Afghanistan: reprise des vols commerciaux, un pas vers la normalisation

Un avion de la Pakistan International Airline (PIA). (Photo, AFP)
Un avion de la Pakistan International Airline (PIA). (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 11 septembre 2021

Afghanistan: reprise des vols commerciaux, un pas vers la normalisation

  • Un pas vers la normalisation économique a été franchi samedi avec l'annonce par la compagnie nationale pakistanaise PIA de la reprise lundi de ses vols commerciaux d'Islamabad à Kaboul
  • «A ce stade, nous avons reçu 73 demandes" de passagers intéressés, "ce qui est très encourageant», a indiqué un porte-parole de la compagnie pakistanaise

 KABOUL: Les talibans continuent d'asseoir leur pouvoir en Afghanistan et d'aller vers la normalisation économique, avec la reprise attendue des vols commerciaux vers Kaboul, vingt ans après les attentats du 11-Septembre qui avaient entraîné la chute des islamistes.

Ces attaques, perpétrées par Al-Qaïda, ont changé l'histoire de l'Afghanistan. Washington a décidé dans la foulée d'envahir le pays pour chasser du pouvoir les talibans, coupables aux yeux de Washington d'avoir hébergé des cadres d'Al-Qaïda. 

Une parenthèse pro-occidentale de deux décennies, refermée le 15 août dernier avec le retour des talibans au pouvoir à la faveur du retrait militaire américain.

Des rumeurs ont couru ces derniers jours d'une possible intronisation officielle samedi du nouveau gouvernement taliban, mais rien n'était annoncé dans l'après-midi.

"C'est un jour pour l'Amérique, pas pour l'Afghanistan", a déclaré Muhammad Alzoad, un employé de banque. Pour lui, le 11-Septembre "n'avait rien à voir avec l'Afghanistan, mais ça nous a fait souffrir".

Un pas vers la normalisation économique a été franchi samedi avec l'annonce par la compagnie nationale pakistanaise PIA de la reprise lundi de ses vols commerciaux d'Islamabad à Kaboul, interrompus juste après le 15 août.

"A ce stade, nous avons reçu 73 demandes" de passagers intéressés, "ce qui est très encourageant", a indiqué un porte-parole de la compagnie pakistanaise, précisant avoir de nombreuses demandes d'ONG humanitaires et de journalistes souhaitant se rendre à Kaboul.

Un premier vol passager international d'évacuation, non commercial, avait décollé de Kaboul vers le Qatar jeudi, suivi d'un autre vendredi avec à son bord 158 passagers, dont des Américains, des Allemands, des Canadiens, des Français, des Néerlandais, des Belges et des Mauriciens. 

Fin août, l'aéroport de Kaboul avait le théâtre de scènes de chaos avec des milliers d'Afghans, effrayés par le retour des talibans ou en quête d'une vie meilleure à l'étranger, tentant désespérément de monter à bord du gigantesque pont aérien organisé entre autres par les États-Unis. 

Au total, plus de 123 000 personnes, principalement afghanes, avaient pu être évacuées dans le cadre de ce processus marqué le 26 août par un attentat meurtrier (plus de 100 morts) revendiqué par la branche locale de l'État islamique (EI).

Soutien au régime

Plus de trois semaines après leur retour au pouvoir, les talibans ont commencé cette semaine à dévoiler leurs cartes en présentant notamment leur nouveau gouvernement, mené par nombre de caciques rigoristes de leur premier règne (1996-2001). Composé exclusivement de membres du mouvement islamiste, il est dépourvu de femmes.

Par rapport aux années 90, les islamistes ont fait des pas en avant, comme autoriser les femmes à étudier à l'université. Mais ils ont pour cela fixé des règles strictes. Elles seront ainsi "tenues de porter le hijab et le niqab ainsi que de suivre les cours en classe non-mixte ou séparées des étudiants".

Le nouveau régime a également indiqué que les femmes ne seraient pas autorisées à pratiquer du cricket, et plus largement du sport.

Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'une partie de la population et de la communauté internationale qui gardent en mémoire la brutalité de leur régime des années 1990.

Plusieurs manifestations de femmes, qui réclament notamment le droit de pouvoir travailler à l'extérieur, et d'opposants au régime ont eu lieu ces derniers jours à Kaboul et dans d'autres grandes villes du pays. Les talibans les ont dispersées, parfois brutalement.

Le pouvoir islamiste a en revanche reçu samedi le soutien quelque 300 femmes, entièrement voilées, qui se sont rassemblées dans une université de Kaboul.

Les images sont saisissantes: un amphithéâtre rempli de femmes souvent en niqab noir, et agitant les drapeaux blancs de l'Émirat islamique d'Afghanistan (le régime des talibans) en écoutant les oratrices venues défendre les mesures du nouveau régime.

Ces dernières, qui se sont succédé sur l'estrade, ont tancé les femmes descendues dans les rues ces derniers jours dans le pays pour réclamer le respect de leurs droits.

"Celles qui ne portent pas le hijab nous font du mal, à nous toutes", a estimé une étudiante, Shabana Omari. Une autre oratrice, Somaiya, a elle estimé que les choses avaient changé, en bien, depuis le retour des talibans: "Les femmes seront en sécurité. Nous soutenons de toutes nos forces notre gouvernement". 

Vendredi, l'Unesco avait alerté sur les risques d'une "catastrophe générationnelle" en matière d'éducation en Afghanistan qui pourrait affecter le développement du pays "pour des années", jugeant les "immenses" progrès accomplis depuis 2001 "en danger" avec les talibans. 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.