La chasse aux fuyards du commando

Cinq policiers sont blessés, cinq habitants placés en garde à vue et le quartier est traumatisé. (AFP)
Cinq policiers sont blessés, cinq habitants placés en garde à vue et le quartier est traumatisé. (AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

La chasse aux fuyards du commando

  • L'assaut est d'une rare violence. Les policiers tirent 1 200 munitions et 50 grenades offensives
  • Lors de leur expédition meurtrière, les djihadistes ont laissé des traces disséminées comme autant de pièces d'un puzzle qu'il faut rassembler

PARIS: Le 14 novembre 2015, la France se réveille assommée par une nuit de terreur qui a fauché 130 vies. Le claquement des kalachnikovs des djihadistes s'est tu mais une partie du commando court toujours. 


Les enquêteurs ont engagé une course contre la montre. "Cinq jours très intenses", se souvient François Molins, procureur de Paris au moment des attentats.


Lors de leur expédition meurtrière, les djihadistes ont laissé des traces disséminées comme autant de pièces d'un puzzle qu'il faut rassembler. Les propos tenus par les deux preneurs d'otages du Bataclan aux policiers orientent tout de suite les enquêteurs sur la piste du groupe Etat islamique (EI).


La traque commence par les téléphones et les voitures des assaillants.


A 21h01 vendredi, un membre du commando du Stade de France, Bilal Hadfi, est identifié par la vidéosurveillance "avec un téléphone portable à l'oreille", explique François Molins. Sur ce créneau d'un quart d'heure, tous les appels qui ont borné sont identifiés. Environ 15 000 communications, au bas mot.


L'enquête montrera que Bilal Hadfi échangeait avec le chef du commando, Abdelhamid Abaaoud.


Autre indice, la Polo retrouvée devant la salle de concert. Elle a été louée en Belgique le 9 novembre par un certain Salah Abdeslam.


Le parquet l'apprend le samedi 14 en début d'après-midi: ce Franco-Marocain de 26 ans a été contrôlé le matin même par les gendarmes près de Cambrai, en route pour la Belgique. Connu des services belges, il n'était pourtant pas visé par un mandat d'arrêt international et a pu poursuivre son chemin.

Deux dans la nature 
La Seat utilisée par les tireurs des terrasses est, elle, retrouvée à Montreuil. Louée par le frère de Salah Abdeslam, Brahim, en Belgique, elle contient trois fusils d'assaut, 17 chargeurs pour la plupart vides et des couteaux.


Empreintes et prélèvements révèlent que ses derniers occupants étaient Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser au Comptoir Voltaire, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh.


"On sait rapidement qu'il reste deux survivants du commando des terrasses dans la nature", résume François Molins.


Très vite, le profil des assaillants se précise. Ils étaient dix: trois au Stade de France, trois au sein du commando des terrasses et trois au Bataclan. Plus Salah Abdeslam.


Ce dernier a déposé le commando du Stade de France, avant d'abandonner sa Clio dans le XVIIIe arrondissement et son gilet explosif défectueux à Montrouge, au sud de Paris. Pourquoi ? C'est un mystère que ni l'enquête, ni l'intéressé, muet, n'ont éclairci.


Sept jihadistes sont morts pendant l'opération. Leur identification est difficile, les corps de ceux qui se sont fait exploser sont déchiquetés.


La revendication de "Daesh" (EI) tombe le samedi matin. Dans un enregistrement audio, Fabien Clain, une figure du jihad français, justifie depuis la Syrie les attentats, son frère Jean-Michel entonnant des chants religieux en fond sonore.


"La France et ceux qui suivent sa voie doivent savoir qu'ils restent les principales cibles de l'Etat Islamique (...) Cette attaque n'est que le début de la tempête et un avertissement", menace le Toulousain. 

L'assaut 
La France annonce sa riposte le lundi 16. Devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, le président François Hollande s'exprime sans détour: "la France est en guerre", dit-il, mais "l'ennemi (…) n'est pas hors d'atteinte". Le fief de l'EI, Raqqa, est bombardé.


