BERLIN : Le site internet du commissariat fédéral aux élections en Allemagne n'a été brièvement "accessible" que de "manière limitée" fin août, a indiqué mercredi un porte-parole, faisant craindre une cyber-attaque à moins de deux semaines du scrutin législatif.
"Fin août, le site web du commissaire fédéral aux élections n'a été accessible que de manière limitée pendant quelques minutes en raison d'un dysfonctionnement", a déclaré ce porte-parole.
"Le problème a été analysé et les concepts techniques ont été déployés en conséquence", a-t-il ajouté, assurant que "l'information du public" par ce site "était et est garantie".
"Les systèmes informatiques nécessaires à l'élection elle-même n'ont pas été affectés, selon des sources gouvernementales", citées par le média Business Insider, à l'origine de cette information. "Un important système de protection avait été mis en place autour des serveurs correspondants", ajoute Business Insider, évoquant toutefois une probable cyber-attaque.
Le site "Bundeswahlleiter.de", où sont publiés les résultats officiels des élections, aurait ainsi été, selon Business Insider, "bombardé d'un nombre extrêmement élevé de demandes". "Les serveurs ont cédé sous la charge de données et le site web a été temporairement indisponible", décrit-il.
Cette question est très sensible en Allemagne, qui redoute depuis plusieurs mois des cyber-attaques, menées en particulier par la Russie, perturbant le scrutin du 26 septembre, qui doit tourner la page de l'ère Merkel.
Le 9 septembre, le parquet fédéral avait déjà ouvert une enquête visant des soupçons de cyberespionnage de députés par la Russie.
Les attaques auraient visé particulièrement les conservateurs de la chancelière et son allié au gouvernement, le parti social-démocrate (SPD).
Les deux partis se livrent une course serrée, le SPD ayant une avance de quelques points de pourcentage sur le parti conservateur de la chancelière.
L'Union européenne et les Etats-Unis ont régulièrement accusé la Russie de tentative d’immixtion dans des élections démocratiques nationales, ce que le Kremlin a toujours réfuté.
En Allemagne, les affaires d'espionnage dans lesquelles la responsabilité du Kremlin est pointée du doigt sont légion depuis plusieurs années.
La Russie avait notamment été accusée d'un piratage informatique à grande échelle qui a visé en 2015 les ordinateurs du Bundestag et les services d'Angela Merkel.