Le producteur exécutif Big Hass livre une version brillante du hip-hop arabe sur ce nouvel opus avec cinq MC du Levant et du CCG: les rappeurs jordano-palestiniens Shouly et ElFar3i, Edd Abbas du Liban, Maysa Daw de Palestine et Blvxb de l'Arabie saoudite. Chacun des rappeurs interprète son propre couplet sur un rythme créé par le producteur Rayan, basé aux Émirats arabes unis.
«Je voulais faire deux choses avec ce disque: faire le pont entre les cultures du Levant et du CCG et mettre en valeur le lyrisme du rap arabe», déclare Hass à Arab News. «Le rap arabe est vraiment en plein essor en ce moment et il recèle beaucoup d'ambiance et de mélodie, ce qui est vraiment beau, mais je voulais montrer un autre angle.»
«Les quatre garçons ont d'abord enregistré leurs couplets et je souhaitais une voix féminine, mais je ne voulais pas n’importe qui, je voulais mettre en avant un vrai talent et un vrai lyrisme. Alors j'ai appelé Maysa et j'ai dit: “Pouvez-vous casser ce rythme?” Et c'est exactement ce qu'elle a fait, poursuit-il. Elle l'a chamboulé.»
En plus de combler le fossé GCC/Levant, les MC sont également à cheval sur les générations: Abbas et El-Far3i sont tous deux des chevronnés de la scène hip-hop arabe, Daw fait partie des pionniers du hip-hop DAM depuis plusieurs années, tandis que Shouly et Blvxb sont relativement de nouveaux venus.
«Blvxb est, à mon avis, l'un des meilleurs artistes de la région arabe en ce moment», déclare Hass à propos de ce dernier. «Je le respecte en tant que personne, je le respecte en tant qu'artiste. Il s’est bâti une base de fans à partir de rien. En termes de hip-hop, l'Arabie saoudite est tellement axée sur la vieille école; il est arrivé avec cette nouvelle mentalité. Je voulais donc montrer qu'il peut rivaliser avec les meilleurs d'entre eux.»
Le morceau est distribué par la société américaine Empire qui travaille avec Snoop Dogg et Kendrick Lamar et, jusqu'à présent, l’accueil a été, selon Hass, «magnifique».
«J'ai remarqué deux choses: premièrement, le jeune public adore le fait qu'il y a des paroles dans le rap arabe. Deuxièmement: les rappeurs ont fait plus d'adeptes à cause du tapage médiatique autour du disque», dit-il. «Je suis très honoré et très fier.»
LE DISQUAIRE TASJEELAT
Le jardin Andalus de Manama abrite le plus récent disquaire de la région, Tasjeelat. Le fondateur Ali al-Saeed – également l'homme derrière le label indépendant Museland Records – déclare à Arab News que lorsque la pandémie de Covid-19 a mis fin aux spectacles en direct, il a secrètement commencé à vendre des disques en ligne, via Instagram, sans que personne ne sache qui était derrière ce projet. Il voulait essayer quelque chose de nouveau qui n'était pas lié à lui ou à Museland en général, pour tenter de toucher un nouveau public. Dans tout ce qu’il fait, il cherche toujours à créer un environnement authentique qui encourage l'expérimentation, la découverte et l'engagement. Tasjeelat n'est pas différent. Il veut que ce soit plus qu'un simple magasin de disques - un endroit qui peut également accueillir des sessions et des événements intimes à petite échelle.» La réponse jusqu'à présent a été bonne. «Ce fut un plaisir de voir de nombreux habitants se présenter au magasin, parler de musique, poser des questions sur les platines, et les musiciens et autres artistes passer et simplement échanger», déclare Al-Saeed. «Je plaisante en disant que Tasjeelat est un endroit de fous de musique pour les fous de musique.»
FAHAD ABDULAZIZ ALOUDAH
Le photographe saoudien était l'un des quatre lauréats du concours de photos Instagram du Hamdan ben Mohammed ben Rashid al-Maktoum International Photography Award (HIPA), basé à Dubaï, dont le thème était «Nostalgie». Le secrétaire général de la HIPA, Ali ben Thaith, déclare dans un communiqué de presse: «La nostalgie peut nous faire sourire de joie ou de tristesse en même temps. C'est un thème tellement puissant. Cette image prise à Trinidad à Cuba, en juin 2019, a permis a Aloudah de l’emporter. «Cet homme est un ex-militaire», explique-t-il. «Il est fier des médailles qui lui ont été décernées pour ses engagements militaires.»
IDREESI
Le chanteur et producteur jordanien a sorti le mois dernier «Amman», un nouveau single de son prochain album Wall of Sounds. Le morceau synthpop marque un tournant par rapport à son premier single acoustique «Lahjur Wesalik». Malgré le rythme pop, cependant, «Amman» n'est pas nécessairement un morceau feel-good. C'est, dit Idreesi dans un communiqué de presse, une chanson sur «la fausse ville de béton dans laquelle nous vivons et les gens hypocrites et superficiels qui nous entourent. Il s'agit de rentrer dans le moule de ce que pour les autres nous devrions être afin de maintenir la paix – toute cette pression finit par nous peser trop lourdement.»
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com