Une heure avant ce discours, l'enquête a pris un tournant majeur.


Peu avant 15h00, un appel anonyme livre aux policiers la localisation d'Abdelhamid Abaaoud. Bob crème, chaussures orange, bombers kaki, le cerveau présumé des attentats et tireur des terrasses se cache dans un buisson à Aubervilliers, le long de l'autoroute A86.


"C'est trop beau pour être vrai", pense alors François Molins. La surveillance de l'endroit confirme l'information.


Les enquêteurs établissent qu'Abdelhamid Abaaoud a contacté sa cousine Hasna Aït Boulahcen pour trouver un appartement.


Au centre-ville de Saint-Denis, la planque appartient à un petit délinquant, Jawad Bendaoud. Le mardi 17 au soir, les enquêteurs y "logent" (localisent) au troisième étage Abdelhamid Abaaoud, le troisième tireur des terrasses Chakib Akrouh et Hasna Aït Boulahcen.


Le Raid donne l'assaut à 04h20. Le plan: faire exploser la porte de l'appartement puis "neutraliser" les suspects.


Mais "le dispositif mis en place ne fonctionne pas", se souvient Jean-Michel Fauvergue, alors patron de l'unité d'élite de la police. "Un explosif placé sur la porte n'explose pas et n'ouvre pas cette porte".

1 200 munitions 
L'effet de surprise s'envole. "Nous étions dans un couloir étroit, donc si les mecs se collaient à la paroi, on pétait ensemble. C'est ça, la réalité de Saint-Denis", raconte M. Fauvergue, devenu député LREM.


L'assaut est d'une rare violence. Les policiers tirent 1 200 munitions et 50 grenades offensives. Les locataires de l'appartement ripostent avec un pistolet semi-automatique et trois grenades.


"Laissez-moi sortir s'il vous plaît", supplie Hasna Aït Boulahcen.


Chakib Akrouh déclenche sa ceinture d'explosifs, tuant au passage Abdelhamid Abaaoud. Aït Boulahcen meurt asphyxiée.


Les policiers d'élite mettent fin à l'assaut. Il est 11h20.


"C'était la guerre", décrit Zaklina Kojic, qui habitait en face de l'appartement visé par le Raid. "On ne voyait rien mais on entendait tout: des balles, des balles". Avec son mari, son fils de 5 ans et sa belle-mère qui les a rejoints dans la chambre à quatre pattes, ils restent allongés sur le sol pendant tout l'assaut.


Elle et sa famille sont enfin évacuées. "Il y avait des balles partout, on ne voyait plus l'escalier".


Cinq policiers sont blessés, cinq habitants placés en garde à vue et le quartier est traumatisé.


La fin de l'assaut offre une brève respiration aux autorités. "Une étape a été franchie", se dit alors le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, mais "le travail est loin d'être terminé". "Je n'ai pas le sentiment du devoir accompli ou du travail effectué mais le sentiment d'une course contre la montre qui se poursuit".


Salah Abdeslam, unique membre encore en vie des commandos du 13-Novembre est en fuite. Finalement arrêté en mars 2016 en Belgique, il est le seul assaillant à comparaître devant la cour d'assises spéciale à partir du 8 septembre.


Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée dans l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion diplomatique avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, le conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, l'envoyé spécial américain, le secrétaire d'État américain et le conseiller à la sécurité nationale de l'Allemagne au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion diplomatique avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, le conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, l'envoyé spécial américain, le secrétaire d'État américain et le conseiller à la sécurité nationale de l'Allemagne au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien afin d'accélérer la reconstruction de l'archipel français
  • Le président français, venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre, avait alors promis aux Mahorais de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction"

PARIS: Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien afin d'accélérer la reconstruction de l'archipel français, dévasté par le cyclone Chido, et de renforcer la place de la France dans cette région stratégique très convoitée.

Le président français, venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre, avait alors promis aux Mahorais de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction", a rappelé la présidence.

