TOKYO: Le premier des deux athlètes paralympiques afghans a fait ses débuts mardi aux Jeux de Tokyo en saut en longueur, trois jours après leur arrivée surprise en provenance de Paris, à la suite de leur évacuation de Kaboul.
Bloqué comme des dizaines de milliers de personnes en Afghanistan par la prise de pouvoir des talibans, exfiltré ensuite mais annoncé comme absent des Jeux paralympiques, Hossain Rasouli a finalement participé à la première épreuve de la délégation afghane à Tokyo mardi.
Faute d'avoir pu arriver à temps pour participer à sa discipline de prédilection, le 100 mètres, l'athlète, amputé de la main gauche à la suite de l'explosion d'une mine, a pris part au saut en longueur (catégorie T47).
A son entrée dans le Stade national, Hossain Rasouli a salué les membres de la délégation éparpillés dans dans les tribunes vides avant de pointer du doigt le logo du Comité paralympique afghan sur sa veste blanche.
Il s'est classé à la 13e et dernière place du plateau spécialement élargi, à l'issue de trois sauts à 4,37 m, 4,21 m et 4,46 m.
Exempté de zone mixte, il n'a pas parlé aux médias après l'épreuve remportée par le Cubain Robiel Yankiel Sol Cervantes avec un saut de 7,46 m. Mais le porte-parole du Comité international paralympique, Craig Spence, a assuré que l'athlète était "super impatient" lorsqu'il lui a parlé la veille. "Il avait déjà fait du saut en longueur auparavant, mais c'était sa première fois dans une compétition majeure", a indiqué Spence.
L'Américain Roderick Townsend, deuxième, a apprécié le symbole: "Nous sommes tellement pris dans nos vies personnelles, et je suis ici à me plaindre d'une médaille d'argent alors que quelqu'un s'est efforcé de traverser le monde pour pouvoir faire ce que nous aimons tous."
"Cela en dit long sur les Jeux paralympiques, sur ce qu'ils signifient et sur ce qu'ils représentent", a-t-il ajouté.
L'autre représentante afghane Zakia Khudadadi, doit faire sa première apparition jeudi en taekwondo, chez les moins de 49kg (catégorie K44).
Les deux athlètes sont arrivés au Japon samedi après avoir quitté l'Afghanistan une semaine plus tôt dans le cadre d'une "opération mondiale majeure". Ils ont passé ce délai à Paris, s'entraînant à l'Insep, le centre d'excellence du sport français.
En leur absence lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, le drapeau afghan a défilé symboliquement, porté par un volontaire japonais.