GAZA: L’Autorité palestinienne s’apprête à organiser des élections municipales, mais le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, n’a toujours pas communiqué de réponse officielle à la demande formulée par l’Autorité de tenir des élections conjointement en Cisjordanie.
Selon les analystes, ce retard est une stratégie du Hamas pour empêcher ces élections d’avoir lieu au prétexte qu’elles seraient le résultat d’une pression européenne.
Une fois les mandats du conseil municipal échus, au début du mois de juin, le gouvernement palestinien, dirigé par un membre du conseil central du Fatah, Mohammed Shtayyeh, a décidé de le dissoudre.
Shtayyeh a informé les consuls et les représentants des pays européens que «des actions sont en cours afin d’apporter des changements globaux, en plus de l’organisation d’élections syndicales et municipales avant la fin de l’année».
Les Palestiniens n’ont plus organisé d’élections conjointes depuis le dernier scrutin législatif de 2006, au cours duquel le Hamas avait remporté la majorité absolue au Parlement, avant la scission de 2007. Depuis, les élections municipales n’ont lieu qu’en Cisjordanie, pas à Gaza.
Des élections municipales unifiées devaient se tenir au mois d’octobre 2016, mais la Haute Cour de justice palestinienne – l’autorité judiciaire la plus importante au sein des territoires palestiniens – a décidé de les reporter jusqu’à nouvel ordre sous prétexte qu’il n’était pas prévu d’inclure Jérusalem.
Selon le ministre des Collectivités locales, Majdi al-Saleh, l’Autorité palestinienne a fait part au Hamas de son intention d’organiser des élections municipales en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais elle n’a toujours pas reçu de réponse officielle.
EN BREF
Les Palestiniens n’ont plus organisé d’élections conjointes depuis le dernier scrutin législatif de 2006, au cours duquel le Hamas avait remporté la majorité absolue au Parlement, avant la scission de 2007. Depuis, les élections municipales n’ont lieu qu’en Cisjordanie, pas à Gaza.
Il ajoute que ces élections se dérouleront en deux phases. La première comprend 387 organismes locaux et la seconde les municipalités qui représentent les centres des gouvernorats et les grandes zones urbaines.
«Le gouvernement décidera de la date de la seconde phase après avoir indiqué la possibilité de tenir avec les parties concernées de nouvelles consultations relatives à la mise en place d’élections dans l’ensemble du pays», déclare Al-Saleh dans un entretien à Arab News.
La loi palestinienne sur les élections municipales prévoit que «les élections doivent avoir lieu tous les quatre ans sur décision du Conseil des ministres».
Il est à noter que le Hamas n’a toujours pas formulé de position officielle en ce qui concerne les élections municipales.
Cependant, l’ancien ministre Mohammed al-Madhoun – membre du Hamas – déclare que «la position du mouvement est claire».
«Le Hamas est préoccupé par les grands problèmes nationaux et n’est pas en mesure de participer au jeu de pouvoir destiné à garder les gens occupés», fait-il savoir à Arab News.
Il semble que le Hamas refuse catégoriquement de participer à ces élections tandis que d’autres factions mettent en garde contre leur organisation en deux étapes, tout en appelant à les tenir simultanément en Cisjordanie et à Gaza.
Moustafa Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne (INP), insiste sur la «nécessité d’organiser les élections dans l’ensemble des conseils de village et des municipalités le même jour».
«Rien ne justifie la tenue des élections municipales en deux étapes, puisqu’une telle organisation risque de les reporter indéfiniment, en plus du fait que la division porte atteinte au principe d’égalité des pratiques démocratiques pour tous les citoyens», prévient-il dans un communiqué.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com