Les démocrates divisés sur le prochain président de la Banque centrale

Les partisans d'une reconduction de "Jay" Powell mettent en avant la stabilité dont l'économie américaine a besoin pour continuer à se redresser. (Photo, AFP)
Les partisans d'une reconduction de "Jay" Powell mettent en avant la stabilité dont l'économie américaine a besoin pour continuer à se redresser. (Photo, AFP)
La candidate pressentie si Jerome Powell, dont le mandat expire en février, n'était pas reconduit, est Lael Brainard, qui est en première ligne quant à l'action de la Fed contre le changement climatique, qui "pose des risques importants pour la stabilité financière", avait-elle indiqué en novembre dernier dans un communiqué inédit sur le sujet (Photo, AFP)
La candidate pressentie si Jerome Powell, dont le mandat expire en février, n'était pas reconduit, est Lael Brainard, qui est en première ligne quant à l'action de la Fed contre le changement climatique, qui "pose des risques importants pour la stabilité financière", avait-elle indiqué en novembre dernier dans un communiqué inédit sur le sujet (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Les démocrates divisés sur le prochain président de la Banque centrale

  • Même si le bilan de l’actuel président Jerome Powell est largement salué, ses détracteurs critiquent son inaction pour le changement climatique ou l'égalité raciale
  • La candidate pressentie si Powell n’est pas reconduit, est Lael Brainard, seule gouverneure démocrate de la Fed, et fervente défenseure d'une stricte règlementation bancaire

WASHINGTON : Joe Biden n'a encore rien dit sur le maintien ou non de Jerome Powell à la tête de la banque centrale américaine. Et pour cause: en coulisses, les démocrates sont loin d'être d'accord sur l'opportunité de lui offrir un second mandat.

Traditionnellement, le président de la Réserve fédérale (Fed) est reconduit pour un second mandat de quatre ans. Mais le président républicain Donald Trump avait rompu avec cette tradition en nommant Jerome Powell à la place de Janet Yellen.

Les partisans d'une reconduction de "Jay" Powell mettent en avant la stabilité dont l'économie américaine a besoin pour continuer à se redresser.

Ils plaident aussi pour ne pas instrumentaliser politiquement la Fed. Jerome Powell avait certes été nommé par le président républicain Donald Trump. Mais il a su protéger la sacro-sainte indépendance de l'institution financière.

"Alors que notre pays et notre économie font toujours face à l'incertitude, une Réserve fédérale constante et cohérente est essentielle", a récemment relevé le démocrate John Yarmuth, président de la commission du budget de la Chambre des représentants.

L'"engagement dévoué" de Jerome Powell aiderait, selon lui, "à réaliser une reprise équitable, garantissant qu'aucune communauté ou coin du pays ne soit laissé pour compte".

Le sénateur Jon Tester a, lui, insisté, dans un entretien au Wall Street Journal mercredi, sur l'importance de ne pas politiser la banque centrale.

L'action de "Jay" Powell à la tête de la puissante institution, pendant la crise économique provoquée par la pandémie, est largement saluée.

Au début de la pandémie, il a immédiatement abaissé à zéro les taux d'intérêt et a pris des mesures pour s'assurer que les marchés ne soient pas à court de liquidités.

Mais pour ses détracteurs, M. Powell s'est montré timoré sur des problématiques telles que le changement climatique -- qui n'est pourtant pas dans les mandats de la Fed -- ou l'égalité raciale.

"Nous exhortons le président Biden à réinventer une Réserve fédérale tournée vers l'éradication des risques climatiques et vers la promotion de la justice raciale et économique", ont ainsi plaidé cinq élus démocrates de la Chambre des représentants.

"Nous avons besoin d'un dirigeant qui prendra des mesures audacieuses et décisives pour éliminer le risque climatique", ont ainsi souligné Alexandria Ocasio-Cortez, Rashida Tlaib, Ayanna Pressley, Mondaire Jones and Jesus Garcia, dans un communiqué publié le 31 août.

Ils estiment aussi que la Fed "a considérablement affaibli bon nombre des réformes adoptées à la suite de la Grande Récession (suivant la crise financière de 2008, ndlr) réglementant les plus grandes banques".

La candidate pressentie si Jerome Powell, dont le mandat expire en février, n'était pas reconduit, est Lael Brainard, seule gouverneure démocrate de la Fed, et fervente défenseure d'une stricte règlementation bancaire. 

Son nom avait été cité l'an passé pour devenir secrétaire au Trésor - ministre des Finances - de Joe Biden, poste qui avait finalement été attribué à Janet Yellen.

Elle est aussi en première ligne quant à l'action de la Fed contre le changement climatique, qui "pose des risques importants pour la stabilité financière", avait-elle indiqué en novembre dernier dans un communiqué inédit sur le sujet.

Rien n'a jusqu'à présent filtré des intentions de Joe Biden.

La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, interrogée sur le sujet ces dernières semaines, n'a fait aucun commentaire.

Selon les médias américains, Jerome Powell bénéficierait du soutien de la secrétaire au Trésor. Ni le Trésor, ni la Maison Blanche n'ont toutefois confirmé cette information.

Une fois le nom annoncé par Joe Biden, le comité bancaire du Sénat interrogera le candidat lors d'une audition. Il reviendra ensuite au Sénat de confirmer ou non cette nomination.

Il y a quatre ans, Donald Trump avait annoncé début novembre la nomination de Jerome Powell dans un contexte d'animosité avec Janet Yellen.

Joe Biden pourrait également faire entrer deux nouveaux démocrates dans l'arène de la Fed, ou reconduire deux gouverneurs dont les mandats expirent dans les mois à venir, Randal Quarles en octobre et Richard Clarida en février.

 

 

 


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".