Prolongement du RER E: à Paris, un chantier souterrain géant dans un «mouchoir de poche»

Ces lourds travaux comprennent le percement d'un tunnel de 8 kilomètres, suffisamment large pour y faire circuler des trains à deux étages. (AFP)
Ces lourds travaux comprennent le percement d'un tunnel de 8 kilomètres, suffisamment large pour y faire circuler des trains à deux étages. (AFP)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

Prolongement du RER E: à Paris, un chantier souterrain géant dans un «mouchoir de poche»

  • Ce projet consiste à prolonger vers l'ouest le RER E, qui relie actuellement la banlieue est à la gare Saint-Lazare à Paris
  • Autre complication rencontrée par le chantier: la présence d'une nappe d'eau qu'il a fallu pomper, non sans difficulté, pour la redescendre en dessous du niveau des travaux

PARIS: Un chantier énorme dans un "mouchoir de poche": porte Maillot à Paris, les travaux souterrains de prolongement du RER E jonglent avec de multiples contraintes, à commencer par le manque de place dans un quartier déjà très dense.


À 35 mètres sous ce quartier connu pour son Palais des congrès, un large tunnel avance à perte de vue: "le tunnelier est actuellement au niveau de l'Étoile, il arrive sous les trottoirs de l'avenue Wagram", à 900 mètres de là, explique Xavier Gruz, directeur du projet Eole chez SNCF Réseaux.


Ce projet consiste à prolonger vers l'ouest le RER E, qui relie actuellement la banlieue est à la gare Saint-Lazare à Paris. La ligne doit ainsi rejoindre Nanterre via La Défense à la mi-2023, puis aller jusqu'à Mantes-la-Jolie (Yvelines) dans un second temps.


Ces lourds travaux comprennent le percement d'un tunnel de 8 kilomètres, suffisamment large pour y faire circuler des trains à deux étages. Le tunnelier "Virginie", avec ses 11 mètres de diamètre, est ainsi actuellement le plus gros engin de ce genre à œuvrer sur un tunnel ferroviaire en France.


"Il devrait arriver à Haussmann-St Lazare le 15 janvier de l'année prochaine", prévoit Xavier Gruz.

«Complètement coincés»
En attendant, la Porte Maillot est l'épicentre des travaux, qui mobilisent 670 personnes. En surface et sous terre, des dizaines d'employés en chasuble orange s'affairent dans un labyrinthe de bétonnières, armoires électriques, canalisations d'évacuation de la boue et engins de chantiers en tout genre.


Outre qu'il abrite la base du tunnelier, ce quartier reliant l'ouest de Paris à la banlieue cossue de Neuilly-sur-Seine est en plein chantier afin d'y construire une nouvelle gare à ciel ouvert, qui sera éclairée naturellement par une verrière. 


Accessoirement, il faut établir une correspondance vers le RER C et reconstruire trois étages d'un parking qui avait dû être partiellement détruit.


"C'est un site qui est contraint en surface et en sous-sol", souligne Bopha Eng, directrice d'opérations chez SNCF Réseau. 


"La difficulté que l'on a sur cette gare, c'est qu'elle s'insère dans des volumes sous-terrains totalement occupés", abonde Xavier Gruz: le sous-sol est déjà encombré par les deux parkings du Palais des congrès, la ligne 1 du métro et le RER A. "On est complètement coincés", résume-t-il.


"On a mis un chantier tout à fait colossal dans un mouchoir de poche", salue Michel Deffayet, le président de l'Association française des tunnels et de l'espace sous-terrain (AFTES), qui tient justement son congrès dans le Palais adjacent et y voit une illustration des prouesses techniques du secteur.

Course contre la montre 
Cet encombrement se traduit par des difficultés techniques concrètes: la ligne 1 du métro toute proche a dû être "encoffrée", protégée et renforcée, pour ne pas subir les déplacements de terrain avec le creusement de la future gare Eole.


Autre complication rencontrée par le chantier: la présence d'une nappe d'eau qu'il a fallu pomper, non sans difficulté, pour la redescendre en dessous du niveau des travaux.


C'est aussi une course contre la montre pour libérer le site dans les temps, à l'heure où la capitale multiplie les grands travaux. Il faut ainsi bientôt libérer l'emprise en surface pour y laisser la place à un futur arrêt du tramway T3, tandis que la place doit être ensuite complètement réaménagée en vue des Jeux olympiques de 2024. 