Quatre mois après le passage du cyclone, qui a fait 40 morts et causé quelque 3,5 milliards d'euros de dommages, les habitants du département le plus pauvre de France, déjà fragilisé par une forte pression migratoire venue des Comores, peinent à entrevoir le bout du tunnel, au-delà des travaux d'urgence pour rétablir l'eau, l'électricité et les télécommunications.

Le chef de l'Etat, déjà confronté à l'impatience et la colère des Mahorais en décembre, risque de se heurter au même climat lors de ses échanges avec la population et les élus.

"On voit encore des montagnes de déchets, des fils électriques par terre, des toits à l'air libre", déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla.

Emmanuel Macron s'est engagé à rebâtir l'habitat et les infrastructures de Mayotte sur le modèle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la restauration s'est achevée cinq ans et demi après un incendie dévastateur, avec des règles spéciales et des délais raccourcis.

"Mayotte doit être plus belle demain qu'elle n'a été même avant le cyclone parce qu'il y avait déjà un territoire qui était en pleine fragilité", assure l'Elysée.

- "Intérêts partagés" -

Emmanuel Macron s'entretiendra aussi avec les responsables de la lutte contre l'immigration clandestine qui reste un défi majeur, alors que le Parlement vient d'adopter un texte très contesté durcissant les restrictions au droit du sol à Mayotte.

Dans la foulée, il rejoindra l'autre département français de la région, La Réunion, également frappé par de violents aléas climatiques et une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre.

Le cyclone Garance y a fait cinq morts le 28 février et généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Le président, qui restera mardi et mercredi matin à la Réunion, abordera aussi les enjeux sanitaires liés au chikungunya qui a fait six morts sur l'île depuis le début de l'année.

Il va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique" où la France entend s'imposer comme un acteur majeur grâce à ses multiples territoires et son immense espace maritime, le deuxième du monde derrière les Etats-Unis.

La Réunion abrite une base navale dans une zone stratégique pour le passage du commerce international, qui renferme aussi de nombreuses richesses en hydrocarbures et halieutiques et attise les rivalités entre grandes puissances.

Dans ce contexte, les visites que le président effectuera ensuite à Madagascar et à l'île Maurice visent à "valoriser nos intérêts partagés", résume l'Elysée.

- Iles Eparses, le sujet qui fâche -

Emmanuel Macron entend renforcer coopérations et alliances dans la région en temporisant sur les multiples points de friction hérités de la décolonisation.

A Madagascar, où la dernière visite bilatérale d'un président français remonte à 2005 avec Jacques Chirac, l'accent sera mis mercredi sur le renforcement des échanges commerciaux et des investissements.

Parmi les sujets qui fâchent, les Iles Eparses, territoire français revendiqué par Madagascar, seront "évoquées" par le président français et son homologue Andry Rajoelina, avec l'idée de relancer la Commission mixte sur l'avenir de l'archipel initiée en 2019, pointe sobrement l'Elysée.

La question de l'intégration de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), instance de coopération intergouvernementale qui réunit Madagascar, l'île Maurice, l'Union des Comores, les Seychelles et La Réunion pour la France, sera l'autre sujet délicat.

Les Comores ne reconnaissent pas la souveraineté de la France sur Mayotte et s'opposent à son entrée dans la COI, réclamée par les Mahorais.

Emmanuel Macron évoquera le sujet de façon "pragmatique" au cinquième sommet de la COI jeudi à Madagascar, "l'enjeu étant d'arriver à progresser sur l'inclusion de Mayotte dans les programmes" de coopération de l'organisation, a tout aussi sobrement esquissé l'Elysée.

A Madagascar puis l'île Maurice vendredi, la sécurité maritime sera au cœur des discussions, tout comme la protection des océans face au changement climatique et à la pollution plastique.


