Les étudiants font «enfin» leur rentrée après de longs mois loin des amphis

Des étudiants portant des masques sanitaires à l'université de Rennes 1, le 4 janvier 2021. (Photo, AFP)
Des étudiants portant des masques sanitaires à l'université de Rennes 1, le 4 janvier 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Les étudiants font «enfin» leur rentrée après de longs mois loin des amphis

  • Les étudiants n'auront pas à présenter de pass sanitaire pour assister aux cours et à l'ensemble des activités ouvertes sur les campus
  • Le strict respect des gestes barrières et des normes sanitaires est maintenu et le port du masque reste obligatoire

PARIS : Fin des jauges, pas de pass sanitaire mais port du masque obligatoire: les 74 universités françaises, qui sortent de deux années chamboulées par le Covid-19, rouvrent progressivement avec l'objectif d'accueillir tous les étudiants en présentiel.


Durement éprouvés par la crise sanitaire qui les a éloignés de longs mois de leurs amphis, les étudiants font leur rentrée dans les facs tout au long du mois de septembre.


Si les établissements peuvent s'organiser librement, le ministère de l'Enseignement supérieur leur a toutefois recommandé de privilégier le présentiel, notamment pour les travaux dirigés.


Les étudiants n'auront pas à présenter de pass sanitaire pour assister aux cours et à l'ensemble des activités ouvertes sur les campus - il sera en revanche nécessaire pour les soirées et week-ends d'intégration. 


Le strict respect des gestes barrières et des normes sanitaires est maintenu et le port du masque reste obligatoire.


Pour cette rentrée, les contraintes de jauge pour l'accueil des étudiants dans les établissements d'enseignement supérieur ont en outre été levées. Ces règles seraient toutefois amenées à être durcies, avec le retour de jauges notamment, si la situation sanitaire venait à se dégrader.


"Après dix-huit mois de fermeture des établissements, c'est sympathique et réjouissant pour les étudiants de revenir enfin à la fac", s'exclame Michel Deneken, président de l'université de Strasbourg. "Ils sont très positifs et respectent parfaitement les gestes barrière car ils n'ont pas du tout envie de revenir en arrière".


"Les plus heureux" sont certainement les "deuxième et troisième années, qui ont subi le confinement durant ces longs mois, ils ont très envie de revenir".


Pour Mathias Bernard, président de l'université de Clermont-Ferrand, "on ne peut pas dire que c'est une rentrée ordinaire mais on est quand même plus proches des conditions optimales en terme de pédagogie, les choses sont globalement moins pesantes que l'an dernier pour les étudiants".

«Reprendre la motivation»

Même constat du côté des étudiants.

"C'est rassurant, parce que ça va être en présentiel et pas avec plein de visios. Comme on vient d'arriver en première année, ça va être plus facile pour nous parce qu'on est un peu perdus", témoigne à l'AFP Amandine Libaud, 18 ans, qui rentre en première année de gestion à Tolbiac à Paris.


D'autres, comme Alison Barsac, en L2 d'Histoire à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, se remémorent douloureusement les mois de confinement. "Je vis la rentrée bien mieux que l'année dernière, où j'avais complètement décroché à cause du distanciel et tout ça, c'était très dur à vivre", avoue la jeune femme de 21 ans. 


"Quand je compare, il y a un nouvel entrain, la vie universitaire qui reprend, ça permet aux étudiants de souffler un peu et de reprendre de l'énergie et de la motivation pour les cours", raconte-t-elle.


Shawna Barré, en 3e année de licence cinéma-gestion, confie aussi ne pas avoir "suivi tous les cours". Elle faisait "le strict minimum". "Là j'ai hâte de reprendre en présentiel et de voir si j'ai toujours la motivation finalement de continuer", lance l'étudiante de 19 ans.


Comme pour le reste de la population, les étudiants vaccinés ne seront plus considérés comme cas contacts. Ils pourront rester sur le campus et assister aux cours en présentiel.


En revanche, les non-vaccinés devront s'isoler pendant sept jours en cas de contact avec une personne testée positive et poursuivront leur enseignement à distance. Une continuité pédagogique, basée sur l'hybridation des enseignements, sera alors proposée.


"Il est possible de se faire vacciner sur place mais on note vraiment que la grande majorité des étudiants est vaccinée, car ils veulent vivre normalement. Le but maintenant est de convaincre les 15% qui ne le sont pas", ajoute Mathias Bernard.


Les présidents d'université n'oublient pas pour autant le suivi psychologique des élèves.


"On est dans le sanitaire mais il faut aussi rester dans la prévention, c'est essentiel. Nous avons ainsi recruté une psychologue à temps plein pour toute l'année, il faut rester vigilants à tous les niveaux", a insisté Lamri Adoui, président de l'université de Caen Normandie, lors d'une visioconférence de presse de rentrée.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.