Le chantier Eole a cependant pris du retard avec la crise du Covid-19 notamment. Il a aussi rencontré d'autres difficultés, comme des retards de livraison de matériaux de construction et désormais des craintes sur l'approvisionnement en composants électroniques, qui font l'objet d'une pénurie mondiale.  


"Aujourd'hui je ne suis pas sûr qu'on en soit totalement sortis", craint Xavier Gruz. "On n'est pas forcément totalement sereins sur le suite".


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé. 


À Washington, Macron veut faire entendre la voix de l’Europe sur l’Ukraine.

Le président français Emmanuel Macron (C), le président élu des États-Unis Donald Trump (G) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (Photo de Sarah Meyssonnier / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C), le président élu des États-Unis Donald Trump (G) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (Photo de Sarah Meyssonnier / POOL / AFP)
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  • L’entretien prévu entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Donald Trump, à Washington ce lundi, est des plus délicats.
  • Les européens s’inquiètent que Washington et Moscou, ne scellent un accord de paix au détriment de Kiev, au regard des concessions faites gratuitement et d’entrée de jeu par l’administration américaine.

PARIS : L’entretien prévu entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Donald Trump, à Washington ce lundi, est des plus délicats, puisqu’il s’agit de faire entendre la voix de l’Europe et de l’Ukraine, écartées des pourparlers avec la Russie sur le dossier ukrainien.

Le président français a pris soin de se préparer à cette rencontre tout au long des jours précédents, en organisant deux réunions successives avec plus d’une trentaine de dirigeants européens sur le sujet.

Ces rencontres lui ont permis de contourner les divergences et de s’assurer d’une relative unité sur le dossier au sein de l’Europe.

Parallèlement, il a aussi convoqué en urgence à l’Elysée les représentants des forces politiques françaises, pour les mettre au fait des implications au niveau de la France et de l’Europe, de la démarche américaine, sur le dossier ukrainien.

Le chef de l’Etat s’est également adressé aux Français, à travers la presse régionale et les réseaux sociaux, pour évoquer une partie de son plan, en vue de cette rencontre qui coïncide avec le troisième anniversaire de la guerre menée par la Russie contre le territoire ukrainien.

Depuis l’annonce de Trump, de pourparlers avec la Russie sur ce dossier et la rencontre qui a eu lieu récemment à Riad à ce sujet, entre de hauts responsables américains et russes, la France et l’Europe s’efforcent de faire entendre leur voix sur ce chapitre.

Les européens s’inquiètent que Washington et Moscou, ne scellent un accord de paix au détriment de Kiev, au regard des concessions faites gratuitement et d’entrée de jeu par l’administration américaine.

Cette dernière, doute de l’objectif de l’Ukraine de rejoindre l’alliance Atlantique, et n’accorde pas d’intérêts à la restitution par les Russes des régions ukrainiennes qu’ils ont occupé depuis le début de la guerre.

Par ailleurs, l’administration américaine ne se fait aucun souci au niveau des défis sécuritaires qui peuvent guetter le continent européen, de la part du président russe Vladimir Poutine.

Partant de là, la France tout comme l’Europe s’opposent à tout règlement auquel ils ne seraient pas associés ainsi que les Ukrainiens, et Macron compte faire entendre cela à Trump, déployant à cette fin un atout principal.

Dans les propos tenus lors de son échange avec les Français sur les réseaux sociaux, Macron a affirmé qu’il dira à Trump « Tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, pas ta marque de fabrique, ce n’est pas ton intérêt ».

Une manière de faire plier Trump en le ramenant à sa propre vérité, un pari à tenter sans garantie de réussite, tant les réactions et positions du président américains semblent échapper à toute logique.

D’où le sentiment que l’entretien de Macron avec son homologue américain relève d’un saut dans le vide, d’autant plus que ce dernier s’affranchi de toute sorte de limites ou garde fou.

Il s’est montré prêt à sacrifier l’Ukraine au profit de la Russie et à laisser à l’abandon ses alliées européens, et il s’est lancé dans une campagne de critiques personnelles et gratuites à l’encontre du président ukrainien Vlodomir Zelenski le traitant de « dictateur non élu ».

En dépit de cela, le Palais de l’Elysée préfère tempérer et mettre l’accent sur ce qui rapproche et uni, en soulignant à la veille de la visite présidentielle que « la France partage l’objectif du président Trump de mettre fin à la guerre en Ukraine ».

Le président français, toujours selon l’Elysée « Va à Washington dans l’esprit de soutenir cet objectif », et qu’il y va avec « des propositions d’action » et « le souci de travailler en soutien de l’Ukraine, et au renforcement de la sécurité en Europe ».