Mali, Tchad, Guinée... le fait accompli du gouvernement militaire est-t-il contagieux ?

Des gens brandissent le drapeau national de la Guinée alors que les forces spéciales guinéennes arrivent au Palais du Peuple à Conakry le 6 septembre 2021. (Photo, AFP)
Des gens brandissent le drapeau national de la Guinée alors que les forces spéciales guinéennes arrivent au Palais du Peuple à Conakry le 6 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

Mali, Tchad, Guinée... le fait accompli du gouvernement militaire est-t-il contagieux ?

  • Le langage de l'époque, condamnation, appel à un retour à l'ordre constitutionnel, libération des personnes détenues, ne différait guère de celui d'aujourd'hui
  • La France, principal partenaire du Tchad, a rapidement avalisé cette transition militaire et soutient depuis qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat

BAMAKO : "C'est toujours la même chose: avant la Guinée dimanche, il y a eu le Tchad, le Mali deux fois de suite...": Ahmed Sankaré peste contre ces prises de pouvoir anticonstitutionnelles qui se sont succédé depuis un an en Afrique subsaharienne, "sans que cela n'ait de conséquence pour les putschistes".

Le putsch guinéen, quatrième coup de force en un an (dont deux au Mali), reste en travers de la gorge de ce vendeur de téléphones dans la capitale malienne Bamako: "A quoi ça sert d'avoir des Constitutions, la Cédéao(organisation sous-régionale d'Afrique de l'Ouest) et la diplomatie mondiale, si à la fin tout est permis ?"

Dimanche soir, la Cédéao et une large partie de la communauté internationale ont condamné le putsch de dimanche à Conakry comme ils l'avaient fait après le 18 août 2020 et à nouveau le 24 mai au Mali.

Le langage de l'époque, condamnation, appel à un retour à l'ordre constitutionnel, libération des personnes détenues, ne différait guère de celui d'aujourd'hui.

Un an après, les militaires maliens sont toujours aux commandes et, s'ils ont promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections en février 2022, le retard pris par le processus fait douter de leur volonté réelle.

Au Tchad, au lendemain de la mort du maréchal Idriss Déby Itno le 20 avril, une junte emmenée par son fils a annoncé prendre le pouvoir, alors que le président de l'Assemblée aurait dû assurer un intérim avant des élections.

La France, principal partenaire du Tchad, a rapidement avalisé cette transition militaire et soutient depuis qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat.

Au Mali comme au Tchad, les présidents sont aujourd'hui des militaires issus des forces spéciales --le colonel Assimi Goïta à Bamako, le général Mahamat Idriss Déby à N'Djamena-- et les Constitutions sont mises entre parenthèses au profit de "chartes de transition".

«Climat favorable»

"La communauté internationale a perdu son effet de levier, d'une part en avalisant le coup d'Etat au Mali, ensuite au Tchad en embrassant littéralement, en la personne de (Emmanuel) Macron, le fils du président défunt qui a pris le pouvoir", dit à l'AFP Peter J. Pham, ancien envoyé spécial des Etats-Unis sur le Sahel.

"Les Etats-Unis sont la seule grande puissance extérieure à maintenir un arrêt de l'assistance militaire à Bamako jusqu'à ce que l'ordre constitutionnel soit rétabli", note-t-il.

S'il faut "se garder de penser que ces précédents (malien et tchadien) constituent la cause principale du passage à l'action en Guinée", dit le chercheur Jean-Hervé Jezequel, du think-tank International Crisis Group (ICG), "la manière dont les récents coups d'Etat au Tchad et au Mali ont été acceptés, sinon validés, par les acteurs régionaux et internationaux a sans doute créé un climat favorable aux évènements survenus en Guinée".

Le média burkinabè Wakat Sera relevait la similitude du modus operandi employé en Guinée et au Mali: le nouvel homme fort de Conakry, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, a simplement "récité la formule adaptée aux prises de pouvoir par les armes (...) comme sur un disque enregistré au profit des putschistes de tous les pays".

A Bamako, un haut fonctionnaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat parce qu'en poste ne s'étonne pas de ce qu'il nomme un "effet domino": les réactions aux évènements du Mali et du Tchad ont pu  "logiquement entraîner des militaires ailleurs à se dire: pourquoi pas nous?".

Ces faits accomplis "renvoient aux années 1990, où il y a eu un renouvellement des élites par les armes; à l'époque cela a abouti à l'avènement d'une nouvelle classe politique, aujourd'hui c'est une arrivée en force des militaires", s'inquiète-t-il.

Dans le cas guinéen, "l'expérience nous oblige à être très, très prudents, et pas trop naïfs", dit à l'AFP Fabien Offner, de l'ONG Amnesty International.

"Pour certains, la fin du régime (d'Alpha Condé) est une bonne nouvelle", mais "ce n'est pas la première fois qu’il y a des espoirs en Afrique de l’Ouest et ces espoirs sont souvent déçus", dit-il.

Dans son éditorial, Wakat Sera appelle la communauté internationale à "arrêter avec la politique de l'autruche" et à stopper le "disque rayé des condamnations" sans lendemain.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.