DUBAÏ: La 5e Flotte de l'US Navy, basée au Moyen-Orient, a annoncé mercredi dernier qu'elle comptait lancer un nouveau groupe de travail qui comprendra différents types de drones (aériens, à voile et sous-marins) après plusieurs années ponctuées par des attaques maritimes liées à des tensions permanentes avec l'Iran.
Les responsables de la marine ont refusé d'identifier les systèmes qu'ils introduiront à Bahreïn. Ils ont toutefois promis que les prochains mois verront la capacité des drones étendue dans cette région qui possède des points d'étranglement cruciaux pour l'approvisionnement énergétique et le transport maritime mondiaux.
«Nous voulons placer davantage de systèmes dans le domaine maritime, que ce soit dans l’air, sur l’eau et sous la mer», déclare le vice-amiral Brad Cooper, qui dirige la 5e Flotte. «Nous voulons surveiller davantage ce qui se passe là-bas».
La 5e Flotte comprend l’important détroit d'Ormuz, l'entrée étroite du golfe, à travers passe 20% de la totalité du pétrole. Elle s'étend jusqu'à la mer Rouge, près du canal de Suez, la voie navigable égyptienne qui relie le Moyen-Orient à la Méditerranée, et le détroit de Bab-el-Mandeb, au large du Yémen.
Plusieurs des systèmes qu’exploite le nouveau groupe de travail 59 de la 5e Flotte ont été utilisés dans le cadre de l’exercice militaire du mois d’avril dirigé par la flotte du Pacifique de la marine américaine. Il y avait notamment des drones de surveillance aérienne d’endurance extrême, des navires de surface Sea Hawk et Sea Hunter ainsi que des drones sous-marins plus petits, qui ressemblent à des torpilles.
La 5e Flotte comprend des zones d'eau peu profonde, des eaux salées et des températures estivales qui peuvent dépasser 45°C, avec une humidité élevée. Ces conditions peuvent rendre difficiles les missions des navires qui disposent d’un équipage ou qui naviguent sur de longues distances.
«Je crois que cet environnement nous convient vraiment bien pour réaliser des tests, et que cela nous permet d’aller plus vite», explique Cooper. «Notre conviction est la suivante: si les nouveaux systèmes peuvent fonctionner ici, ils pourront probablement fonctionner n'importe où ailleurs, et nous pourrons les adapter à d'autres flottes.»
Par ailleurs, l'organisme de surveillance atomique de l'ONU, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a révélé que Téhéran continuait d'augmenter son stock d'uranium hautement enrichi, un matériau susceptible d’être utilisé pour fabriquer des armes nucléaires, en violation de l’accord de 2015 avec les puissances mondiales qui était censé contenir le programme nucléaire de l’Iran.
L’AIEA, dans son rapport trimestriel confidentiel, a également révélé aux États membres que ses activités de vérification et de surveillance avaient été «gravement compromises» depuis le mois de février dernier par le refus du régime iranien de laisser les inspecteurs accéder aux équipements de surveillance de l'agence.
Cette dernière, située à Vienne, a déclaré aux membres que sa confiance dans l'évaluation correcte des activités de l'Iran, ce qu'elle a appelé la «continuité des connaissances», déclinait avec le temps. Selon elle, cette confiance risque de continuer à s’amenuiser, «à moins que la situation ne soit immédiatement corrigée par Téhéran».
L'AIEA a signalé en outre que certains équipements de contrôle et de surveillance ne pouvaient être laissés plus de trois mois sans être entretenus. Elle a eu accès au cours du présent mois à quatre caméras de surveillance installées sur un site, mais l'une a été détruite et une seconde gravement endommagée, fait savoir l'agence.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, a indiqué qu'il était prêt à se rendre en Iran pour rencontrer le gouvernement récemment élu afin de solliciter des entretiens sur cette question.
L'AIEA soutient qu'elle estime le stock d'uranium enrichi jusqu'à 60% de pureté fissile à 10 kg, soit une augmentation de 7,6 kg depuis le mois de mai, tandis que le stock d'uranium enrichi jusqu'à 20% de pureté fissile est désormais estimé à 84,3 kg, contre 62,8 kg trois mois plus tôt.
Le stock total d'uranium de l'Iran était estimé à 2 441,3 kg au 30 août, contre 3 241 kg le 22 mai, précise l'agence.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com