Présidentielle: grand oral à droite devant les députés LR

Eric Ciotti prenant la parole à Nîmes. (AFP).
Eric Ciotti prenant la parole à Nîmes. (AFP).
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Présidentielle: grand oral à droite devant les députés LR

  • Les pontes du LR se sont retrouvés à Nimes pour un grand oral
  • Intervenant le premier, Michel Barnier s'est d'entrée de jeu dit "prêt à porter le brassard de capitaine" de la droite en 2022. "Je n'ai aucune fébrilité", a-t-il martelé, debout derrière un pupitre

NIMES: Michel Barnier solennel, Valérie Pécresse pugnace... A Nîmes, les possibles candidats de droite à la présidentielle ont déroulé leurs projets respectifs lors des journées parlementaires de LR aux allures de grand oral.

Michel Barnier
Xavier Bertrand. (AFP).


A sept mois de la présidentielle, c'est la première fois que les cinq prétendants (avec Xavier Bertrand, Eric Ciotti et Philippe Juvin) se succèdent sur un même podium.

Eric Ciotti
Eric Ciotti. (AFP).


Une façon de "connaître les grandes lignes de leur ambition pour la France", a affirmé le patron des députés Damien Abad au Figaro jeudi, alors que la droite se heurte toujours à l'épineuse question de son candidat.

france
Damien Abad, le patron des députés. (AFP).


Intervenant le premier, Michel Barnier s'est d'entrée de jeu dit "prêt à porter le brassard de capitaine" de la droite en 2022. "Je n'ai aucune fébrilité", a-t-il martelé, debout derrière un pupitre.


Appelant au "respect" et au "collectif", l'ancien négociateur européen pour le Brexit a déroulé ses projets de référendum sur l'immigration et de restauration de la confiance, en rappelant largement son expérience sur la scène internationale.


"Nous ne laisserons pas à d'autres l'exigence de la sécurité publique, du travail et du mérite. Je ne laisserai pas le défi climatique aux écologistes", ni "la fierté nationale à madame Le Pen", a affirmé celui dont la cote monte doucement à droite.


L'ancien ministre avait déjà suscité des réactions intéressées à la rentrée des jeunes LR, le weekend dernier.


"Ça bouge en ce moment, les gens viennent nous voir, des parlementaires proches de Wauquiez, ou d'autres qui ne veulent pas se positionner dans le face à face Bertrand/Pécresse", assure un proche.


"Il peut être une valeur refuge. Après, est-ce que ça tient sur la durée?", nuançait un cadre de LR.

valerie pecresse
Valérie Pécresse. (AFP).


"Son ton dénote. Il est menaçant pour Valérie Pécresse, pas pour Xavier Bertrand" assurait un proche du président des Hauts-de-France.

«Le Pen est très fragile»

La présidente de la région Ile-de-France a voulu donner des gages au parti qu'elle a quitté en 2019, ce qui continue de lui être reproché par certains.


"Ça fait plaisir de revenir tous vous voir", a-t-elle lancé, dans ce discours salué à la fin par des applaudissements polis. 


"Je me sens prête, et j'ai la gagne", a-t-elle assuré en arpentant la scène. Déroulant son projet de "fierté française retrouvée", elle a vilipendé Emmanuel Macron, un "communautariste à l'anglo-saxonne" qui "ne fera rien sur l'immigration" et qui a "cramé la caisse" sur le plan économique.


"Marine Le Pen est très fragile et très prenable, je pense qu'elle ne sera pas au deuxième tour si nous mettons en face une candidature extrêmement puissante et crédible sur le régalien", a-t-elle assuré.


Le maire LR de la Garenne-Colombes Philippe Juvin a ensuite appelé à "recoudre la confiance" et "nous réapproprier la question des services publics".

 

Le «grand mouvement politique central», martingale du MoDem

Réunis pour leurs journées parlementaires, les responsables du MoDem poussent à la roue "le grand mouvement politique central" rêvé avant la présidentielle par François Bayrou, nouvel avatar d'une "maison commune" de la majorité dont les contours demeurent flous et l'avenir incertain.

Francois Bayrou
François Bayrou. (AFP).

 

Sur les terres centristes du Loir-et-Cher, les caciques du MoDem ont repris l'offensive pour défendre le grand dessein politique de leur leader historique, François Bayrou, "l'identification et l'unification du centre en France": "une opération à l'échelle du demi-siècle", estime l'actuel haut-commissaire au Plan.


