À peine lancée, Hidalgo suscite débat et critiques

La maire de Paris Anne Hidalgo s'exprime alors qu'elle participe au journal télévisé de France 2 à Paris, après avoir annoncé sa candidature à l'élection présidentielle française de 2022, le 12 septembre 2021. (Photo, AFP)
La maire de Paris Anne Hidalgo s'exprime alors qu'elle participe au journal télévisé de France 2 à Paris, après avoir annoncé sa candidature à l'élection présidentielle française de 2022, le 12 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

À peine lancée, Hidalgo suscite débat et critiques

  • La candidate compte aussi capitaliser sur le bilan positif des socialistes aux dernières élections municipales, départementales et régionales
  • Hidalgo est aujourd'hui créditée de 7 à 9% d'intentions de vote

PARIS: Salaires des enseignants, maire et candidate à la fois: Anne Hidalgo se lance dans la course présidentielle en fanfare, galvanisant le PS mais concentrant les critiques de ses concurrents à gauche.

Jean-Luc Mélenchon pour LFI, l'ex-socialiste Arnaud Montebourg, le communiste Fabien Roussel et le candidat issu de la primaire écologiste fin septembre: l'entrée, dimanche à Rouen, de la maire socialiste de Paris dans l'arène de la bataille présidentielle gonfle encore la liste des prétendants à gauche, qui fait craindre aux sympathisants une élimination dès le premier tour.

La maire socialiste de Paris est aujourd'hui créditée de 7 à 9% d'intentions de vote.

Mais "si je suis candidate, ce n'est pas pour témoigner, c'est pour gagner", a-t-elle répété lundi sur France Inter, voulant faire de sa candidature "l'objet d'un rassemblement" en créant autour d'elle "une dynamique". 

Loin donc du ralliement aux écologistes espéré au même moment par son adjoint EELV à la mairie de Paris David Belliard dans un entretien à Libération...

Le débat est déjà lancé autour d'une proposition choc, non chiffrée, figurant dans son livre "Une femme française" à paraître mercredi: "Multiplier par deux au moins le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves" en un quinquennat "ou, pour commencer, aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d’un bac +5".

«Mesure catégorielle»

"Un sommet de la démagogie", pour le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, qui chiffre la mesure à "150 milliards (d'euros) à la fin du quinquennat" en cumulé.

"Rien de pire que de commencer avec une mesure catégorielle", étrille le maire socialiste du Mans Stéphane Le Foll, qui critique le manque de "débats" au sein du PS et compte se présenter face à Mme Hidalgo lors du vote des militants pour désigner le candidat du parti après le congrès fin septembre.

"Même les plus radicaux" des responsables syndicaux "n'ont jamais demandé" autant, a abondé un des concurrents potentiels à la présidentielle de Mme Hidalgo, le candidat à la primaire écologiste Yannick Jadot, évoquant "au moins 40 milliards par an" et proposant au passage un "rattrapage de 30% des salaires des enseignants pour les 20 premières années".

Chez LFI, le député Alexis Corbière critique "une formule choc sur les profs que plus personne ne juge crédible de la part du PS".

À droite, Michel Barnier propose d'aligner les rémunérations des enseignants "sur le niveau observé dans les autres grands pays".

«Cheminement»

La candidate socialiste promet un chiffrage de son programme d'ici à la fin 2021 et balaie les critiques, fustigeant un exécutif qui parle défense de la "valeur travail" mais prône la théorie du "ruissellement" qui a provoqué un "décrochement des classes moyennes et des catégories populaires qui ne peuvent plus vivre de leurs salaires".

À ceux, dont son adjoint David Belliard, qui rappellent qu'il y a encore un an elle assurait ne pas vouloir être candidate, elle oppose son "cheminement" et "la situation du pays" qui appelle à agir.

Quant à la difficulté d'assurer de front son mandat de maire de la capitale et une campagne présidentielle, elle fait valoir qu'Emmanuel Macron, "s'il est candidat, continuera à être président de la République".

Soutenue par le premier secrétaire du parti Olivier Faure et des figures du PS, dont la maire de Lille et ex-ministre Martine Aubry, la maire de Nantes Johanna Rolland ou la présidente de l'Occitanie Carole Delga, Mme Hidalgo affiche sa détermination.

Elle prend ses "responsabilités pour mettre fin à cinq années de politique inégalitaire qui impacte durement les classes moyennes et populaires", fait valoir le socialiste Rachid Temal lundi dans un tweet.

