY: L'annonce inattendue de l'acquisition par l'Australie de sous-marins nucléaires et des missiles américains renforce ses liens avec Washington, au risque d'accroître encore les tensions avec Pékin qui a qualifié cette vente d'"irresponsable". 

Sans débat public, le Premier ministre australien Scott Morrison a opté pour le nucléaire - pas de l'armement, mais la construction d'une flotte d'au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire à la pointe de la technologie, en partenariat avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. 

"Jusqu'à très récemment - jusqu'à il y a 12 heures peut-être", l'idée serait apparue comme "marginale", selon Sam Roggeveen, du Lowy Institute, un groupe de réflexion de Sydney.

Conséquence immédiate de ce partenariat stratégique inattendu: l'Australie a rompu un contrat de 56 milliards d'euros passé avec la France pour des sous-marins conventionnels, provoquant la colère de Paris.

Avec cette initiative, M. Morrison a fait voler en éclats plusieurs tabous politiques australiens: principalement la vieille interdiction d'utiliser l'énergie nucléaire, mais aussi la grande attention portée au risque d'aggraver les tensions militaires avec la Chine.


"Cette coopération en matière de sous-marins nucléaires sape gravement la paix et la stabilité régionales, intensifie la course aux armements et compromet les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire", a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

Cet accord, annoncé conjointement par le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue australien, doit permettre à l'immense île-continent d'avoir accès la puissance de feu militaire américaine, pourtant refusée à des alliés aussi proches qu'Israël.

Dans la cour des grands 
Ainsi, les militaires australiens pourront frapper des objectifs loin de leurs côtes.

Les sous-marins nucléaires "sont plus silencieux, plus rapides et ont une plus grande résistance, ce qui permettra à l'Australie de déployer ses futurs sous-marins dans la région Indo-Pacifique pour des périodes beaucoup plus longues", explique Ashley Townshend, du Centre d'études des États-Unis à l'Université de Sydney.

L'Australie avait commencé à envisager de renforcer sa capacité militaire en 2020, au moment où ses relations avec la Chine se détérioraient. 

Cet accord va lier l'Australie aux États-Unis et à la Grande-Bretagne pour des décennies. 

Il "pourrait être le premier d'une longue série, y compris le déploiement d'armes stratégiques à longue portée américaines, notamment des missiles et des bombardiers furtifs, en Australie", juge Michael Sullivan, expert en relations internationales à l'Université Flinders. 

"À terme", a-t-il ajouté, cela pourrait également signifier "le redéploiement dans le nord de l'Australie de certaines forces américaines depuis les bases américaines d'Okinawa et de Guam, de plus en plus vulnérables aux attaques militaires chinoises".

Le rapprochement avec les Etats-Unis et le renforcement des capacités militaires australiennes placent ainsi une puissance moyenne au coeur des tensions montantes entres les superpuissances américaine et chinoise.

Certains jugent l'initiative peu judicieuse.

L'ancien Premier ministre australien Paul Keating a déploré qu'elle contraigne l'Australie à participer à "tout engagement militaire des Etats-Unis contre la Chine" et mette fin à des décennies de dialogue avec ses voisins asiatiques. 

Quelque "240 ans après avoir quitté la Grande-Bretagne, nous (...) essayons à nouveau de trouver notre sécurité en Asie à travers Londres", a-t-il affirmé.

«Grave escalade»
Lors de coups de fils secrets passés avant l'annonce de cet accord, M. Morrison s'est efforcé de rassurer ses alliés régionaux, de Singapour à Wellington, assurant vouloir garantir "la sécurité et la prospérité dans la région indo-pacifique".

Cela n'a pas suffi à apaiser les capitales de la région Pacifique qui s'inquiètent des conséquences à terme de cette décision.

"Il s'agit d'une grave escalade", a estimé M. Roggeveen, et "il est peu probable que cela soit considéré autrement que comme une action contre la Chine". 

"Je ne serai pas surpris s'ils ne le prennent pas bien". 

Le nouveau projet soulève également des questions en Australie, où l'usage de l'énergie nucléaire était jusqu'ici interdit, comme chez ses voisins. 

La Nouvelle-Zélande, qui interdit ses eaux à tout navire à propulsion nucléaire depuis 1985, a fait savoir que les futurs sous-marins australiens ne seront pas autorisés dans ses eaux territoriales. 

L'énergie nucléaire est très controversée en Australie et Canberra a formellement interdit sont utilisation en 1998, bien que le pays dispose de riches gisements d'uranium. 

M. Morrison a insisté sur le fait que l'Australie "ne cherche pas à se doter d'armes nucléaires ou à développer le nucléaire civil".

"Et nous continuerons à respecter toutes nos obligations en matière de non-prolifération nucléaire", a-t-il ajouté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.