Intelligence artificielle: l'ONU appelle à la prudence 

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet enlève son masque  avant de prononcer un discours à l'ouverture d'une session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, le 13 septembre 2021 (Photo, AFP)
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet enlève son masque avant de prononcer un discours à l'ouverture d'une session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, le 13 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Intelligence artificielle: l'ONU appelle à la prudence 

  • «Le risque de discrimination lié à des décisions basées sur l’intelligence artificielle - des décisions qui peuvent changer, stigmatiser ou nuire à une vie humaine - n'est que trop réel»
  • Le rapport soulève en particulier l'usage de plus en plus fréquent de systèmes basés sur l'IA par les forces de l'ordre y compris des méthodes prédictives

GENEVE : L'ONU a appelé mercredi à imposer un moratoire sur certains systèmes d'intelligence artificielle comme la reconnaissance faciale, le temps de mettre en place des garde-fous pour protéger les droit humains.


"Les technologies d'intelligence artificielle peuvent avoir des effets négatifs, voire catastrophiques s'ils sont utilisés sans prendre en compte suffisamment la manière dont ils affectent les droits humains", a déclaré Michelle Bachelet, la Haute-commissaire des droits de l'homme de l'ONU.


Elle a appelé à faire une évaluation des risques que présentent différents systèmes qui s'appuient sur l'intelligence artificielle pour le droit à la vie privée ou encore la liberté de circulation et d'expression et ensuite de bannir, ou en tout les cas de règlementer fortement, celles qui présentent les plus grands dangers.


Mais en attendant que ces évaluations puissent être menées à bien, "les Etats devraient imposer un moratoire sur les technologie qui présentent potentiellement un grand risque", a souligné l'ancienne présidente chilienne, lors de la présentation d'un nouveau rapport de ses services consacré à ce sujet.


Elle a notamment cité en exemple les technologies qui permettent des prises de décision automatiques ou encore celles qui établissent des profils.

«Nuire à des vies humaines»

"Les système d'IA sont utilisés pour déterminer qui peut bénéficier de services publics, décident de qui a une chance d'être recruté pour un emploi et, bien sûr, ont une influence sur l'information que les gens peuvent voir et partager en ligne", a-t-elle souligné.


Ce rapport, qui avait été demandé par le Conseil des droits de l'homme - la plus haute instance de l'ONU dans ce domaine - s'est penché sur la manière dont ces technologies ont souvent été mises en place sans que la façon dont elles fonctionnent ou leur impact n'ait été correctement évalué.


Les dysfonctionnements de l'IA ont empêché des gens de toucher des aides sociales, de trouver un emploi ou encore ont mené à des arrestations d'innocents sur la base de systèmes de reconnaissance faciale mal entraînés et incapables de reconnaître correctement des personnes aux traits physiques africains par exemple.


"Le risque de discrimination lié à des décisions basées sur l’intelligence artificielle - des décisions qui peuvent changer, stigmatiser ou nuire à une vie humaine - n'est que trop réel", a insisté Mme Bachelet.


Le rapport a souligné que ces intelligences artificielles sont entraînées avec l'aide d'énormes bases de données, dont la constitution se fait souvent de manière opaque.


Ces bases de données elles-mêmes peuvent être mal faites, dépassées et donc contribuer à des violations des droits humains.

Rapport minoritaire

Le rapport soulève en particulier l'usage de plus en plus fréquent de systèmes basés sur l'IA par les forces de l'ordre y compris des méthodes prédictives.


Quand l'IA utilise de bases de données biaisées, cela est reflété dans les prédictions et a tendance à affecter des zones identifiées à tort comme à risque élevé.


La reconnaissance faciale en temps réel et à distance est aussi de plus en plus utilisée dans le monde entier, ce qui peut mener à une localisation permanente des gens.


"Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à tenter de rattraper le train en marche en ce qui concerne l'AI et permettre qu'elle soit utilisée sans contrôle ou presque et à réparer les conséquences sur les droits humains après-coup", a insisté la Haut-commissaire, même si elle reconnaît que "le pouvoir de servir les gens de l'IA est indéniable".


"Mais il en va de même de l'habilité de l'IA à nourrir les violations des droits humains à une échelle gigantesque et de façon quasi invisible", a-t-elle mis en garde.


"Il faut agir pour mettre des garde-fous basés sur les droit de l'homme à l'IA pour le bien de tout le monde", a-t-elle souligné.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.