La candidate compte aussi capitaliser sur le bilan positif des socialistes aux dernières élections municipales, départementales et régionales.

Mais elle doit aussi gommer une image jugée trop "parisienne", qui donne de l'eau au moulin des critiques de la droite prédisant qu'elle "saccagera la France" comme elle a "saccagé Paris".


Mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu: la France «doit appliquer les règles», estime Braun-Pivet

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.  L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. (AFP)
Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire. L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. (AFP)
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  • La Cour pénale internationale, à laquelle Israël n'a pas adhéré et dont les États-Unis se sont retirés, a lancé jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif
  • "A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a expliqué Yaël Braun-Pivet sur Sud radio

PARIS: La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a estimé mardi qu'en tant que signataire du statut de la Cour pénale internationale, la France "doit appliquer les règles" et arrêter le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s'il venait sur le territoire hexagonal.

"A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a expliqué Yaël Braun-Pivet sur Sud radio.

La Cour pénale internationale, à laquelle Israël n'a pas adhéré et dont les États-Unis se sont retirés, a lancé jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

"C'est toute la difficulté de la justice internationale (...), c'est quand même compliqué d'avoir une justice qui n'est pas reconnue par tous", a estimé la présidente de l'Assemblée française, défendant néanmoins "la stricte application du droit".

"En vertu de la séparation des pouvoirs, je n'ai pas d'injonction à faire au gouvernement et au pouvoir exécutif", a-t-elle précisé, "mais, en tout état de cause, il nous faut tirer les conséquences de cette adhésion à la CPI, évidemment".

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.

L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI.

A l'inverse, la Hongrie a invité le chef du gouvernement israélien en signe de défiance.


Budget: «pas de catastrophe annoncée» tempère Braun-Pivet face aux menaces de censure

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré mardi ne pas envisager de "catastrophe annoncée", face aux menaces de censure qui planent sur le projet de budget de l'Etat pour 2025. (AFP)
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré mardi ne pas envisager de "catastrophe annoncée", face aux menaces de censure qui planent sur le projet de budget de l'Etat pour 2025. (AFP)
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  • "J'entends tout et souvent n'importe quoi (...) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là, donc pas de catastrophe annoncée, pas de +shutdown+ à l'américaine (...) Il n'y a pas de scénario catastrophe"
  • Outre les oppositions, certains alliés de Michel Barnier font monter la pression pour limiter les hausses d'impôts

PARIS: La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré mardi ne pas envisager de "catastrophe annoncée", face aux menaces de censure qui planent sur le projet de budget de l'Etat pour 2025.

"J'entends tout et souvent n'importe quoi (...) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là, donc pas de catastrophe annoncée, pas de +shutdown+ à l'américaine (...) Il n'y a pas de scénario catastrophe", a déclaré Mme Braun-Pivet, invitée sur Sud Radio.

"Le gouvernement peut présenter au Parlement ce qu'on appelle une loi spéciale pour prélever les impôts à partir du 1er janvier, il peut y avoir reconduction des dépenses par décret pour pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, etc. (...) Je ne veux pas inquiéter nos compatriotes. Nous sommes en responsabilité réelle", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur les pressions auxquelles est confronté le Premier ministre Michel Barnier - Marine Le Pen pour l'extrême droite puis Mathilde Panot au nom de la gauche ont fermement maintenu lundi leurs menaces de censure du gouvernement après leurs entretiens avec le locataire de Matignon - Yaël Braun-Pivet considère qu'il s'agit plutôt de "positions politiques".

"Le rôle du Premier ministre, lorsqu'il construit un budget, c'est de prendre en compte les expressions des parlementaires élus de la nation représentant les Français. (...) Il faut faire des choix et c'est justement ça qui lui incombe en tenant compte des opinions et des expressions politiques des uns et des autres".

Face à l'intention du RN de voter la censure si le budget restait "en l'état" selon Marine Le Pen, la présidente de l'Assemblée nationale a rappelé que la motion de censure est "un droit constitutionnel qui appartient aux parlementaires" et appelé à ce que "chacun se mette dans une position constructive pour le bien de notre pays".

Outre les oppositions, certains alliés de Michel Barnier font monter la pression pour limiter les hausses d'impôts.

Le chef des députés macronistes Gabriel Attal, qui était reçu mardi matin avec les autres dirigeants du "socle commun", a redit lundi ses "doutes" à ce sujet mais jugé Marine Le Pen "totalement irresponsable", en marge d'un déplacement dans l'Orne.


