Climat: l'arnica des Vosges menacé par la sécheresse

L’Arnica Montana au Markstein, dans l’Est de la France. Principalement cueillie dans le Vosges, cette plante médicinale a des vertus analgésiques et anti-inflammatoires. (Jean-Christophe VERHAEGEN/AFP)
L’Arnica Montana au Markstein, dans l’Est de la France. Principalement cueillie dans le Vosges, cette plante médicinale a des vertus analgésiques et anti-inflammatoires. (Jean-Christophe VERHAEGEN/AFP)
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Climat: l'arnica des Vosges menacé par la sécheresse

  • L'arnica, fleur sauvage prisée pour ses vertus anti-inflammatoires, souffre de la sécheresse qui sévit sur le col du Markstein, dans le massif des Vosges où elle s'épanouit.
  • Cette année seuls 40 kilos ont été cueillis contre... sept tonnes en moyenne.

METZ: "On pourrait récolter de l'arnica, il y en a, mais exercer une pression sur la plante dans une année faible serait dangereux", estime Olivier Claude, directeur du Parc naturel régional des Ballons des Vosges. "Il ne faut pas la cueillir cette année pour la préserver, c'est une mesure de prévention", ajoute-t-il.

Seuls quelques petits cueilleurs professionnels, qui transforment l'arnica, ont été autorisés à récolter environ 40 kilos sur les pentes du Markstein, col vosgien culminant à 1.183 m, principal site de récolte de la marguerite aux pétales jaunes. L'Arnica Montana s'épanouit sur les chaumes (pâturages d'altitude) des Hautes-Vosges grâce à un système racinaire souterrain, peu concurrencée par les rares autres végétaux.

Chaumes clairsemées 

L'an dernier, la petite fleur étant peu présente, la cueillette n'avait duré qu'une journée. La faible floraison de l'arnica, transformée ensuite en gélules, huile, gel ou crème, peut s'expliquer, selon le directeur du Parc, par "un problème de climat, de sécheresse". "L'évolution climatique est le facteur le plus probable. C'est une hypothèse, ce n'est pas une certitude, car les choses vont assez vite et nous n'avons pas encore toutes les données pour les interpréter", précise M. Claude.

Pour la deuxième année consécutive, les Vosges ont connu un printemps sec après un hiver doux et sans neige. Or, pour se développer, "l'arnica, comme beaucoup de plantes de montagne, a besoin de saisons marquées avec des hivers froids et des printemps pluvieux", détaille le directeur du Parc. La cueillette de la précieuse fleur jaune - la tonne se négociait autour de 10.000 euros en 2018 - est très réglementée. Une convention signée en 2007 par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges et le conseil départemental des Vosges avec, entre autres, les communes propriétaires des surfaces, des laboratoires et des cueilleurs, encadre les pratiques agricoles et secteurs de récolte.

En juin, les acteurs de la convention arpentent le Markstein pour déterminer le volume à prélever en fonction de la floraison. Cette année, le constat a été sans appel: les chaumes, habituellement recouvertes d'un tapis jaune, étaient clairsemées. "Je n'avais jamais vu les champs dans cet état-là, il n'y avait quasiment pas de fleurs", se désole Régis Saladin, fondateur et directeur du laboratoire Phytodia, qui récolte jusqu'à 200 kilos les meilleures années. "C'est la première fois que nous n'avons pas récolté de l'arnica sur le Markstein, qui est historiquement une zone d'approvisionnement importante. C'est marquant", constatent les laboratoires Boiron, qui ont diversifié leurs zones de cueillette. Les pentes du Markstein fournissent habituellement la majeure partie de la récolte annuelle d'arnica sauvage en France, loin devant les stations des Pyrénées et du Massif central.

Domestication 

Pour pallier l'absence de la plante qui a la cote auprès des consommateurs, les laboratoires Phytodia, installés à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), expérimentent depuis trois ans sa culture domestique avec un agriculteur vosgien, Alain Grandemange. Le projet consiste à cultiver la plante dans un environnement proche de son milieu naturel, tout en lui apportant les ressources nécessaires à son développement. Mais, explique Régis Saladin, "une plante, dans son biotope naturel, développe des molécules de défense contre les agressions extérieures", donc des principes actifs puissants, qui rendent l'arnica efficace. "Une plante qu'on bichonne" produit de jolies fleurs, mais avec beaucoup moins de principes actifs, constate-t-il. "Tout le secret de nos études, c'est de déterminer le meilleur curseur. Et être patient ! On travaille à l'instinct, entre les compétences de notre paysan et notre connaissance des plantes", poursuit le directeur des laboratoires de cosmétique et phytothérapie. Une première culture pourrait être exploitée en 2022.

"On ne sait pas si (la faible floraison) de ces deux années est ponctuelle et ne se reproduira pas ou si l'arnica est en train de disparaître du Markstein en raison du changement climatique", s'inquiète M. Saladin. Le directeur du Parc rappelle que les végétaux connaissent des variations de production et que 2018 avait été "une année exceptionnelle en quantité".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".