WASHINGTON : Trois élus du Congrès, cinq membres actuels ou passés de son administration : Donald Trump a présenté mercredi une liste très politique de personnalités dans laquelle il piochera s'il est réélu et qu'il doit nommer un nouveau juge à la Cour suprême.
Les sénateurs républicains Ted Cruz, Tom Cotton et Joshua Hawley, l'ambassadeur américain au Mexique Christopher Landau, ou la conseillère à la Maison Blanche Kate Todd figurent sur cette liste de 20 noms, qui complète une première sélection de 24 juristes, présentée à l'occasion de la campagne de 2016 et révisée en 2017.
« S'il doit y avoir un poste vacant à la Cour suprême des Etats-Unis pendant la présidence, mon candidat viendra de ces listes que j'ai partagées avec les Américains », a-t-il déclaré lors d'une intervention depuis la Maison Blanche destinée à galvaniser les électeurs de la droite religieuse à l'approche des élections du 3 novembre.
« Un, deux, trois ou même quatre » des neuf sièges à la Cour suprême pourraient se libérer dans les quatre prochaines années, a ajouté Donald Trump en estimant que nommer ces hauts magistrats était « la décision la plus importante qu'un président puisse prendre après une déclaration de guerre ».
La haute juridiction, qui compte neuf juges nommés à vie par le président et confirmés par le Sénat, arbitre les grands débats de la société américaine (avortement, port d'armes, droits des minorités, environnement...).
A l'heure actuelle, elle compte cinq magistrats conservateurs, dont deux nommés par Donald Trump. Mais certains ont déjà fait défection pour voter avec leurs collègues progressistes, au grand dam des milieux les plus traditionnels.
Comme en 2016, le milliardaire républicain les courtise en leur promettant de ne nommer au sein de la haute juridiction que des juges fidèles à leurs valeurs. Outre les figures politiques, sa liste comprend d'ailleurs des magistrats connus pour leurs positions contre l'avortement ou les droits des homosexuels, défenseurs des libertés religieuses ou du port d'armes.
A l'annonce de sa sélection, le sénateur Tom Cotton a clairement affiché ses objectifs : « Il est temps d'en finir avec Roe V. Wade », a-t-il tweeté en référence à l'arrêt historique de la Cour qui, en 1973 a légalisé l'avortement dans tous les Etats-Unis.
« Extrémistes »
S'il était réélu Donald Trump pourrait avoir l'occasion d'utiliser cette liste, puisque quatre juges ont plus de 70 ans, dont la doyenne et icône de la gauche Ruth Bader Ginsburg, 87 ans. Il a sélectionné des candidats généralement jeune - la benjamine Allison Rushing a 38 ans - dans l'espoir de laisser une marque durable.
Dans son intervention, le milliardaire républicain a invité son rival, le démocrate Joe Biden, à lui aussi publier une liste, l'accusant de taire son choix « parce que ses candidats sont tellement à l'extrême gauche qu'ils ne résisteraient pas à un examen public attentif ».
Selon lui, « si ces extrémistes obtenaient une majorité à la Cour suprême, cela transformerait radicalement l'Amérique », « en obligeant les contribuables à payer pour les avortements » ou encore « en déclarant la peine de mort anticonstitutionnelle ».
Près de deux tiers des électeurs, aussi bien républicains que démocrates, considèrent que les nominations à la Cour suprême sont un sujet « très important » de la campagne, selon un sondage de l'institut de recherches Pew.
Fort de la majorité républicaine à la chambre haute, Donald Trump a également nommé 200 juges conservateurs sur les 860 postes dans les tribunaux fédéraux. Mercredi, il a promis que d'ici la fin de son mandat, ce chiffre s'élèverait à 300.