Tensions diplomatiques: Paris réplique à Alger, sans fermer la voie de la négociation

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune alors qu'ils posent pour une photo de famille avec les chefs d'État du G7 et les chefs de délégation des pays d'outre-mer au Borgo Egnazia, lors du sommet du G7 organisé par l'Italie, à Savelletri, le 14 juin 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune alors qu'ils posent pour une photo de famille avec les chefs d'État du G7 et les chefs de délégation des pays d'outre-mer au Borgo Egnazia, lors du sommet du G7 organisé par l'Italie, à Savelletri, le 14 juin 2024. (AFP)
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  • L’esprit de dialogue qui a prévalu pendant quelques jours s’est soudain émoussé, à la faveur du rapport de force diplomatique
  • L’Algérie a expulsé douze agents diplomatiques servant auprès de l’ambassade de France à Alger, en riposte à la mise en examen et au placement en détention à Paris de trois ressortissants algériens

PARIS: Entre Paris et Alger, l’ambiance est à nouveau à l’orage, après un semblant d’embellie de très courte durée.

L’esprit de dialogue qui a prévalu pendant quelques jours s’est soudain émoussé, à la faveur du rapport de force diplomatique.

Ce changement brutal survient après l’expulsion par l’Algérie de douze agents diplomatiques servant auprès de l’ambassade de France à Alger, en riposte à la mise en examen et au placement en détention à Paris de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire.

Les trois Algériens sont accusés d’avoir participé à la séquestration de l’opposant algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ.

De son côté, Alger estime que cette mise en accusation est l’œuvre du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, accusé de vouloir rabaisser l’Algérie.

C’est d’ailleurs ce qui a dicté aux autorités algériennes le choix des agents français expulsés, qui sont tous en charge de la sécurité et, par conséquent, rattachés au ministère de l’Intérieur.

Se disant «consterné» par la décision algérienne, le palais de l’Élysée a fait savoir dans un communiqué que la France «procédera symétriquement» à l’expulsion de douze agents diplomatiques algériens servant sur son territoire.

Sur un ton sec et direct, le communiqué soutient que la décision d’Alger «méconnaît les règles élémentaires de nos procédures judiciaires» et qu’elle est «injustifiée et incompréhensible».

Il indique, par ailleurs, que Paris a également décidé de rappeler son ambassadeur en Algérie, Stéphane Romatet, pour consultation.

Tout au long de la journée d’hier (mardi), les spéculations allaient bon train sur une possible rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Le rapprochement esquissé récemment, à la suite d’un échange téléphonique entre les deux présidents – français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune – ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique française, y compris dans les rangs de la majorité.

Mais tel n’a pas été le choix du président français, qui continue à vouloir maintenir une porte de sortie honorable, et éviter les désagréments d’une rupture nette au niveau des intérêts des deux pays et de leurs peuples.

En effet, dès l’annonce des expulsions par l’Algérie, Macron avait exprimé la nécessité de tout mettre en œuvre, dans les 48 heures imparties, pour obtenir des autorités algériennes un retour sur cette décision.

Paris indique cependant que, malgré les échanges entre le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot et son homologue algérien Ahmed Attaf, aucune évolution de position n’a été constatée.

Les autorités françaises regrettent profondément cette situation, d’autant plus qu’elle intervient à un moment où les deux chefs d’État avaient exprimé leur volonté commune de relancer un dialogue exigeant et constructif.

Cependant, Paris constate que les autorités algériennes ont fait le choix d’instrumentaliser une décision judiciaire française, prise de manière totalement indépendante, prenant ainsi la responsabilité d’une dégradation brutale des relations bilatérales.

Face à cette situation, la France fera tout pour défendre ses intérêts, notamment en matière de sécurité et de coopération migratoire, tout en rappelant à l’Algérie ses engagements internationaux, en particulier ceux qui découlent de conventions bilatérales entre les deux pays.

Néanmoins, côté français on laisse la porte ouverte en soulignant que le président de la République appelle les autorités algériennes à faire preuve de responsabilité et à revenir au dialogue qu’il avait lui-même initié avec son homologue algérien le 31 mars dernier.

