PARIS : Fin des jauges, pas de pass sanitaire mais port du masque obligatoire: les 74 universités françaises, qui sortent de deux années chamboulées par le Covid-19, rouvrent progressivement avec l'objectif d'accueillir tous les étudiants en présentiel.
Durement éprouvés par la crise sanitaire qui les a éloignés de longs mois de leurs amphis, les étudiants font leur rentrée dans les facs tout au long du mois de septembre.
Si les établissements peuvent s'organiser librement, le ministère de l'Enseignement supérieur leur a toutefois recommandé de privilégier le présentiel, notamment pour les travaux dirigés.
Les étudiants n'auront pas à présenter de pass sanitaire pour assister aux cours et à l'ensemble des activités ouvertes sur les campus - il sera en revanche nécessaire pour les soirées et week-ends d'intégration.
Le strict respect des gestes barrières et des normes sanitaires est maintenu et le port du masque reste obligatoire.
Pour cette rentrée, les contraintes de jauge pour l'accueil des étudiants dans les établissements d'enseignement supérieur ont en outre été levées. Ces règles seraient toutefois amenées à être durcies, avec le retour de jauges notamment, si la situation sanitaire venait à se dégrader.
"Après dix-huit mois de fermeture des établissements, c'est sympathique et réjouissant pour les étudiants de revenir enfin à la fac", s'exclame Michel Deneken, président de l'université de Strasbourg. "Ils sont très positifs et respectent parfaitement les gestes barrière car ils n'ont pas du tout envie de revenir en arrière".
"Les plus heureux" sont certainement les "deuxième et troisième années, qui ont subi le confinement durant ces longs mois, ils ont très envie de revenir".
Pour Mathias Bernard, président de l'université de Clermont-Ferrand, "on ne peut pas dire que c'est une rentrée ordinaire mais on est quand même plus proches des conditions optimales en terme de pédagogie, les choses sont globalement moins pesantes que l'an dernier pour les étudiants".
«Reprendre la motivation»
Même constat du côté des étudiants.
"C'est rassurant, parce que ça va être en présentiel et pas avec plein de visios. Comme on vient d'arriver en première année, ça va être plus facile pour nous parce qu'on est un peu perdus", témoigne à l'AFP Amandine Libaud, 18 ans, qui rentre en première année de gestion à Tolbiac à Paris.
D'autres, comme Alison Barsac, en L2 d'Histoire à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, se remémorent douloureusement les mois de confinement. "Je vis la rentrée bien mieux que l'année dernière, où j'avais complètement décroché à cause du distanciel et tout ça, c'était très dur à vivre", avoue la jeune femme de 21 ans.
"Quand je compare, il y a un nouvel entrain, la vie universitaire qui reprend, ça permet aux étudiants de souffler un peu et de reprendre de l'énergie et de la motivation pour les cours", raconte-t-elle.
Shawna Barré, en 3e année de licence cinéma-gestion, confie aussi ne pas avoir "suivi tous les cours". Elle faisait "le strict minimum". "Là j'ai hâte de reprendre en présentiel et de voir si j'ai toujours la motivation finalement de continuer", lance l'étudiante de 19 ans.
Comme pour le reste de la population, les étudiants vaccinés ne seront plus considérés comme cas contacts. Ils pourront rester sur le campus et assister aux cours en présentiel.
En revanche, les non-vaccinés devront s'isoler pendant sept jours en cas de contact avec une personne testée positive et poursuivront leur enseignement à distance. Une continuité pédagogique, basée sur l'hybridation des enseignements, sera alors proposée.
"Il est possible de se faire vacciner sur place mais on note vraiment que la grande majorité des étudiants est vaccinée, car ils veulent vivre normalement. Le but maintenant est de convaincre les 15% qui ne le sont pas", ajoute Mathias Bernard.
Les présidents d'université n'oublient pas pour autant le suivi psychologique des élèves.
"On est dans le sanitaire mais il faut aussi rester dans la prévention, c'est essentiel. Nous avons ainsi recruté une psychologue à temps plein pour toute l'année, il faut rester vigilants à tous les niveaux", a insisté Lamri Adoui, président de l'université de Caen Normandie, lors d'une visioconférence de presse de rentrée.