DUBAI: Les experts du Fonds monétaire international se trompent et l’économie saoudienne fera mieux cette année que les prévisions pessimistes du FMI d’une contraction de 6,8%, a déclaré mercredi le ministre des Finances saoudien, Mohammed Al-Jadaan.
Le défi lancé au FMI s’est produit lors d’une discussion virtuelle organisée par le Forum économique mondial entre Al-Jadaan et Kristilina Georgieva, la directrice générale du FMI.
« Nous finirons probablement 2020 avec une croissance négative, mais elle se situera probablement dans la partie inférieure des attentes de l'OCDE concernant les membres du G20. J'espère, et je défie Kristilina, que nous serons bien en deçà de ce qu'ils attendent en termes de croissance négative pour 2020 », a déclaré le ministre.
Il a ajouté que 2021 verrait « une croissance très saine ». Le FMI prévoit une croissance de 3,1% l'an prochain.
Les sombres prévisions du Fonds pour le Royaume ont déjà été critiquées par de hauts responsables. Le FMI a considérablement revu à la baisse les perspectives de croissance saoudiennes dans ses dernières prévisions mondiales en juin, passant d'une baisse de 2,3% à 6,8% au moment où la baisse des revenus pétroliers et la pandémie COVID frappaient l'économie.
Jadaan a dressé avec précaution un portrait assez optimiste des perspectives du Royaume, bien qu’il ait averti que l’économie de son pays « n’est pas au bout de ses peines», tout en soulignant le risque d’une deuxième vague d’infection comme celle qui frappe l’Europe actuellement.
« Les perspectives sont plutôt positives. La réaction du gouvernement quant à la dette a été sage. Nous avons également été confrontés à un choc sur le marché pétrolier et à une réduction des revenus, mais grâce à la vigueur de notre ‘enveloppe budgétaire’, nous avons pu gérer cela d’une très bonne manière», a-t-il déclaré.
Al-Jadaan a rendu hommage aux actions du G20, présidé cette année par l’Arabie saoudite, à travers lesquelles le groupe a procédé à un allégement prometteur de la dette des 73 économies les plus vulnérables. « Au niveau mondial, et en temps de crise, nous devons ressentir la souffrance des pays les moins fortunés», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Ahmed Al-Kholifey, le gouverneur de l'Autorité monétaire saoudienne, la banque centrale du Royaume, a déclaré lors d’une visioconférence organisé par le magazine Euromoney que les perspectives pour l'année étaient « incertaines », tout en restant confiant quant à la stabilité financière du Royaume et à son lien avec le dollar américain, qui était le « point d'ancrage majeur » de la politique financière.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com