Google bloque les comptes du gouvernement afghan car les talibans cherchent des données

Le logo de Google est visible sur les bureaux de la firme à New York. (Photo, Reuters)
Le logo de Google est visible sur les bureaux de la firme à New York. (Photo, Reuters)
Short Url
Publié le Samedi 04 septembre 2021

Google bloque les comptes du gouvernement afghan car les talibans cherchent des données

  • Les bases de données numériques pourraient être exploitées par les nouveaux maîtres de Kaboul pour traquer leurs ennemis
  • «Les renseignements tirés des données numériques peuvent être bien plus précieux pour un gouvernement naissant que des vieux hélicoptères»

WASHINGTON : Google a temporairement bloqué un nombre indéterminé de comptes de messagerie du gouvernement afghan, selon une personne proche du dossier, alors que les craintes grandissent au sujet de la trace de papier numérique laissée par d'anciens responsables et leurs partenaires internationaux.

Dans les semaines qui ont suivi la prise de contrôle rapide de l'Afghanistan par les talibans et la chute du gouvernement soutenu par les États-Unis, des rapports ont souligné à quel point les données biométriques

https://theintercept.com/2021/08/17/afghanistan-taliban-military-biometrics

et les registres des salaires

https:// www.technologyreview.com/2021/08/30/1033941/afghanistan-biometri...  

Et d’autres bases de données pourraient être exploitées par les nouveaux gouvernants pour traquer leurs ennemis.

Dans un communiqué publié vendredi, Google Alphabet Inc n'a pas confirmé que les comptes du gouvernement afghan étaient bloqués, affirmant que la société surveillait la situation en Afghanistan et «prenait des mesures temporaires pour sécuriser les comptes concernés».

Un employé de l'ancien gouvernement a déclaré à Reuters que les talibans cherchaient à obtenir les e-mails d'anciens responsables.

À la fin du mois dernier, l'employé a révélé que les talibans lui avaient demandé de conserver les données détenues sur les serveurs du ministère pour lequel il travaillait.

«Si je le fais, ils auront alors accès aux données et aux communications officielles des responsables précédents du ministère», a signalé l'employé.

L'employé a affirmé qu'il n’a pas cédé et s'est depuis caché. Reuters n'a pas identifié l'homme ou son ancien ministère par souci de sécurité.

Les archives des échangeurs de courriers accessibles au public montrent qu'une vingtaine d'organismes gouvernementaux afghans ont utilisé les serveurs de Google pour gérer les e-mails officiels, notamment les ministères des Finances, de l'Industrie, de l'Enseignement supérieur et des Mines. Le bureau du protocole présidentiel afghan a également utilisé Google, selon les archives, tout comme certains organismes gouvernementaux locaux.

La réquisition des bases de données et des courriers électroniques du gouvernement pourrait fournir des informations sur les employés de l'ancienne administration, les anciens ministres, les sous-traitants du gouvernement, les alliés tribaux et les partenaires étrangers.

«Cela fournira une véritable mine d'informations», a déclaré Chad Anderson, chercheur en sécurité pour la société de renseignement Internet DomainTools, qui a aidé Reuters à identifier quels ministères géraient quelle plate-forme de messagerie.

«Le simple fait d'avoir une liste d'employés sur une feuille Google est un gros problème», a-t-il averti, citant des rapports faisant état de représailles contre des fonctionnaires de l’Etat.

Les archives des échangeurs de courrier montrent que les services de messagerie de Microsoft Corp ont aussi été utilisés par plusieurs agences gouvernementales afghanes, dont le ministère des Affaires étrangères et la présidence. Mais on ne sait pas quelles mesures, le cas échéant, la société de logiciels peut prendre pour empêcher les données de tomber entre les mains des talibans.

Microsoft a refusé de faire des commentaires.

Anderson a jugé que la tentative des talibans de contrôler l'infrastructure numérique construite aux États-Unis valait la peine d'être surveillée.

Les renseignements tirés de cette infrastructure, a-t-il soutenu, «peuvent être bien plus précieux pour un gouvernement naissant que les vieux hélicoptères».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.