Commentant cette dégradation, une source diplomatique française estime que les autorités algériennes ne peuvent pas continuer à saborder les efforts et la volonté d’aller de l’avant affichée par le président français depuis son arrivée au pouvoir en 2017.

Cette même source rappelle que si le rapprochement avec l’Algérie ne fait pas l’unanimité en France, les Algériens aussi sont appelés à accorder leurs violons, d’autant plus qu’une large frange de l’institution militaire algérienne reste elle aussi farouchement hostile à l’harmonisation.

En attendant des jours meilleurs, Paris écarte des répercussions économiques négatives et assure que la procédure reste circonscrite à la sphère diplomatique.

La visite prévue à Alger par le garde des Sceaux Gérald Darmanin est donc suspendue, de même que le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie.


Macron va effectuer un déplacement de cinq jours dans l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron applaudit lors d'une cérémonie visant à récompenser les artisans et les fonctionnaires qui ont contribué à la restauration de la cathédrale Notre-Dame au palais de l'Élysée à Paris, le 15 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron applaudit lors d'une cérémonie visant à récompenser les artisans et les fonctionnaires qui ont contribué à la restauration de la cathédrale Notre-Dame au palais de l'Élysée à Paris, le 15 avril 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron va effectuer à partir de lundi un déplacement de cinq jours à Mayotte pour faire le point sur la reconstruction de l'archipel
  • Ce déplacement sera centré sur la stratégie française dans cette partie de l'océan Indien, a expliqué jeudi l'Elysée

PARIS: Emmanuel Macron va effectuer à partir de lundi un déplacement de cinq jours à Mayotte pour faire le point sur la reconstruction de l'archipel, ravagé par le cyclone Chido, à La Réunion ainsi qu'à Madagascar et à l'île Maurice afin d'ancrer les deux départements français dans leur environnement régional.

Ce déplacement sera centré sur la stratégie française dans cette partie de l'océan Indien, a expliqué jeudi l'Elysée.

"Cet espace régional doit s'organiser avec l'ensemble de ses territoires. Il y a un avenir commun à bâtir", a souligné un conseiller du président français, qui assistera au cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien à Madagascar.

Le chef de l'Etat est attendu lundi matin à Mayotte, où il avait promis de revenir après son déplacement de décembre, au lendemain du passage du cyclone Chido.

"Il avait alors donné des échéances pour le rétablissement de l'eau, des communications, des infrastructures élémentaires et dit qu'il reviendrait pour lancer le temps de la reconstruction", a indiqué un conseiller.

Le chef de l'Etat aura des échanges avec la population, les élus ainsi qu'une séquence dédiée au secteur agricole afin de "voir comment on a réparé et fait en sorte que les séquelles, blessures, fractures révélées par le cyclone sont en voie de résolution", a indiqué l'Elysée.

Un projet de loi sur la reconstruction de Mayotte sera "présenté prochainement en conseil des ministres", a également précisé un conseiller, sans donner de date mais en rappelant que l'objectif était d'avoir une adoption du texte avant la fin de la session parlementaire à l'été.

"Mayotte doit être plus belle demain qu'elle n'a été même avant le cyclone parce qu'il y avait déjà un territoire qui était en pleine fragilité", a souligné l'Elysée.

A La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, Emmanuel Macron va aussi échanger mardi et mercredi sur les effets du cyclone Garance, qui a fait cinq morts en février et provoqué 180 millions d'euros de dégâts sur l'agriculture locale.

Il sera aussi "au côté des Réunionnais" en pleine épidémie de chikungunya qui a fait six morts sur l'île depuis le début de l'année.

L'intégration de Mayotte à la Commission de l'océan Indien - qui réunit Madagascar, l'île Maurice, L'Union des Comores, les Seychelles et La Réunion pour la France - sera à l'ordre du jour du sommet de l'organisation jeudi, a confirmé l'Elysée.

"Mayotte peut avoir un rôle central dans le canal du Mozambique" tout comme la Réunion, qui abrite un important port militaire, est un "hub sur les trajets maritimes", a résumé l'Elysée.