LONDRES : Le réalisateur allemand Wim Wenders a inauguré vendredi à Londres une exposition de ses photographies, apocalyptiques mais porteuses d'«espoir», prises dans les ruines encore fumantes des tours du World Trade Center après leur effondrement le 11 septembre 2001 à New York.
Vingt ans après les attentats les plus meurtriers de l'histoire, le cinéaste a raconté s'être rendu, «traumatisé» sur le site deux mois après les attaques de l'organisation djihadiste al-Qaïda.
«Je ne savais pas comment vivre avec cela et j'ai senti que je devais y aller et cela m'a aidé», a-t-il raconté lors de la présentation de l'exposition «Wim Wenders: Photographing Ground Zero», ouverte jusqu'au 9 janvier au Musée impérial de la guerre.
«Je voulais que cet endroit me dise quelque chose, qu'il me transmette un message. Et ce fut un message pacifique d'espoir», a-t-il expliqué.
Il a cité les rayons de soleil s'engouffrant dans les gigantesques squelettes des tours jumelles, au milieu des ruines fumantes jonchant un sol enseveli sous une épaisse couche de cendres.
«Une beauté surréaliste est apparue et je l'ai prise comme un grand signe d'espoir qu'il y avait quelque chose de beau qui émergeait», a-t-il expliqué.
«Mon appareil panoramique a capturé cet incroyable message: quelque chose de terrible, d'infernal, s'est produit ici, mais s'il vous plaît, que cela ne devienne pas un terrain pour plus de haine», a-t-il ajouté. «Que ce lieu soit à jamais un symbole de paix et de guérison».
Réalisateur de «Paris, Texas», «Les Ailes du désir» ou «Pina», Wim Wenders s'est imposé comme l'un des réalisateurs allemands les plus illustres de sa génération grâce à une oeuvre foisonnante, avec pour thèmes privilégiés le temps qui passe, la mémoire et la perte.
La photographie, une grande passion du réalisateur, est devenue de plus en plus présente dans ses oeuvres des années 2000, comme dans le drame sentimental «Don't come knocking» (2005).
Ses clichés ont fait l'objet de plusieurs publications et expositions dans le monde.