PARIS: Forfait pour une primaire, Laurent Wauquiez a soigné sa cote de popularité en interne lors d'un passage remarqué dimanche à la rentrée de LR où le parti a exposé son projet présidentiel, sans régler le délicat sujet du candidat.
"Laurent président", "Merci Laurent", ou encore "Lui il est de droite!": l'arrivée du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en milieu de journée, a provoqué l'enthousiasme chez les jeunes LR, au deuxième jour de leurs universités d'été organisées au Parc floral de Paris.
Tout comme Valérie Pécresse la veille, Laurent Wauquiez a dû fendre la foule pour déambuler aux côtés du président du parti Christian Jacob.
Loin des journalistes maintenus à distance, il s'est ensuite longuement attablé avec Damien Abad – soutien de Xavier Bertrand – et Daniel Fasquelle – proche de Michel Barnier – même s'il a lui-même jeté l'éponge pour une éventuelle primaire.
Ce poids-lourd de l'aile droite avait renoncé pour "ne pas ajouter de la division à la division".
Mais à la rentrée des jeunes LR, sa cote restait élevée: "Voilà quelqu'un qui n'a jamais mis son mouchoir dans sa poche", a lancé Christian Jacob.
"La majorité de la droite soutenait Wauquiez" et son retrait de la course "est une déception", assure Louis, un militant de 21 ans. Mais l'histoire n'est pas forcément finie: "C'est courageux pour la suite", estime un autre militant, en évoquant l'échéance de 2027.
"Nous avons besoin du sens de l'honneur qui t'anime, du panache, des convictions fortes, merci d'être parmi nous", a lancé Guilhem Carayon, le nouveau président des jeunes LR, qui s'en est vivement pris à Emmanuel Macron, "président de l'arrogance, du mépris, de l'effondrement français, sans mémoire, sans héritage, qui veut déconstruire l'histoire de France".
Intervenant en fin de rassemblement, le président du Sénat Gérard Larcher a lui aussi critiqué la "verticalité" du pouvoir d'Emmanuel Macron, et l'a mis en garde contre l'idée d'utiliser la présidence française de l'UE comme un "tremplin" pour sa réélection.
Alors que la droite cherche toujours son candidat à huit mois de la présidentielle, il a averti: "Nous ne pouvons pas être les derniers à sortir du virage car nous risquons de ne pas être au rendez vous".
«La droite est de retour»
Lors de ce rassemblement destiné à "montrer que la droite est de retour" selon les mots de Christian Jacob, LR a publié son "projet pour la France" articulé autour du triptyque "protéger, libérer, rassembler".
Pas d'avancée en revanche sur le nom du candidat ni sur l'hypothèse d'une primaire, qui ne ravirait par la direction du parti. Les militants seront consultés le 25 septembre, lors d'un congrès.
En attendant les candidats potentiels ont continué de pousser leurs propositions.
Eric Ciotti a déroulé des idées propres à satisfaire l'aile droite de LR: retour au droit du sang sur l'immigration, rétention de sûreté pour les islamistes dangereux, suppression de l'impôt sur les successions, amende de 1 000 euros pour les consommateurs de drogue, interdiction du voile pour les mineures...
Le député LR des Alpes-maritimes a également assuré, lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, qu'il voterait pour Eric Zemmour en cas de duel face à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, même s'il ne "pense pas" que le polémiste "pourrait gagner ce match".
Valérie Pécresse a, elle, détaillé au JDD une série de mesures pour "contrer la menace" islamiste, allant de l'expulsion des islamistes étrangers à l'élargissement du délit "d'intelligence avec l'ennemi", en passant par l'exigence d'un "serment de respect des valeurs de la République" dans "toutes les fonctions publiques".
Xavier Bertrand, pour sa part, n'organise pas de rentrée politique, privilégiant les déplacements de terrain.