France: la menace de la censure s'accroît sur le gouvernement Barnier

Cette vue générale prise à Paris le 2 avril 2024, montre le Sénat français lors d'une session. (AFP)
Cette vue générale prise à Paris le 2 avril 2024, montre le Sénat français lors d'une session. (AFP)
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  • Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, en juin, l'exécutif se sait bâti sur du sable, étant minoritaire
  • Le Premier ministre n'a visiblement pas davantage convaincu la cheffe de file des députés de la France insoumise

PARIS: Le risque de censure s'est accru lundi sur le gouvernement français: la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen et Mathilde Panot au nom de la gauche ont fermement maintenu leurs menaces en ce sens, après des entretiens avec le Premier ministre conservateur Michel Barnier.

Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, en juin, l'exécutif se sait bâti sur du sable, étant minoritaire.

Une censure ne serait pas "le chaos", a souligné Mme Le Pen après avoir été reçue lundi par M. Barnier.

Alors que selon elle le Premier ministre a "campé sur ses positions", elle a affirmé que le RN ne "renoncer(ait) pas à défendre les Français", refusant de céder "à la petite musique (...) consistant à dire si jamais ce budget est refusé, s'il y a une censure, ça va être dramatique, ça va être le chaos".

Le RN est le parti comptant le plus grand nombre d'élus à l'Assemblée (125 sur 577 sièges).

Le Premier ministre n'a visiblement pas davantage convaincu la cheffe de file des députés de la France insoumise (gauche radicale), Mathilde Panot, qu'il a reçue ensuite.

A sa sortie de l'entretien, Mme Panot a appelé "l'ensemble des députés", y compris du RN, à voter la motion de censure. Elle a prévu de la déposer avec ses alliés du Nouveau front populaire (NFP) si le Premier ministre utilisait l'article 49.3 de la Constitution -qui lui permet de faire passer un texte sans vote- pour forcer l'adoption de son budget 2025 décrié.

Mme Panot a "acté des désaccords profonds" avec M. Banier, le budget étant selon elle "le plus violent socialement et écologiquement" de la Ve République.

Alors que la France est lourdement endettée et que le gouvernement veut faire voter de nombreuses économies, la gauche et l'extrême droite, qui s'y opposent, pourraient le faire tomber ensemble.

"Jusqu'à présent, on avait une opposition de style entre la gauche et le RN", observe le politologue du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Olivier Costa. "La gauche souhaitait censurer le gouvernement Barnier dès que possible, l'estimant illégitime, alors que l'extrême droite souhaitait le laisser œuvrer pour s'afficher en parti responsable".

Mais "pour la première fois depuis que Barnier est en poste, il y a un risque réel d'avoir une motion de censure contre lui", souligne-t-il.

- "Mort politique" -

Un raidissement attribué par nombre d'analystes aux ennuis judiciaires de Marine Le Pen, qui à l'instar de son parti est accusée de détournements de fonds publics européens, pour un préjudice de 4,5 millions d'euros.

Les réquisitions ont été lourdes à l'encontre de Mme Le Pen: cinq ans d'emprisonnement, dont deux ferme, 300.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate, ce qui signifie qu'elle deviendrait inéligible dès le prononcé du verdict, même en cas d'appel.

"C'est ma mort politique qui est réclamée", considère la candidate trois fois malheureuse à la présidentielle française, qu'une condamnation empêcherait de concourir à celle de 2027.

Alors que le RN refuse officiellement de lier une éventuelle censure à ses ennuis judiciaires, le chercheur Olivier Costa voit dans les déclarations à répétition de ses cadres une "stratégie d'agitation" médiatique.

"Si le gouvernement Barnier tombe, plus personne ne se souciera du procès des assistants parlementaires du RN, alors qu'ils sont actuellement sous le feu de la rampe", estime-t-il.

- "Chienlit" -

Le vote de la motion de censure pourrait intervenir dans la deuxième quinzaine de décembre, si le gouvernement a recours à l'article 49.3.

"Est-ce que le RN passera réellement à l'acte? Je ne sais pas", souligne toutefois le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences Po Paris, interrogé par l'AFP. Car il y aura selon lui "un coût politique" pour ceux qui feront tomber l'exécutif.

"Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le pays d'un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit", parce qu'"il n'existe aucune majorité alternative au socle qui soutient le gouvernement", a estimé le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a elle évoqué le risque d'"un scénario à la grecque" pour la France, la censure du budget pouvant selon elle plonger le pays dans une crise financière.