Le Qatar à la manoeuvre pour rouvrir l'aéroport de Kaboul

Le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, donne une conférence de presse avec son homologue néerlandais le 1er septembre 2021 à Doha. (AFP)
Le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, donne une conférence de presse avec son homologue néerlandais le 1er septembre 2021 à Doha. (AFP)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

Le Qatar à la manoeuvre pour rouvrir l'aéroport de Kaboul

  • L'émirat a confirmé jeudi travailler d'arrache-pied pour reprendre les opérations techniques des structures aéroportuaires de Kaboul
  • Le Qatar, riche pays du Golfe, a depuis de longs mois joué le rôle de médiateur dans les discussions entre les Etats-Unis et les talibans

DOHA : Le Qatar est à la manoeuvre avec les talibans pour assurer "dès que possible" la réouverture de l'aéroport de Kaboul, fermé depuis le départ des Américains en début de semaine et devenu un enjeu stratégique et humanitaire majeur.

Après avoir été mercredi le premier pays étranger à poser un avion sur le tarmac de la capitale afghane depuis le départ des derniers hauts responsables américains, l'émirat a confirmé jeudi travailler d'arrache-pied pour reprendre les opérations techniques des structures aéroportuaires de Kaboul. 

Le Qatar est "confiant quant à la possibilité de gérer les opérations dès que possible", a déclaré Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, chef de la diplomatie qatarie, lors d'une conférence de presse avec son homologue britannique Dominic Raab. "Il n'y a pas encore d'accord", a-t-il toutefois précisé.

"Nous sommes toujours au stade de l'évaluation. Il n'y a pas d'indication claire sur la date à laquelle il sera pleinement opérationnel mais nous travaillons dur", a ajouté le ministre qatari, dont le pays entretient des liens étroits avec le mouvement islamiste des talibans, au pouvoir à Kaboul depuis le 15 août. 

Vulnérable aux attentats

"Il est très important que les talibans démontrent leur engagement de fournir un passage sûr (pour sortir du pays) et la liberté de mouvement pour le peuple afghan" a-t-il poursuivi, précisant que les discussions sur l'aéroport incluaient aussi la Turquie, "si elle peut fournir une assistance technique à ce stade".

"Nous espérons avoir de bonnes nouvelles dans les prochains jours", a-t-il insisté.

Le Qatar, riche pays du Golfe, a depuis de longs mois joué le rôle de médiateur dans les discussions entre les Etats-Unis et les talibans, puis dans les négociations entre les nouveaux maîtres de Kaboul et les personnalités de l'opposition et de l'ancien régime.

Doha avait envoyé mercredi un Boeing C-17A Globemaster à Kaboul avec à son bord une équipe technique. L'enjeu est de mettre en place des équipes capables de faire tourner des installations que les talibans ne sont pas en mesure de gérer eux mêmes. 

L'aéroport international est situé à peine à 5 kilomètres du centre-ville de Kaboul, avec une seule piste de décollage, obligeant les appareils à tourner au dessus de la ville lorsque celle-ci est occupée. 

Une localisation qui le rend vulnérable aux tirs de mortiers et roquettes et autres attentats, comme l'a démontré celui revendiqué par le groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K), qui a fait plus d'une centaine de morts, dont 13 Américains, le 26 août. 

La branche locale de l'EI entretient des relations exécrables avec les talibans et la direction du groupe a promis de continuer à les combattre sans relâche. 

Dominic Raab à Doha

Mais les talibans, revenus au pouvoir 20 ans après en avoir été chassés par les Américains, sont désormais au pied du mur et doivent refaire fonctionner le pays, son administration et ses infrastructures essentielles. 

Un responsable de l'aviation civile afghane a ainsi déclaré à la télévision Al-Jazeera que le Qatar commencerait "bientôt" à opérer l'aéroport. "Les vols intérieurs reprendront demain. Pour l'international, cela va prendre du temps", a-t-il assuré. 

Le retour des islamistes au pouvoir avait obligé les Occidentaux à évacuer dans la précipitation leurs ressortissants ainsi que des Afghans susceptibles de subir des représailles de la part des nouveaux maîtres du pays.

La réouverture de l'aéroport a d'ailleurs été plus ou moins explicitement évoquée par tous les interlocuteurs du Qatar cette semaine, dont les ministres des Affaires étrangères allemand et néerlandais, avant l'italien attendu dimanche.

Jeudi, c'est le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab qui a confirmé à Doha son intérêt pour la question. 

Rappelant que la Grande-Bretagne avait évacué quelque 17.000 citoyens britanniques, afghans et autres depuis avril, il a réaffirmé la nécessité de s'assurer que ceux qui étaient restés à Kaboul "puissent venir au Royaume-Uni. "C'est pourquoi nous regardons avec grand intérêt ce qui peut être possible à l'aéroport de Kaboul", a-t-il fait valoir.  


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).