Dans une interview au Figaro samedi, l'allié d'Emmanuel Macron avait relancé l'idée d'un "grand mouvement politique central" en vue de l'élection présidentielle. Le lendemain, dans le Journal du Dimanche, l'influent conseiller politique du chef de l'Etat, l'eurodéputé LREM Stéphane Séjourné, avait lui plaidé pour la création d'un "grand parti démocrate français" réunissant "d'ici les législatives" de 2022 les différentes composantes de la majorité.


Si le projet de "maison commune", serpent de mer de la majorité depuis deux ans, paraît dessiner un horizon commun, celle-ci achoppe toujours sur la maîtrise d'ouvrage, les délais de livraison et même...la composition des matériaux ou le choix des meubles.


Pour M. Bayrou, c'est le "moment décisif". "Ce n'était pas possible avant, cela ne le sera pas après" - comprendre après la présidentielle. "L'élection passée, on sera dans des épreuves de force", pronostique le leader centriste. 


Le mouvement "sera co-fondé par les deux forces politiques de 2017, LREM et MoDem, ce n'est pas un attrape-tout", ajoute-t-il, notant qu'"il n'y a pas de différence fondamentale et substantielle entre nous". 


L'ambition affichée du patron du MoDem est d'ancrer la majorité présidentielle au centre alors que l'annonce imminente d'un futur parti macro-compatible lancé par l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, alimente les spéculations.


Le maire du Havre, qui s'est toujours réclamé de la droite, ne risque-t-il pas de faire basculer le centre de gravité de la majorité? 


"Quand François Bayrou durcit le discours, il sait que derrière, il y a Edouard Philippe qui parle de réunir la droite et le centre (...) Pour lui, le cœur historique de la majorité ne doit pas se faire bouffer", analyse un poids lourd de la macronie.


D'autres y voient une manœuvre en vue des prochaines investitures aux législatives, le MoDem comptant actuellement une cinquantaine de députés.

L'avenir, c'est loin? 

La majorité "a besoin de cette maison commune", a assuré mercredi soir Christophe Castaner, le patron des députés LREM, à François Bayrou. L'ex-ministre de l'Intérieur ne s'est cependant pas étendu sur sa vision des choses. 


Même son de cloche chez un autre macroniste historique, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand: "le grand pôle central de la vie publique française, c’est l'avenir".


Invité jeudi matin à participer à un débat des journées parlementaires du MoDem, il a cependant mis en garde contre les "dangers de l'emportement". En début de semaine, il appelait à ne pas "confondre l'Annonciation et la Nativité", au sujet de la "maison commune".


Face au Premier ministre Jean Castex venu clore ces journées, le patron des députés Modem, Patrick Mignola a plaidé: "Cette famille doit s'organiser pour s'élargir".


"Le moment est venu de (...) franchir une étape supplémentaire dans la construction de cette maison commune", lui a répondu le chef du gouvernement, sans pour autant s'appesantir sur le sujet.  


Au milieu des vignes de Cheverny, les parlementaires MoDem ont fait étalage de leur degré d'ouverture en invitant, outre leurs alliés, des personnalités comme le président des Centristes, Hervé Morin, soutien de Valérie Pécresse, l'ex-Premier ministre socialiste Manuel Valls ou le maire PS de Dijon, François Rebsamen.


Entretenant volontiers le mystère sur les contours de son projet politique, François Bayrou doit en partie lever le voile lors de l'université de rentrée de son parti, à Guidel (Morbihan) fin septembre.


Le futur mouvement "respectera ce que l'on est et ce que l'on a", résume le leader centriste qui promet d'échapper à la "fatalité de la division". 

Quant au très applaudi député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui "ne s'excuse pas d'être de droite", il a promis de "baliser le chemin qui peut nous conduire au sursaut", dans "un pays qui risque le déclassement".


Xavier Bertrand devait lui intervenir vendredi, très attendu alors qu'il refuse toujours de participer à une primaire. Parti le premier en campagne en mars, il fait la course en tête mais son avance dans les sondages s'est réduite ces dernières semaines.

Christian Jacob
Christian Jacob. (AFP).


"Dans une famille politique, il faut que tout le monde respecte la règle du jeu. C'est une question de loyauté", a déjà taclé Michel Barnier.


Damien Abad a lui promis que "nous serons tous derrière un seul candidat, le moment venu" car "une double candidature serait éliminatoire".


LR doit arrêter le 25 septembre le mode de départage de son candidat.


"Je plaide pour une primaire largement ouverte", a répété Valérie Pécresse, en insistant : "C'est vous qui allez choisir le départage, ne venez pas pleurer si vous choisissez le mauvais". Avant de relativiser sur le choix du candidat: "A la fin il n'y en aura qu'un seul, ne soyez pas stressés".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.